Aucours de mes recherches, j'ai eu le plaisir d'échanger avec Vincent Jabouille, le fils du lieutenant André Jabouille de la CA2. Ce dernier est tué au combat le 18 juin 1940 alors que son fils n'a que 18 mois. Vincent a depuis plus d'une décennie cherché à retracer les derniers mois de la vie de son pÚre et en particulier les

S’il a quittĂ© la Nouvelle-CalĂ©donie pour s’engager et dĂ©fendre les populations, jamais le sergent Yacinthe n’aurait imaginĂ© combattre un virus sur le territoire national. Volontaire Ă  l’hĂŽpital militaire de campagne de Mulhouse, il lutte contre le coronavirus. Emmanuel Macron l’a dit Nous sommes en guerre ». En guerre contre le coronavirus. Et le sergent Yacinthe, militaire calĂ©donien affectĂ© au rĂ©giment mĂ©dical RMed, stationnĂ© au camp de La Valbonne, est entrĂ© dans la bataille. VoilĂ  six semaines qu’il s’est portĂ© volontaire pour ĂȘtre dĂ©ployĂ© sur l’Équipement Militaire de RĂ©animation EMR l’hĂŽpital militaire de campagne ndlr de Mulhouse. Une dĂ©cision qui s’explique par l’état d’esprit dans lequel il a toujours Ă©tĂ© depuis qu’il s’est engagĂ©. Au centre de recrutement en Nouvelle-CalĂ©donie, je me suis prĂ©sentĂ© en disant que je voulais sauver des gens. » EntrĂ© dans l’armĂ©e le 9 aoĂ»t 2001, il est orientĂ© vers le troisiĂšme rĂ©giment mĂ©dical. GrĂące Ă  ses presque deux dĂ©cennies de service, le CalĂ©donien d’origine wallisienne a pu multiplier les fonctions et les missions. En CĂŽte d’Ivoire, en Afghanistan, en Angleterre mais aussi en Outre-mer. Des compĂ©tences et de l’expĂ©rience qu’il met Ă  profit Ă  l’EMR depuis le 18 mars. LĂ -bas, le sergent Yacinthe a une triple casquette, il est responsable et gestionnaire du flux de matĂ©riel, il a la responsabilitĂ© des vĂ©hicules et des dĂ©placements du personnel de l’hĂŽpital et enfin il est adjoint au major de camp. Toute la journĂ©e, il jongle entre la rotation des navettes pour aller rĂ©cupĂ©rer le personnel, la gestion et le contrĂŽle des livraisons et il centralise les besoins de l’EMR auprĂšs du major de camp. Trois missions exigeantes que le militaire de 40 ans gĂšre en toute sĂ©rĂ©nitĂ©. Je ne suis pas seul, nous travaillons en Ă©quipe et sommes bien synchronisĂ©s. » A l'EMR de Mulhouse, le sergent Yacinthe a une triple casquette, il est responsable et gestionnaire du flux de matĂ©riel, il a la responsabilitĂ© des vĂ©hicules et des dĂ©placements du personnel de l’hĂŽpital et enfin il est adjoint au major de camp ‱ ©© MinistĂšre des ArmĂ©es / État-major des armĂ©e Qu’en est-il de la pression, lui qui travaille dans une rĂ©gion le Haut-Rhin ndlr parmi les plus touchĂ©es par le coronavirus et qui a vu le nombre de dĂ©cĂšs explosĂ©s en mars ? Ce n’est pas la premiĂšre fois que je vais en mission oĂč il y a de la pression. Mais il ne faut pas y cĂ©der. » En premiĂšre ligne pour lutter contre le coronavirus, le sergent Yacinthe partage les sentiments qu’éprouvent bon nombre de soignants. Ça fait peur Ă  tout le monde. Il y a toujours une petite crainte », avoue-t-il non sans Ă©prouver une certaine fiertĂ© Ă  accomplir sa mission. Quand on est dĂ©ployĂ© en opĂ©ration extĂ©rieur, on est fier de venir en aide aux populations, on sait pourquoi on s’est engagĂ©. Mais lĂ , on est encore plus fier car on aide les Français. C’est rare ce genre de missions. » Au plus fort de la crise, une trentaine de patients Covid-19 Ă©tait soignĂ©, prĂšs de 50 au total ont Ă©tĂ© pris en charge sur l’EMR SSA. La situation s’est depuis considĂ©rablement amĂ©liorĂ©e Ă  Mulhouse et dans la rĂ©gion. Depuis le 28 avril, l’hĂŽpital est passĂ© de 30 Ă  10 lits de rĂ©animation. En six semaines, l’EMR aura fait ses preuves. Quand j’ai mon deuxiĂšme enfant au tĂ©lĂ©phone, il me dit que je suis un hĂ©ros. » Moi, je pense qu’en tant que soldat, on a une mission et qu’on doit l’accomplir. Je voudrais qu’on pense Ă  tous ceux qui nous attendent Ă  la maison. Ils ont un grand rĂŽle car ils nous soutiennent et ils gĂšrent tout, seuls. » En attendant de retrouver sa femme et ses enfants, le sergent Yacinthe participe aux opĂ©rations de dĂ©montage de la structure, sans savoir ce qu’il adviendra des prochaines semaines. L’EMR pourrait ĂȘtre rĂ©affectĂ© en fonction des besoins, en Outre-mer notamment. CalĂ©doniens ailleurs sergent Yacinthe, engagĂ© pour sauver des vies par ambre

PersĂ©eest la derniĂšre recrue du 68Ăšme rĂ©giment d’Artillerie d’Afrique de la Valbonne.
Par CARINE CHEVALARD, publié le lundi 14 juin 2021 0947 - Mis à jour le lundi 13 septembre 2021 1428 Entre le 30 mai et 11 juin 2021, nos élÚves de premiÚre baccalauréat métiers de la sécurité ont effectué leur préparation militaire supérieure terre au camp de La Valbonne. Les encadrants du 68Úme Régiment d'Artillerie d'Afrique leur ont donné une idée la plus réaliste possible d'entrainements de terrain. Durant ces deux semaines en caserne, leur emploi du temps a été réparti entre des séances d'instruction militaire, de formation technique et d'entrainement physique, ainsi que des sorties sur le terrain avec bivouac. Les élÚves ont ainsi pu acquérir de nouvelles compétences, utiles pour leur future insertion professionnelle. Le bilan établi lors de la remise des diplÎmes a été particuliÚrement encourageant. Ce fut un moment de fierté pour tous. Balanest une commune française située dans le département de l'Ain en région Auvergne-RhÎne-Alpes.. Appartenant à l'aire urbaine de Lyon et à la région naturelle de la CÎtiÚre, le territoire communal, arrosé par le RhÎne, est localisé au sud du coteau de la CÎtiÚre.La vie sociale de la commune fut particuliÚrement bouleversée en 1872, avec l'installation du camp militaire de
Alors que le camp bĂąti est sous la responsabilitĂ© du Groupement de Soutien de la Base de DĂ©fense de La Valbonne GSBdD, sa partie non bĂątie Espace Collectif d’Instruction est sous celle du 68e RĂ©giment d’Artillerie d’Afrique. Le RĂ©giment MĂ©dical de l’ArmĂ©e de Terre RMED est venu complĂ©ter l’effectif du camp. Il met en Ɠuvre les unitĂ©s mĂ©dicales opĂ©rationnelles UMO au service de santĂ© des armĂ©es. Le camp compte depuis 2012 un centre d’instruction le CEFOS Centre de Formation OpĂ©rationnelle de SantĂ©. Depuis 2005, en collaboration avec le Conservatoire des Espaces Naturels RhĂŽne-Alpes, le camp militaire de la Valbonne, au sud du dĂ©partement de l’Ain, accueille une expĂ©rience pastorale innovante avec l’introduction de moutons en pĂąturage. Les 1200 hectares prĂ©servĂ©s se sont rĂ©vĂ©lĂ©s d’un grand intĂ©rĂȘt Ă©cologique la Valbonne est la plus grande steppe herbeuse sĂšche de RhĂŽne-Alpes, hĂ©bergeant une flore originale, riche en orchidĂ©es et espĂšces et une faune remarquable courlis cendrĂ©s, d’engoulevents et guĂȘpiers d’Europe. Le caractĂšre exceptionnel du site a justifiĂ© en 2007 l’intĂ©gration du camp au rĂ©seau europĂ©en Natura 2000.
GG1418 ManƓuvre Dept 01 Ain La Valbonne Camp de La Valbonne 19 Les Tentes Editeur / Photographe AF PM - H AnimĂ©e N&Blc Dos D datĂ©e du 12-01-1915 Le ministĂšre des ArmĂ©es a annoncĂ© qu'il allait dĂ©ployer Ă  proximitĂ© de l'hĂŽpital de Mulhouse, saturĂ© par l'Ă©pidĂ©mie de coronavirus, des Ă©lĂ©ments militaires de rĂ©animation EMR. Des Ă©quipement qui vont ĂȘtre prĂ©parĂ©s par le rĂ©giment militaire de la Valbonne Ain Le rĂ©giment mĂ©dical de la Valbonne Ă  la rescousse. Le ministĂšre des armĂ©es a annoncĂ© mercredi 18 mars que les structures mĂ©dicales de rĂ©animation des forces armĂ©es seraient dĂ©ployĂ©es prĂšs de l'hĂŽpital de Mulhouse, en situation de saturation, suite Ă  l'Ă©pidĂ©mie de coronavirus. Ces Ă©lĂ©ments militaires de rĂ©animation EMR dans le jargon militaire sont des structures mobiles sous tente, d'une capacitĂ© de 30 lits en rĂ©animation vont ĂȘtre "prĂ©parĂ©es, dĂ©ployĂ©es et qualifiĂ©es" par le rĂ©giment mĂ©dical de l'ArmĂ©e de Terre, situĂ© Ă  la Valbonne Ain. Ces structures, dixit le ministĂšre de la dĂ©fense, seront utilisĂ©es "armĂ©es" par du personnel mĂ©dical du service de santĂ© de armĂ©es SSA. Le personnel du rĂ©giment mĂ©dical de la Valbonne a, d'orĂšs dĂ©jĂ , Ă©tĂ© envoyĂ© prĂšs d'OrlĂ©ans auprĂšs de la direction des approvisionnements en produits de santĂ© pour prĂ©parer le dĂ©ploiement dans quelques jours Ă  Mulhouse. Cetteformation GP-N4 saison 2021-2022 de la CTD01 a rassemblĂ© autour de 10 stagiaires, les moniteurs des diffĂ©rents clubs pour les cours thĂ©oriques qui se sont dĂ©roulĂ©s des samedis matin, et pour les weekends de formation en mer. Elle s’est soldĂ©e par l’examen Ă©crit le samedi 21 mai, et ce weekend de l’ascension Ă  Niolon pour les Ă©preuves pratiques et orales. Durant 3 jours Trouvez votre Centre de recrutement CIRFA 18 Avenue Colonel Colonna d’Ornano 20000 Ajaccio France 04 20 00 70 88 A compter du mois de juin 2021, des informations collectives seront organisĂ©es tous les mercredis aprĂšs-midi Ă  13h50. Pour participer, tĂ©lĂ©phonez au CIRFA pendant les horaires d'ouvertures avec le numĂ©ro de tĂ©lĂ©phone ci-dessus. 11 rue de la Madeleine 81000 Albi France 05 63 77 32 76 45 bis rue de la Demi-Lune - Quartier Lyautey 61000 Alencon France 02 33 81 29 30 De prĂ©fĂ©rence, sur rendez vous. Merci de votre comprĂ©hension. 1 rue de l'Intendance 74000 Annecy France 04 50 66 67 87 1erWEEK-END des Retrouvailles. - 4Ăšme RĂ©giment de CUiRASSiERS, WiTTLiCH & BiTCHE. ..
Saint-Jean-de-Niost La mairie. Blason Administration Pays France RĂ©gion Auvergne-RhĂŽne-Alpes DĂ©partement Ain Arrondissement Belley IntercommunalitĂ© CommunautĂ© de communes de la Plaine de l'Ain Maire Mandat BĂ©atrice Dalmaz 2020-2026 Code postal 01800 Code commune 01361 DĂ©mographie GentilĂ© Buyatins Populationmunicipale 1 577 hab. 2019 DensitĂ© 111 hab./km2 GĂ©ographie CoordonnĂ©es 45° 50â€Č 27″ nord, 5° 13â€Č 08″ est Altitude Min. 193 mMax. 242 m Superficie 14,19 km2 UnitĂ© urbaine Commune rurale Aire d'attraction Lyon commune de la couronne Élections DĂ©partementales Canton de Lagnieu LĂ©gislatives DeuxiĂšme circonscription Localisation GĂ©olocalisation sur la carte Auvergne-RhĂŽne-Alpes Saint-Jean-de-Niost GĂ©olocalisation sur la carte Ain Saint-Jean-de-Niost GĂ©olocalisation sur la carte France Saint-Jean-de-Niost GĂ©olocalisation sur la carte France Saint-Jean-de-Niost Liens Site web Saint-Jean-de-Niost [sɛ̃ ʒɑ̃ də njɔst] est une commune française situĂ©e dans le dĂ©partement de l'Ain et la rĂ©gion Auvergne-RhĂŽne-Alpes. La commune situĂ©e en CĂŽtiĂšre de l'Ain, se trouve en bordure de la plaine de l'Ain entre Meximieux et Saint-Maurice-de-Gourdans. Une part de 132 hectares du camp militaire de La Valbonne est situĂ©e sur le territoire de la commune. GĂ©ographie Localisation La commune de Saint-Jean-de-Niost est situĂ©e dans la plaine de La Valbonne dans le bassin confluent de la basse vallĂ©e de la riviĂšre d'Ain qui la borde Ă  l'est et au sud,[2]. Communes limitrophes Climat Le climat y est de type semi-continental les Ă©tĂ©s sont chauds et ensoleillĂ©s et les hivers rigoureux. Le tableau suivant donne les moyennes mensuelles de tempĂ©rature et de prĂ©cipitations pour la station de Lyon-Bron recueillies sur la pĂ©riode 1961 - 1990. La station mĂ©tĂ©o de Lyon-Bron est situĂ©e Ă  environ 26 km Ă  vol d'oiseau de Saint-Jean-de-Niost. Elle est situĂ©e Ă  une altitude de 200 m. RelevĂ©s mĂ©tĂ©orologiques de la station de Lyon-Bron 1961-1990 Mois jan. fĂ©v. mars avril mai juin jui. aoĂ»t sep. oct. nov. dĂ©c. annĂ©e TempĂ©rature minimale moyenne °C −0,4 1 2,8 5,5 9,3 12,6 15 14,4 11,7 8,2 3,4 0,4 7 TempĂ©rature moyenne °C 2,6 4,5 7,2 10,3 14,3 17,9 20,8 20 17,1 12,5 6,7 3,2 11,4 TempĂ©rature maximale moyenne °C 5,7 8,1 11,6 15,2 19,4 23,2 26,6 25,6 22,4 16,8 10,1 5,9 15,9 PrĂ©cipitations mm 54,1 54,5 62,9 67,8 86 76,6 60,6 76,7 75,2 79,5 71,4 59,2 824,8 HumiditĂ© relative % 84 80 74 71 72 70 65 70 76 82 84 86 76 Source Infoclimat[4] RelevĂ©s mĂ©tĂ©orologiques de la station de la station de Lyon-Bron 1961-1990 Mois jan. fĂ©v. mars avril mai juin jui. aoĂ»t sep. oct. nov. dĂ©c. annĂ©e Nombre de jours avec gel 15,1 11,5 8,2 1,8 0 0 0 0 0 0,5 6,6 14,5 58,3 Source Infoclimat[4] Hydrographie Le territoire communal est arrosĂ©e par la riviĂšre d'Ain[5] dont le franchissement est assurĂ© tardivement dans les annĂ©es 1980 par le pont de Blyes[5] ; par le passĂ©, un bac Ă  traille permettait de rĂ©aliser ce franchissement. Le ruisseau de Rollion traverse Ă©galement le territoire communal[2]. Urbanisme Typologie Saint-Jean-de-Niost est une commune rurale[Note 1],[6]. Elle fait en effet partie des communes peu ou trĂšs peu denses, au sens de la grille communale de densitĂ© de l'Insee[7],[8]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Lyon, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 398 communes, est catĂ©gorisĂ©e dans les aires de 700 000 habitants ou plus hors Paris[9],[10]. Occupation des sols Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 CLC. L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnĂ©es europĂ©enne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover CLC, est marquĂ©e par l'importance des territoires agricoles 56,4 % en 2018, nĂ©anmoins en diminution par rapport Ă  1990 59,2 %. La rĂ©partition dĂ©taillĂ©e en 2018 est la suivante terres arables 34,8 %, zones agricoles hĂ©tĂ©rogĂšnes 21,6 %, forĂȘts 17,4 %, milieux Ă  vĂ©gĂ©tation arbustive et/ou herbacĂ©e 10,4 %, zones urbanisĂ©es 9,8 %, eaux continentales[Note 3] 4,8 %, zones industrielles ou commerciales et rĂ©seaux de communication 1,1 %[11]. L'IGN met par ailleurs Ă  disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune ou de territoires Ă  des Ă©chelles diffĂ©rentes. Plusieurs Ă©poques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aĂ©riennes la carte de Cassini XVIIIe siĂšcle, la carte d'Ă©tat-major 1820-1866 et la pĂ©riode actuelle 1950 Ă  aujourd'hui[Carte 1]. Morphologie urbaine Panneau du hameau de Niost. Outre le bourg, le territoire de la commune comprend plusieurs hameaux et lieux-dits Buyat, ChĂąteau de Marcel, Gourdans, la Bergerie, la Grange d'en Bas, la Grange d'en Haut, le Clavoz, le Plan Carpet, MonĂ©troi, Niost et Port-Neuf. Le village est historiquement assez Ă©clatĂ© et a Ă©voluĂ© selon les spĂ©cialisations de ses diffĂ©rents hameaux[12] Port-Neuf est vouĂ© Ă  l'exploitation de la riviĂšre[12], Niost constitue le centre historique du village[12], MonĂ©troi est jusqu'Ă  1891, propriĂ©tĂ© de religieux de Meximieux[12]. Durant la pĂ©riode contemporaine, Buyat est devenu de plus en plus le cƓur du village qui se dĂ©finit au niveau urbain comme un village-rue le long de la D 65 »[12]. Le recentrage sur Buyat implique qu'aucun hameau n'est distant de plus de deux kilomĂštres du centre[12]. Logement En 2009, le nombre total de logements dans la commune Ă©tait de 579, alors qu'il Ă©tait de 471 en 1999[I 1]. Parmi ces logements, 87,4 % Ă©taient des rĂ©sidences principales, 10,9 % des rĂ©sidences secondaires et 1,7 % des logements vacants. Ces logements Ă©taient pour 96,0 % d'entre eux des maisons individuelles et pour 3,8 % des appartements[I 2]. La proportion des rĂ©sidences principales, propriĂ©tĂ©s de leurs occupants Ă©tait de 88,7 %, quasi stable par rapport Ă  1999 87,6 %[I 3]. Toponymie Le nom de Niost provient peut-ĂȘtre de lÂŽadjectif gaulois novio nouveau » associĂ© au suffixe d'origine ligure[13] -oscus. Niost est nommĂ© Ecclesia Sancti Johannis apud Noioscum en 971, de Nayosco, de Noyosco vers 1130, Prior de Noiosc en 1168, Ecclesia de Noyosco en 1183, Parrochia de Noiosc en 1214, Noyosc en 1250, Neoscus en 1285 et Noyoscus en 1322[14]. Gourdans, nommĂ© Ecclesia de Gordanis en 1183, Gordans vers 1194 et Gourdan au XVIIIe siĂšcle, est un nom dÂŽorigine burgonde[15]. Buyat, connu comme chimin del Buyat vers 1320, fait probablement rĂ©fĂ©rence soit Ă  la prĂ©sence d'un canal un bief, de l'ancien français buy, soit Ă  un patronyme[16]. Histoire AntiquitĂ© Aucune trace de vestige archĂ©ologique n'a Ă©tĂ© dĂ©couverte Ă  Saint-Jean-de-Niost pour la pĂ©riode allant de l'Ăąge du fer jusqu'au haut Moyen Âge[17]. Moyen Âge Le village se serait dĂ©veloppĂ© autour d'un prieurĂ© bĂ©nĂ©dictin fondĂ© au Xe siĂšcle sur la colline de Niost par des moines de l'Île Barbe, sur la SaĂŽne, prĂšs Lyon. Une charte de 970 de Conrad le Pacifique en fait mention,[18]. Au XIIIe siĂšcle, Gourdans qui dĂ©pendait alors de la paroisse de Saint-Jean-de-Niost, Ă©tait une place forte[18]. Renaissance et RĂ©volution française Pendant la RĂ©volution française, le village portait le nom de Niost ». Plus tĂŽt, on le trouve avec le nom Niost-de-Gourdans ». XIXe siĂšcle L’élevage du ver Ă  soie a Ă©tĂ© au cours de la seconde moitiĂ© du XIXe siĂšcle une activitĂ© trĂšs rĂ©pandue dans les fermes du village au point qu'Ă  partir de 1840, on planta le long des chemins des mĂ»riers tous les huit mĂštres[19]. XXe siĂšcle En 1977, un groupuscule nommĂ© coordination autonome des rĂ©voltĂ©s en lutte ouverte contre la sociĂ©tĂ© revendique des dĂ©gradations importantes en France contre des pylĂŽnes ou bĂątiments de l'EDF, dont une prĂšs de Saint-Jean-de-Niost une explosion qui a dĂ©truit un pylĂŽne porteur de la ligne de 400 000 V qui alimentait le dĂ©partement de la CĂŽte-d'Or »[20] depuis la centrale du Bugey. Politique et administration Organisation territoriale Le village est dans le canton de Montluel, puis dans celui de Meximieux Ă  partir de 1800. En 2015, la commune change Ă  nouveau de canton et intĂšgre celui de Lagnieu[21]. Administration municipale Le nombre d'habitants au dernier recensement Ă©tant compris entre 500 et 1 499, le nombre de membres du conseil municipal est de 15[22]. Liste des maires Liste des maires successifs PĂ©riode IdentitĂ© Étiquette QualitĂ© Les donnĂ©es manquantes sont Ă  complĂ©ter. ? ? BarthĂ©lĂ©mi Baron de Montolivet ? 1826 Blaise Clerc 1827 1848 Claude Clerc 1849 1865 Michel Branche 1866 1895 Jean-Marie Duprat 1896 1908 FĂ©lix Blaise 1909 1918 Claude PĂ©richon[23] 1919 1935 AndrĂ© Catin 1935 1945 Jules Branche 1971 1977 Pierre Ludin[24] Responsable de la FĂ©dĂ©ration nationale des associations d'anciens maires et adjoints 1977 1983 Marcel Branche 1983 1995 Christiane Folghera DVD juin 1995 mars 2020 Jean-Pierre Herman retraitĂ© 15 mars 2020 en cours BĂ©atrice Dalmaz professeure d'anglais Instances judiciaires et administratives Saint-Jean-de-Niost relĂšve du conseil de prud'hommes de Bourg-en-Bresse, de la Cour administrative d'appel de Lyon, de la Cour d'appel de Lyon, de la Cour d'assises de l'Ain, du tribunal administratif de Lyon, du tribunal d'instance de TrĂ©voux, du tribunal de commerce de Bourg-en-Bresse, du tribunal de grande instance de Bourg-en-Bresse et du tribunal pour enfants de Bourg-en-Bresse[25]. Population et sociĂ©tĂ© DĂ©mographie Les habitants sont appelĂ©s les Buyatins. L'Ă©volution du nombre d'habitants est connue Ă  travers les recensements de la population effectuĂ©s dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations lĂ©gales des communes sont publiĂ©es annuellement par l'Insee. Le recensement repose dĂ©sormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une pĂ©riode de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquĂȘte de recensement portant sur toute la population est rĂ©alisĂ©e tous les cinq ans, les populations lĂ©gales des annĂ©es intermĂ©diaires Ă©tant quant Ă  elles estimĂ©es par interpolation ou extrapolation[26]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© en 2004[27]. En 2019, la commune comptait 1 577 habitants[Note 4], en augmentation de 10,51 % par rapport Ă  2013 Ain +5,32 %, France hors Mayotte +2,17 %. Évolution de la population [ modifier ] 1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851 370369651449489514507564594 Évolution de la population [ modifier ], suite 1 1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 611699702677677630647651575 Évolution de la population [ modifier ], suite 2 1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 493493513480422361377329280 Évolution de la population [ modifier ], suite 3 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2006 2009 2652483694908101 0821 3061 3751 419 Évolution de la population [ modifier ], suite 4 2014 2019 - - - - - - - 1 4261 577- Histogramme de l'Ă©volution dĂ©mographique Pyramide des Ăąges La population de la commune est jeune. En 2018, le taux de personnes d'un Ăąge infĂ©rieur Ă  30 ans s'Ă©lĂšve Ă  34,4 %, soit en dessous de la moyenne dĂ©partementale 35,9 %. À l'inverse, le taux de personnes d'Ăąge supĂ©rieur Ă  60 ans est de 21,8 % la mĂȘme annĂ©e, alors qu'il est de 23,4 % au niveau dĂ©partemental. En 2018, la commune comptait 755 hommes pour 772 femmes, soit un taux de 50,56 % de femmes, lĂ©gĂšrement infĂ©rieur au taux dĂ©partemental 50,67 %. Les pyramides des Ăąges de la commune et du dĂ©partement s'Ă©tablissent comme suit. Pyramide des Ăąges de la commune en 2018 en pourcentage[30]HommesClasse d’ñgeFemmes0,3 90 ou + 0,4 4,5 75-89 ans 6,1 17,2 60-74 ans 15,3 24,6 45-59 ans 22,6 19,4 30-44 ans 21,0 14,1 15-29 ans 14,1 20,0 0-14 ans 20,6 Pyramide des Ăąges du dĂ©partement de l'Ain en 2018 en pourcentage[31]HommesClasse d’ñgeFemmes0,6 90 ou + 1,6 5,9 75-89 ans 7,9 15,1 60-74 ans 15,7 21,1 45-59 ans 20,5 19,9 30-44 ans 19,8 16,6 15-29 ans 15,3 20,8 0-14 ans 19,1 Enseignement Villeneuve est situĂ©e dans l'acadĂ©mie de Lyon. Elle administre une Ă©cole maternelle et une Ă©cole Ă©lĂ©mentaire regroupant 150 Ă©lĂšves en 2014-2015[32]. Manifestations culturelles et festivitĂ©s SantĂ© Sports Le club de football local se nomme l'Olympique Buyatin[33] son Ă©quipe sĂ©nior masculine Ă©volue en 2014-2015 en 3e division de l'Ain[34]. Cultes Au sein de l'archidiaconĂ© Saint-Jean-Marie Vianney Dombes, Plaine de l’Ain, CĂŽtiĂšre, Val de SaĂŽne » du diocĂšse de Belley-Ars dans l'archidiocĂšse de Lyon, le territoire de la commune dĂ©pend de la paroisse de Meximieux[35]. Le culte catholique n'est plus cĂ©lĂ©brĂ© dans l'Ă©glise de la commune mais dans les communes voisines[36]. Économie Revenus de la population et fiscalitĂ© En 2011, le revenu fiscal mĂ©dian par mĂ©nage Ă©tait de 44 755 €, ce qui plaçait Saint-Jean-de-Niost au 1 205e rang parmi les 31 886 communes de plus de 49 mĂ©nages en mĂ©tropole[37]. En 2009, 30,5 % des foyers fiscaux n'Ă©taient pas imposables[I 4]. Emploi En 2009, la population ĂągĂ©e de 15 Ă  64 ans s'Ă©levait Ă  962 personnes, parmi lesquelles on comptait 78,2 % d'actifs dont 73,90 % ayant un emploi et 4,3 % de chĂŽmeurs[I 5]. On comptait 150 emplois dans la zone d'emploi, contre 105 en 1999. Le nombre d'actifs ayant un emploi rĂ©sidant dans la zone d'emploi Ă©tant de 713, l'indicateur de concentration d'emploi[Note 5] est de 21,1 %, ce qui signifie que la zone d'emploi offre un emploi pour cinq habitants actifs[I 6]. Entreprises et commerces Au 31 dĂ©cembre 2010, Saint-Jean-de-Niost comptait 111 Ă©tablissements 15 dans l’agriculture-sylviculture-pĂȘche, 6 dans l'industrie, 24 dans la construction, 55 dans le commerce-transports-services divers et 11 Ă©taient relatifs au secteur administratif[I 7]. En 2011, 18 entreprises ont Ă©tĂ© créées Ă  Saint-Jean-de-Niost[I 8], dont 12 par des autoentrepreneurs[I 9]. Culture et patrimoine Lieux et monuments La commune ne compte ni monument, ni objet rĂ©pertoriĂ© Ă  l'inventaire des monuments historiques[38],[39]. Monuments civils Le chĂąteau de Gourdans, est une forteresse mĂ©diĂ©vale du XIIIe siĂšcle, anciennement entourĂ©e d’une triple enceinte, puis gentilhommiĂšre au XVIIe siĂšcle. La bĂątisse a Ă©tĂ© propriĂ©tĂ© des barons de Montolivet de 1660 Ă  1830 puis de la famille de Leusse qui y rĂ©side toujours[40]. Le chĂąteau Marcel est une ancienne maison forte vouĂ©e Ă  l’exploitation agricole dĂšs le XVIe siĂšcle[40]. Le pont de Blyes. Une superficie de 132 hectares du camp militaire de La Valbonne est situĂ©e sur le territoire communal. Plusieurs Ă©difices de Niost ont successivement accueilli la mairie-Ă©cole[41]. Le bĂątiment actuel est finalement choisi en 1870[41]. L'Ă©cole elle-mĂȘme est depuis 1985 installĂ©e au lieu-dit le Plan ; elle a Ă©tĂ© agrandie en 1998[41]. Le monument aux morts date de 1920 et sa construction a Ă©tĂ© financĂ©e par une souscription publique[41]. Son sculpteur est LĂ©on Servonnet de Meximieux[42], auteur Ă©galement des monuments aux morts de Thil et de Saint-Maurice-de-Beynost. Le cimetiĂšre autour de l'Ă©glise Saint-Jean-Baptiste est dĂ©placĂ© en 1863 vers le lieu-dit de la Place des Rameaux[43]. Monuments religieux L'Ă©glise Saint-Jean-Baptiste est une Ă©glise d'origine romane, remaniĂ©e et partiellement reconstruite au XIXe siĂšcle. On y remarque une abside gothique du XVIe siĂšcle avec une clef de voĂ»te frappĂ©e de l'Ă©cu de Savoie, ainsi qu'un chevet roman et un bĂ©nitier qui pourrait dater des origines de l'implantation religieuse au Xe siĂšcle[45]. Plusieurs croix de chemin sont localisĂ©es sur le territoire communal la croix de la place de l'Ă©glise 1863, la croix du cimetiĂšre 1763, la croix de Buyat 1851, la croix de MonĂ©troi 1865, la croix du Clavoz 1853 et la croix de Gourdans en hommage Ă  Marie-Antoinette La Sausse 1834-1907[46]. L'Ă©glise et le monument aux morts. Porte de l'Ă©glise Saint-Jean-Baptiste. Vue du clocher. EntrĂ©e principale de l'Ă©glise Saint-Jean-Baptiste depuis la mairie. Équipements culturels L'association de culture locale et patrimoniale Le Traquinet, a fĂȘtĂ© ses dix ans en 2014[47]. PersonnalitĂ©s liĂ©es Ă  la commune StĂ©phane Degout, artiste lyrique, a grandi Ă  Saint-Jean-de-Niost[48],[49]. Pierre-Luc PĂ©richon, coureur cycliste, a Ă©galement grandi Ă  Saint-Jean-de-Niost[50]. Franck Depine, double champion du monde de tandem, habite le village depuis 2010[51]. Jules Masson, agriculteur du XXe siĂšcle[52] et Ă©galement poĂšte. Il est l'auteur de La tragĂ©die des gerbiers noirs 1956 et surtout de Bataille de Ricotty qui est une adaptation en vers d'une histoire locale racontant l'opposition d'habitants de Saint-Jean-de-Niost avec d'autres de Blyes au sujet d'une histoire de terres cultivables[53]. HĂ©raldique Les armes de Saint-Jean-de-Niost se blasonnent ainsi[54] D'or aux deux clefs versĂ©es de sable passĂ©es en sautoir. Voir aussi Bibliographie Ouvrage collectif, Richesses touristiques et archĂ©ologiques du canton de Meximieux Meximieux, Bourg-Saint-Christophe, Charnoz, Faramans, Joyeux, Le Montellier, PĂ©rouges, Rignieux-le-Franc, Saint-Éloi, Saint-Jean-de-Niost, Saint-Maurice-de-Gourdans, Villieu-Loyes-Mollon, SociĂ©tĂ© d'histoire et d'archĂ©ologie de la Plaine de l'Ain, 2000, 306 p. ISBN 978-2907656320 Les chants de la terre
 Saint-Jean-de-Niost - Histoire et mĂ©moire, juin 2003. Pierre Chaudet, Patrick Dalmaz, Pascal Garapon et Patrick Lemasson, Le canton de Meximieux, Saint-Cyr-sur-Loire, Alan Sutton, coll. MĂ©moire en Images », novembre 2007, 128 p. ISBN 978-2-84910-670-9. Articles connexes Liste des communes de l'Ain Liens externes Le site de la mairie Notes et rĂ©fĂ©rences Notes et cartes Notes ↑ Selon le zonage publiĂ© en dĂ©cembre 2020, en application de la nouvelle dĂ©finition de la ruralitĂ© validĂ©e le 14 novembre 2020 en comitĂ© interministĂ©riel des ruralitĂ©s. ↑ La notion d'aire d'attraction des villes a remplacĂ© en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohĂ©rentes avec les autres pays de l'Union europĂ©enne. ↑ Les eaux continentales dĂ©signent toutes les eaux de surface, en gĂ©nĂ©ral des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent Ă  l'intĂ©rieur des terres. ↑ Population municipale lĂ©gale en vigueur au 1er janvier 2022, millĂ©simĂ©e 2019, dĂ©finie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de rĂ©fĂ©rence statistique 1er janvier 2019. ↑ L'indicateur de concentration d'emploi est Ă©gal au nombre d'emplois dans la zone pour 100 actifs ayant un emploi rĂ©sidant dans la zone, selon la dĂ©finition de l'Insee. Cartes ↑ IGN, Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aĂ©riennes anciennes. », sur consultĂ© le 22 avril 2021. Pour comparer l'Ă©volution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne sĂ©parative verticale et la dĂ©placer Ă  droite ou Ă  gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenĂȘtres en haut Ă  gauche de l'Ă©cran. RĂ©fĂ©rences Insee Dossier relatif Ă  la commune, [lire en ligne] ↑ LOG T1M - Évolution du nombre de logements par catĂ©gorie. ↑ LOG T2 - CatĂ©gories et types de logements. ↑ LOG T7 - RĂ©sidences principales selon le statut d'occupation. ↑ REV T1 - ImpĂŽts sur le revenu des foyers fiscaux. ↑ EMP T1 - Population de 15 Ă  64 ans par type d'activitĂ©. ↑ EMP T5 - Emploi et activitĂ©. ↑ CEN T1 - Établissements actifs par secteur d'activitĂ© au 31 dĂ©cembre 2010. ↑ DEN T1 - CrĂ©ations d'entreprises par secteur d'activitĂ© en 2011. ↑ DEN T2 - CrĂ©ations d'entreprises individuelles par secteur d'activitĂ© en 2011. Autres sources ↑ a et b Richesses 1999, p. 215. ↑ [PDF] Les communes de l'Ain », sur Conseil gĂ©nĂ©ral de l'Ain consultĂ© le 28 septembre 2014. ↑ a et b Lyon-Bron, 200 m - [1961-1990] », sur le site de l'association Infoclimat consultĂ© le 23 octobre 2014. ↑ a et b Richesses 2000, p. 214. ↑ Zonage rural », sur consultĂ© le 23 mars 2021 ↑ Commune urbaine-dĂ©finition », sur le site de l’Insee consultĂ© le 23 mars 2021 ↑ Comprendre la grille de densitĂ© », sur consultĂ© le 23 mars 2021 ↑ Base des aires d'attraction des villes 2020 », sur 21 octobre 2020 consultĂ© le 23 mars 2021 ↑ Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier PĂ©gaz-Blanc et Raymond Warnod Insee, En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur 21 octobre 2020 consultĂ© le 23 mars 2021. ↑ CORINE Land Cover CLC - RĂ©partition des superficies en 15 postes d'occupation des sols mĂ©tropole. », sur le site des donnĂ©es et Ă©tudes statistiques du ministĂšre de la Transition Ă©cologique. consultĂ© le 22 avril 2021 ↑ a b c d e et f Richesses 1999, p. 216. ↑ Saverio Favre, Le suffixe -ASCUS dans la toponymie de la haute VallĂ©e d’Ayas » [PDF], sur consultĂ© le 14 octobre 2014. ↑ Henry Suter, Noms de Lieux de Suisse Romande, Savoie et environs Niost », sur le site de Henry Suter consultĂ© le 12 octobre 2014. ↑ Henry Suter, Noms de Lieux de Suisse Romande, Savoie et environs Gourdan », sur le site de Henry Suter consultĂ© le 12 octobre 2014. ↑ Henry Suter, Noms de Lieux de Suisse Romande, Savoie et environs Buyat », sur le site de Henry Suter consultĂ© le 12 octobre 2014. ↑ AndrĂ© Buisson, L'Ain 01, Clermont-Ferrand, Les Editions de la MSH, coll. carte archĂ©ologique de la Gaule », 1990, 192 p. ISBN 2-87754-010-3, prĂ©sentation en ligne, lire en ligne, p. 108. ↑ a et b Richesses 2000, p. 215. ↑ Saint-Jean-de-Niost, histoire Un passĂ© de velours », sur le site du Journal de la CĂŽtiĂšre, 5 mai 2014 consultĂ© le 11 octobre 2014. ↑ Explosions contre des pylĂŽnes et des bĂątiments de l' », Le Monde,‎ 21 novembre 1977 lire en ligne, consultĂ© le 16 octobre 2014. ↑ En 2015, le village changera une troisiĂšme fois de canton », sur le site du Journal de la CĂŽtiĂšre, 4 avril 2014. ↑ art L. 2121-2 du code gĂ©nĂ©ral des collectivitĂ©s territoriales. ↑ Il y a un siĂšcle au village
 », sur le site du Journal de la CĂŽtiĂšre, 19 mai 2014. ↑ Bloc-notes », Le Monde,‎ 27 fĂ©vrier 1994 lire en ligne, consultĂ© le 14 octobre 2014 PrĂ©sidĂ©e par Pierre Ludin, maire sans Ă©tiquette de Saint-Jean-de-Niost Ain de 1971 Ă  1977, l'association s'attache Ă©galement Ă  la reconnaissance d'un statut moral des anciens maires au regard des annĂ©es passĂ©es au service de la nation. ». ↑ Liste des juridictions compĂ©tentes pour une commune », sur le site du ministĂšre de la Justice et des LibertĂ©s consultĂ© le 15 novembre 2014. ↑ L'organisation du recensement, sur ↑ Calendrier dĂ©partemental des recensements, sur ↑ Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes Ă©tudes en sciences sociales. ↑ Fiches Insee - Populations lĂ©gales de la commune pour les annĂ©es 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019. ↑ Insee, Évolution et structure de la population en 2018 - Commune de Saint-Jean-de-Niost 01361 », 30 juin 2021 consultĂ© le 19 dĂ©cembre 2021. ↑ Insee, Évolution et structure de la population en 2018 - DĂ©partement de l'Ain 01 », 30 juin 2021 consultĂ© le 27 juillet 2021. ↑ Ain 01 > Saint-Jean-de-Niost > École », sur le site du ministĂšre de l'Éducation nationale consultĂ© le 14 novembre 2014. ↑ Une nouvelle Ă©quipe dirigeante pour l’Olympique Buyatin », sur le site du Journal de la CĂŽtiĂšre, 18 juillet 2014. ↑ Olympique Buyatin SĂ©nior », sur ↑ ArchidiaconĂ© St Jean-Marie Vianney Dombes, Plaine de l’Ain, CĂŽtiĂšre, Val de SaĂŽne », sur le site du diocĂšse de Belley-Ars consultĂ© le 14 novembre 2014. ↑ Horaire des messes », sur le site de la confĂ©rence des Ă©vĂȘques de France consultĂ© le 14 novembre 2014. ↑ Fichier RFDM2011COM Revenus fiscaux localisĂ©s des mĂ©nages - AnnĂ©e 2011 », sur le site de l'Insee consultĂ© le 16 novembre 2013. ↑ Liste des monuments historiques de la commune de LhĂŽpital », base MĂ©rimĂ©e, ministĂšre français de la Culture. ↑ Liste des objets historiques de la commune de LhĂŽpital », base Palissy, ministĂšre français de la Culture. ↑ a et b Saint-Jean-de-Niost, patrimoine Un village, deux chĂąteaux », sur le site du Journal de la CĂŽtiĂšre, 31 dĂ©cembre 2013 consultĂ© le 11 octobre 2014. ↑ a b c et d Richesses 1999, p. 222. ↑ Les habitants ont financĂ© la stĂšle de leurs Poilus », sur 24 novembre 2014 consultĂ© le 18 avril 2016 ↑ Richesses 1999, p. 223. ↑ Eglise de Saint jean de niost », sur conseil gĂ©nĂ©ral de l'Ain consultĂ© le 12 octobre 2014. ↑ Richesses 1999, p. 220-221. ↑ Le 10e anniversaire en prĂ©paration », sur le site du Journal de la CĂŽtiĂšre, 12 avril 2013. ↑ StĂ©phane Degout, baryton », sur Journal de la CĂŽtiĂšre, 14 novembre 2011 StĂ©phane Degout passa son enfance Ă  Saint-Jean-de-Niost avant de devenir un soliste connu et reconnu. ». ↑ StĂ©phane Degout, The Artist » », sur Journal de la CĂŽtiĂšre, 27 fĂ©vrier 2012 le baryton StĂ©phane Degout, qui a grandi Ă  Saint-Jean-de-Niost, a Ă©tĂ© Ă©lu artiste lyrique de l’annĂ©e. ». ↑ Saint-Jean-de-Niost, vĂ©lo le village fier de son champion cycliste », sur Journal de la CĂŽtiĂšre, 17 septembre 2014 consultĂ© le 11 octobre 2014. ↑ Saint-Jean-de-Niost, portrait Franck Depine, ancien champion du monde de cyclisme sur piste », sur Journal de la CĂŽtiĂšre, 11 juin 2014 consultĂ© le 11 octobre 2014. ↑ Richesses 1999, p. 225-226. ↑ La bataille de Ricotty », sur Journal de la CĂŽtiĂšre, 18 mars 2014. ↑ Banque de blason, sur section “communes de France” puis “01” puis “Saint-Jean-de-Niost”
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Localisation de la vue Street View Niveau de localisation Commune Code Insee de la commune 06152 Alpes Maritimes [06] - Nice - Provence Alpes CĂŽte d'Azur - Provence-Alpes-CĂŽte d'Azur Texte complet Militaire Camp de La Valbonne - Les Tentes Source eBay CaractĂ©ristiques du scan Taille de fichier 258,88 ko Dimensions 1600 x 1025 pixels Texte par reconnaissance automatique de caractĂšres expĂ©rimental Version 1 Camp de LA VALBONNE. — Les Tentes Version 2 Camp de LA VALBONNE. — Les Tentes A vendre 5,99 € Hors livraison Cartes postales identiques Ajouter une carte postale identique Connectez-vous Ă  votre compte pour associer des cartes postales identiques Ă  celle de cette fiche Cartes postales Ă  proximitĂ©

Le8° ERT demeure Ă  la Vitriolerie jusqu’en 1968. Il lui est rattachĂ© un Centre d’Instruction du Train n° 8 (CIT8) de 1946 Ă  1951 Ă  la Valbonne. Recréé au camp de Sathonay en 1955, rebaptisĂ© CIT 158, il instruit les troupes rappelĂ©es en AlgĂ©rie ; il est dissous en 1966. Vienne accueille Ă©galement une unitĂ© du Train.

Et de trois. Novadem ajoutait, Ă  l’occasion du salon SOFINS, un troisiĂšme membre Ă  sa famille de micro-drones NX, le NX160, avec l’objectif de sĂ©duire les forces spĂ©ciales françaises. DerriĂšre, le droniste d’Aix-en-Provence continue de faire Ă©voluer son offre Ă  grands coups d’innovations maison » et de partenariats industriels. Zoom sur un acteur en recherche constante de bonnes idĂ©es et bien dĂ©cidĂ© Ă  repousser les limites dans son secteur. Le NX160, une Ă©volution par le haut NX160 », pour 160 cm d’envergure, mais aussi plus d’une heure d’autonomie et surtout deux kilos de charge utile. Une caractĂ©ristique rare qui permet au dernier-nĂ© de la gamme NX d’emporter de nombreux pods mission » et d’étendre le champ des applications. Novadem a dans ce sens travaillĂ© main dans la main avec Proengin pour intĂ©grer son nouveau capteur NRBC AP4C+. L’AP4C+ est deux fois moins lourd et volumineux que l’AP4C, une Ă©volution nĂ©cessaire pour permettre une installation sur micro-drone. L’outil embarque un spectromĂštre de flamme pour la dĂ©tection des gaz, une premiĂšre mondiale sur un systĂšme aĂ©rien sans pilote. Hormis la dĂ©tection chimique, le NX160 est conçu pour recevoir un LiDAR, un dispositif de largage de charges, ou encore la boule multispectrale ASIO-155 conçue avec InPixal, partenaire de longue date de Novadem. Le nouveau micro-drone NX160, nouvelle rĂ©fĂ©rence dĂ©voilĂ©e par Novadem durant le salon SOFINS Nous Ă©tions sollicitĂ© par les utilisateurs et certains de nos partenaires industriels pour des missions spĂ©cifiques auxquelles le NX70 ne pouvait rĂ©pondre du fait de sa capacitĂ© d’emport. Il fallait trouver une solution pour complĂ©ter le spectre d’emploi de nos solutions. Nous avons entendu les besoins et dĂ©veloppĂ© en un temps record, un nouveau porteur qui reprend 80% de la solution NX70 », relĂšve le PDG de Novadem, Pascal Zunino. Le NX160 partage en effet la mĂȘme station sol, les mĂȘmes liaisons de donnĂ©es, la mĂȘme avionique embarquĂ©e que son petit frĂšre. C’est Ă  dire que des gens formĂ©s sur NX70 pourront facilement opĂ©rer la bascule vers le NX160, celle-ci ne requĂ©rant qu’une qualification d’une demi-journĂ©e ». Reste Ă  maturer » le systĂšme au second semestre avec des primo-utilisateurs, Ă©tape nĂ©cessaire pour affiner le concept et le rapprocher des exigences opĂ©rationnelles. C’est dans cette optique que le NX160 participera en septembre Ă  une sĂ©rie d’essais autour du sujet NRBC avec les forces armĂ©es et la Section technique de l’armĂ©e de Terre STAT. De quoi mener sereinement vers sa commercialisation, planifiĂ©e pour fin 2021. Le petit » droniste qui monte Évolutif, innovant, construit autour de partenariats Ă  lui seul, le NX160 rĂ©sume parfaitement la trajectoire adoptĂ©e par Novadem depuis sa crĂ©ation il y a 15 ans. Pascal Zunino est encore Ă©tudiant Ă  l’Institut national de polytechnique de Grenoble lorsque lui vient l’idĂ©e de crĂ©er sa sociĂ©tĂ© avec son frĂšre et un ami d’enfance. En 2005, il remporte le concours Micro-drone’ organisĂ© par la Direction gĂ©nĂ©rale de l’armement DGA et l’ONERA, challegne qui devait stimuler l’intĂ©rĂȘt des Ă©tudiants pour le sujet des micro-drones et visait Ă  mettre en Ɠuvre des drones dans un environnements urbain. J’ai vu Ă  ce moment lĂ  quel Ă©tait l’intĂ©rĂȘt portĂ© Ă  ce projet et me suis dit finalement pourquoi ne pas aller plus loin et faire de ce projet un produit ?’ ». Rien de plus logique pour ce passionnĂ© de robotique et d’aĂ©ronautique, crĂ©ateur d’un premier drone en 2000, alors la prĂ©histoire Deux dĂ©cennies plus tard, dont cinq annĂ©es de R&D pure, Novadem est dĂ©sormais solidement Ă©tabli dans le paysage français. Il a remportĂ© en mars un neuviĂšme appel d’offres, le second avec l’Union des groupements d’achats publics UGAP. Ce marchĂ© d’une valeur estimĂ©e Ă  3 M€ confirme notre position sur le marchĂ© des micro-drones », note Pascal Zunino. VĂ©ritable tremplin commercial, l’UGAP a dĂ©jĂ  servi pour Ă©quiper le SDIS 13 et le bataillon de marins-pompiers de Marseille BMPM. L’entreprise est loin d’ĂȘtre une inconnue pour les militaires français. Peu de temps aprĂšs sa crĂ©ation, elle dĂ©croche un petit contrat avec DGA Techniques Terrestres Ă  des fins d’expĂ©rimentation. Assez tĂŽt, nous avons aussi eu la Section technique de l’armĂ©e de Terre [STAT] qui a commencer Ă  Ă©valuer toute notre gamme », ajoute son PDG. C’est ensuite au travers de l’UGAP que la DGA acquiert en 2018 des micro-drones NX70 au profit de l’armĂ©e de Terre dans le cadre d’un marchĂ© urgence opĂ©ration ». Cette rĂ©putation a depuis longtemps dĂ©passĂ© les frontiĂšres de l’Hexagone. Novadem Ă©quipe Ă  prĂ©sent une poignĂ©e d’acteurs Ă©trangers, du ministĂšre de la DĂ©fense des Émirats arabes unis aux forces spĂ©ciales nĂ©erlandaises, en passant par la police de Bruxelles Beglique et une cellule HUMINT de l’OTAN. Toutes ses piĂšces dĂ©tachĂ©es sont par ailleurs rĂ©fĂ©rencĂ©es dans le catalogue de l’Agence OTAN de soutien et d’acquisition NSPA. RĂ©sultat, plus de 200 drones vendus en une dĂ©cennie d’activitĂ© et un chiffre d’affaires qui atteignait 2,3 M€ en 2020, contre 0,9 M€ en 2018. DerriĂšre ce succĂšs, une philosophie. Notre idĂ©e a toujours Ă©tĂ© qu’un systĂšme doit ĂȘtre simple d’usage et robuste pour permettre Ă  des non-experts d’utiliser cette dimension aĂ©rienne ». Le ratio civil/dĂ©fense-sĂ©curitĂ© a plusieurs fois Ă©voluĂ© avant de pencher Ă  l’avantage du second, qui reprĂ©sente maintenant 80% de l’activitĂ©. C’est une rĂ©alitĂ© du marchĂ©, avec l’arrivĂ©e sur le marchĂ© de concurrents chinois low-cost mais performants, favorisant un recentrage vers une clientĂšle spĂ©cialisĂ©e », commente Pascal Zunino. Son Ă©quipe d’une quinzaine de personne est certes rĂ©duite mais trĂšs complĂ©mentaire, et permet de maĂźtriser toute la chaine de production en interne, des prototypes Ă  l’électronique et aux Ă©lĂ©ments mĂ©caniques. Un choix qui rĂ©pond au besoin du client en termes de souverainetĂ© et de maintenabilitĂ© du produit. L’entreprise repose par ailleurs sur une dizaine de sous-traitants français, dont le Breton SELVA pour l’électronique. GrĂące aux contrats dĂ©crochĂ©s en France, Novadem vit un changement d’échelle depuis 2018. Ainsi, les cadences de production sont passĂ©es de 10 Ă  20 systĂšmes Ă  50, voire 100 systĂšmes produits Ă  l’annĂ©e. Cette hausse d’activitĂ© a demandĂ© une nouvelle approche organisationnelle et de nouvelles mĂ©thodes qui permettent d’aborder plus sereinement l’éventualitĂ© de nouveaux marchĂ©s majeurs. Le NX70, produit phare de Novadem dĂ©ployĂ© depuis longtemps au Sahel par l’armĂ©e de Terre À l’écoute des RETEX utilisateurs Novadem ne se contente pas de concevoir et de vendre, elle fait constamment Ă©voluer ses produits, tant sur base de dix annĂ©es de retours utilisateurs qu’à la suite d’initiatives internes. Les RETEX du marchĂ© UO, par exemple, ont participĂ© Ă  la crĂ©ation d’un environnement autour du NX70. Un drone ça observe, mais ça peut aussi agir », rappelle Pascal Zunino. TrĂšs tĂŽt, son Ă©quipe Ă  ƓuvrĂ© Ă  ajouter une capacitĂ© de transport et de largage sur tous ses drones. Sur le NX70, ce sont 200-300 grammes de charge utile et la possibilitĂ© de dĂ©ployer une combinaison de survie, 200 mĂštres de corde en kevlar, un fumigĂšne pour marquer une position, etc. L’outil de largage, conçu par impression 3D, est dĂ©jĂ  acquis par le BMPM. Il a aussi atĂ© prĂ©sentĂ© aux forces dans le cadre d’une Ă©valuation menĂ©e au CENZUB. Autre contrainte, autre dĂ©veloppement, cette fois issu des premiers RETEX du marchĂ© UO. Les GĂ©o Trouvetou » de Novadem ont créé un support magnĂ©tique pour fixer la liaison de donnĂ©es sur le toit d’un vĂ©hicule. Ce relais, acquis par l’armĂ©e de Terre, optimise le pilotage sous blindage du drone en diminuant l’impact de la caisse mĂ©tallique sur la portĂ©e Ă©volution nĂ©e sur le théùtre sahĂ©lien et particuliĂšrement apprĂ©ciĂ©e dans le cas d’ouvertures de convois. Les militaires français auront Ă©galement contribuĂ© Ă  l’élaboration d’une autre brique. BaptisĂ©e NXWIRE, ce cĂąble d’une quarantaine de mĂštres fournit une alimentation continue et dĂ©multiplie donc l’autonomie lors de la surveillance d’une base ou d’un bivouac, y compris de nuit grĂące Ă  la camĂ©ra thermique. À noter que le vecteur conserve ses capacitĂ©s de reconnaissance et de levĂ©e de doute de par un ingĂ©nieux systĂšme de dĂ©crochage par aimant. NXWIRE a Ă©tĂ© retenu par les forces lors d’une seconde commande de NX70, en 2019. D’autres pistes sont Ă  l’étude en interne, dont la capacitĂ© Ă  rĂ©aliser un vol 100% automatique, moins exploitĂ©e pour l’instant dans la dĂ©fense pour des questions de culture opĂ©rationnelle. Quant Ă  Ă©largir le champ Ă  l’environnement marin, Novadem reste prudent. Il y a longtemps, une premiĂšre approche avait Ă©tĂ© tentĂ©e au travers du CEPA/10S, Ă©quivalent marin de la STAT. Des Ă©valuations menĂ©es avec un drone d’ancienne gĂ©nĂ©ration et au dĂ©part de diffĂ©rents bĂątiments dont le porte-avions Charles de Gaulle. Mais la mer est un milieu complexe avec ses propres contraintes, estime l’entreprise. Ce n’est pas le milieu prioritaire pour l’instant, mais on a compris qu’il y avait un besoin grandissant. D’ailleurs, la Marine nationale s’équipe elle aussi de drones, pour l’instant Ă  voilure fixe. Nous serions dans une niche dans ce segment, mais c’est une idĂ©e Ă  creuser », souligne Pascal Zunino. Une multiplication de partenariats fructueux Chez Novadem, l’évolution est tant interne qu’externe et, trĂšs tĂŽt, la sociĂ©tĂ© a su nouer des partenariats solides avec quelques grands noms du secteur. S’en suit un historique dense, Ă©maillĂ© de rapprochements rĂ©ussis avec Nexter Robotics dans le couplage avec les robots terrestres, avec Airbus pour le PEA DECSA et le projet DAMAV, avec Nexvision pour le RAPID SWIRCAM ou encore avec Safran autour du U110, premier drone compatible avec le systĂšme FELIN. Seul ou en partenariat, Novadem est in fine parvenu Ă  capter 11,1 M€ de financements et a lui-mĂȘme rĂ©investi 3,6 M€ en R&D. Si Novadem souhaite Ă  nouveau se rapprocher de Safran dans le cadre du programme Centurion, la collaboration s’est rĂ©cemment ouverte Ă  d’autres acteurs. L’affiliation au cluster EDEN renforce non seulement le positionnement face aux gros concurrents, mais facilite aussi le dialogue avec d’autres pĂ©pites françaises, Ă  commencer par Metravib. Ensemble, les deux entreprises travaillent Ă  dĂ©montrer la pertinence d’un couplage du drone avec le systĂšme de dĂ©tection acoustique Pilar V de Metravib. Il existait en effet un lien naturel entre un systĂšme Pilar V Ă©quipant les vĂ©hicules Scorpion et un NX70 dĂ©ployĂ© depuis un moment en OPEX. Une information existe grĂące au dĂ©tecteur acoustique, comment s’en servir sur d’autres systĂšmes ? », questionne Pascal Zunino. Ces deux systĂšmes existent, il serait dommage de ne pas les relier. Ce que nous avons fait de maniĂšre spontanĂ©e, avant d’attendre une demande des forces ». De premiĂšres dĂ©monstrations ont eu lieu au printemps 2021 sur le camp de la Valbonne Ain. L’idĂ©e Ă©tait de vĂ©rifier comment le dĂ©tecteur acoustique peut trouver une suspicion de menace. Le drone reçoit automatiquement l’information et se rend sur la zone prĂ©sumĂ©e pour de la levĂ©e de doute ». Que ce soit pour le Pilar V ou pour un autre dispositif, l’adaptation des interfaces logicielles se fait en interne afin que l’utilisateur intĂšgre naturellement cette nouvelle donnĂ©e. Vers un NX70 Block 3 avec LynkEUs Fleuron de la gamme, le NX70 est celui qui a installĂ© Novadem dans le club de fournisseurs du ministĂšre des ArmĂ©es. Il a dĂ©jĂ  considĂ©rablement Ă©voluĂ© depuis son lancement, en majoritĂ© suit aux dĂ©veloppements prĂ©citĂ©s, et continuera d’évoluer pour atteindre un nouveau standard, le Block 3. Ce jalon sera en grande partie franchi grĂące aux rĂ©sultats du programme LynkEUs financĂ© par le dispositif EDIDP de la Commission europĂ©enne. LancĂ© en dĂ©cembre 2020 par les 11 partenaires, LynkEUs s’inscrit dans la lignĂ©e d’une Ă©tude homonyme engagĂ©e en 2017 par MBDA. Le projet europĂ©en en conserve l’objectif de dĂ©veloppement d’une aide Ă  la conduite de tir au-delĂ  de la vue directe et y ajoute le couplage entre un vĂ©hicule terrestre habitĂ© ou non et un drone. PilotĂ© par MBDA, LynkEUs contribuera Ă  ce que l’équipage puisse dĂ©ployer un drone tout en restant Ă  distance et sous blindage, drone qui participera aux Ă©tapes de dĂ©tection, de reconnaissance, d’identification DRI et de pointage d’une cible. Le niveau d’ambition est Ă©levĂ© et impliquera, par exemple, de plancher sur l’automatisation des phases de dĂ©collage/atterrissage pour que l’opĂ©rateur se concentre sur son cƓur de mission l’acquisition et le traitement du renseignement. Toute l’idĂ©e de LynkEUs, c’est finalement de relier les plateformes, capteurs et effecteurs pour Ă©loigner l’humain de la premiĂšre Ă©tape a Ă©tĂ© franchie en novembre 2020 avec une premiĂšre dĂ©monstration rĂ©ussie de LynkEUs dĂ©barquĂ© », comprenant un systĂšme de missile antichar MMP en configuration fantassin dont le terminal a Ă©tĂ© connectĂ© au NX70. PremiĂšre dĂ©monstration rĂ©ussie pour LynkEUs, ici sur base d’un couplage missile MMP/drone NX70 CrĂ©dits Laurent Guichardon/MBDA Cette Ă©tape Ă©tait prĂ©cĂ©dĂ©e d’une sĂ©rie d’ajustements et d’essais prĂ©liminaires. Il s’agissait de s’assurer que la performance de pointage du drone soit acquise pour engager un tir », ajoute Pascal Zunino. Le prochain rendez-vous majeur est fixĂ© pour l’an prochain avec la reprise d’essais en prĂ©paration d’une grosse campagne de tir courant 2022. Ce projet LynkEUs, Novadem y contribue de deux façons. PremiĂšrement, par l’optimisation de l’imagerie, tout l’enjeu Ă©tant de parvenir Ă  observer, dĂ©tecter et identifier de plus en plus loin ». L’équipe aixoise travaille sur la capacitĂ© d’agrandissement et d’identification du NX70 tout en conservant une trĂšs bonne prĂ©cision. Le tout influe positivement sur la discrĂ©tion et la sĂ©curitĂ© car le drone peut Ă  son tour se tenir davantage Ă  l’écart de la menace. Et deuxiĂšmement, Novadem apportera une nouvelle boule optronique compact, lĂ©gĂšre et agnostique du porteur. Cette solution sera, par exemple, montĂ©e sur le robot THeMIS de l’Estonien Milrem, partie prenante de LynkEUs. Novadem projette d’y ajouter une base d’intelligence artificielle embarquĂ©e pour aboutir Ă  une tourelle et capable de faire de la DRI automatique. La conception d’une IA est une nouveautĂ© pour le droniste, qui ne disposait jusqu’alors pas des calculateurs embarquĂ©s nĂ©cessaires. Vu que nous concevons des produits assez compacts, il nous fallait aussi attendre que la miniaturisation de ces calculateurs le permette », relĂšve Pascal Zunino. Il Ă©tait donc primordial de monter en compĂ©tence et d’ouvrir la problĂ©matique aux associĂ©s disposant d’algorithmes et de bases d’apprentissage directement disponibles. Parmi ceux-ci, MBDA, qui maĂźtrise notamment ces questions au travers du PTD Acquisition Automatique de Cible par Imagerie » 2ACI. Au-delĂ  de la rĂ©ussite de ce travail conjoint, nous sommes fiers d’avoir Ă©tĂ© reconnu comme un partenaire fiable par MBDA. C’est une carte qui nous ouvre des partenariats avec d’autres grands acteurs », se fĂ©licite Pascal Zunino. C’est avec ces belles perspectives que Novadem se dĂ©plaçait la semaine derniĂšre au salon SOFINS. Le NX160 a fait mouche, les retours sont bons et le produit prometteur ». Son drone NX70 continue de susciter de l’intĂ©rĂȘt en Europe et ailleurs. Trois prospects chauds » se sont arrĂȘtĂ©s sur le stand, tous annonciateurs de nouvelles dĂ©monstrations et, pourquoi pas, de contractualisation. Et si, aprĂšs avoir repoussĂ© les limites hautes de son portfolio, Novadem s’attaquait maintenant Ă  la conception d’un petit frĂšre du NX70 ? Rien n’est mis Ă  l’écart. On ne se ferme Ă  aucune possibilitĂ© », confirme Pascal Zunino. Mais, contrairement Ă  d’autres, Novadem ne s’est ni perdu, ni Ă©parpillĂ© en 15 annĂ©es d’existence. La cohĂ©rence restera la prioritĂ© et si l’éventualitĂ© d’aller bousculer le marchĂ© de niche des nano-drones est un vrai sujet », Novadem prĂ©fĂšre le regarder de loin ». Du moins, pour l’instant.

Publishingplatform for digital magazines, interactive publications and online catalogs. Convert documents to beautiful publications and share them worldwide. Title: Recueil Actes Administratifs Arretesreglementairesdgas 022021 Seda, Author: DĂ©partement de l'Ain, Length: 14 pages, Published: 2021-03-04 Description Camp Militaire Vie Militaire Vues des Tentes – La Soupe Editeur / Photographe A. Romand
campagnieaerienne: azur hélicopterehélicoptere: eurocopter EC120 colibri
Monsieur le PrĂ©fet, Monsieur le sĂ©nateur, Monsieur le sĂ©nateur, PrĂ©sident du Conseil gĂ©nĂ©ral, Madame le Maire d’AmbĂ©rieu, reprĂ©sentant le PrĂ©sident du Conseil rĂ©gional, Messieurs les conseillers gĂ©nĂ©raux, Monsieur le GĂ©nĂ©ral reprĂ©sentant le Gouverneur Militaire de Lyon, Monsieur le sous-prĂ©fet, Monsieur le Commandant du Groupement de Gendarmerie de l’Ain, Mesdames et messieurs les directeurs et chefs de service, Mesdames et Messieurs les Ă©lus, Mesdames et Messieurs, chers amis En qualitĂ© de dĂ©lĂ©guĂ© militaire dĂ©partemental, commandant de la base aĂ©rienne 278 et directeur de l’AIA, l’Atelier industriel de l’aĂ©ronautique d’AmbĂ©rieu-en-Bugey, je suis trĂšs honorĂ© de vous accueillir aussi nombreux pour vous prĂ©senter les vƓux de la base aĂ©rienne ainsi que ceux des autres formations militaires du dĂ©partement. Tout d'abord, je voudrais vous remercier, Monsieur le PrĂ©fet, et madame votre Ă©pouse, d'avoir bien voulu honorer de votre prĂ©sence cette soirĂ©e. Je me permets au nom de la base aĂ©rienne de lui faire remettre un bouquet
 Je voudrais aussi remercier madame le maire d’AmbĂ©rieu-en-Bugey d'avoir bien voulu mettre Ă  notre disposition cet espace 1500. Je suis trĂšs sensible Ă  cette marque de sympathie qui tĂ©moigne de la bonne intĂ©gration de la communautĂ© militaire dans le dĂ©partement de l'Ain et plus particuliĂšrement dans la ville d’AmbĂ©rieu. Je vous prie, madame le maire, d’accepter Ă©galement un bouquet de remerciement. L’annĂ©e 2009 restera marquĂ©e par le dĂ©but de la mise en Ɠuvre des bases de dĂ©fense expĂ©rimentales, une des pierres angulaires de la dĂ©clinaison aux forces armĂ©es de la RĂ©vision gĂ©nĂ©rale des politiques publiques, et en l’occurrence dans l’Ain, la base de dĂ©fense expĂ©rimentale de La Valbonne. A ce titre, les visites d’autoritĂ©s militaires comme civiles n’ont pas manquĂ©, dans le cadre de la crĂ©ation de la BdD comme dans la perspective de la crĂ©ation d’un pĂŽle d’instruction santĂ© s’appuyant sur un rĂ©giment mĂ©dical unique sur le site de La Valbonne. J’y reviendrai plus avant. 2009 a Ă©tĂ© pour l’armĂ©e de l’air l’occasion de fĂȘter son 75Ăšme anniversaire. La loi fixant l’organisation gĂ©nĂ©rale de l’armĂ©e de l’air Ă©tait en effet promulguĂ©e il y a 75 ans, le 2 juillet 1934. Cette date marqua alors une rupture dans l’histoire militaire de notre pays. Je pourrais Ă©voquer comme faits marquants en 2009 la visite de la base aĂ©rienne par le ministre de la dĂ©fense, HervĂ© Morin, qui a permis de lui faire dĂ©couvrir une facette originale de la mission des forces armĂ©es, au travers de l’Atelier industriel de l’aĂ©ronautique. Je pourrais Ă©voquer bien sĂ»r la prise de commandement du 68Ăšme RĂ©giment d’Artillerie d’Afrique par le Colonel Kunzelmann. Mais d’autres Ă©volutions majeures ont façonnĂ© ce mĂȘme rĂ©giment cette annĂ©e. A l’étĂ©, il a connu un profond bouleversement de ses structures. PassĂ© de 4 Ă  2 batteries de tir sol-sol Ă©quipĂ©es de canons CAESAR, il a intĂ©grĂ© 1 batterie de tir sol-air Ă©quipĂ©e de missiles MISTRAL venant de Bitche, suite Ă  la dissolution du 57Ăšme rĂ©giment d’artillerie et a créé 1 batterie de renseignement de la 3Ăšme brigade mĂ©canisĂ©e, tout en conservant sa batterie de commandement et de logistique. Le 68Ăšme rĂ©giment d’artillerie d’afrique est ainsi devenu un rĂ©giment d’appui artillerie avec diffĂ©rentes compĂ©tences, sol-sol, sol-air et renseignement. D’un point de vue technique, le rĂ©giment est entrĂ© dans l’ùre du nouveau canon CAESAR tirant jusqu’à 40 km. Les contrĂŽles Ă  Canjuers, au cours desquels le rĂ©giment a montrĂ© son savoir-faire, ont finalisĂ© cette transformation. En ce qui concerne le 3Ăšme rĂ©giment mĂ©dical de La Valbonne, et dans le cadre d’un recentrage du rĂ©giment vers son cƓur de mĂ©tier, les activitĂ©s et manƓuvres santĂ© ont permis de rĂ©affirmer son positionnement au sein de la fonction mĂ©dicale. Enfin, la prĂ©paration militaire Marine de Bourg en Bresse a continuĂ© Ă  mener une activitĂ© intense, qui l’a amenĂ©e en particulier Ă  prendre part Ă  plusieurs manifestations patriotiques au cours de l’annĂ©e. Mais de maniĂšre plus quotidienne, ce qui constitue une partie du cƓur de notre mĂ©tier, la participation des forces de l'Ain aux missions intĂ©rieures et aux opĂ©rations extĂ©rieures, a encore en 2009 mobilisĂ© largement nos unitĂ©s. Dans le domaine des missions intĂ©rieures, les forces du dĂ©partement poursuivent leur effort pour la protection de sites du territoire mĂ©tropolitain ou d'outre mer. Ainsi, le 3Ăšme RMED a dĂ©tachĂ© une compagnie Proterre en Guadeloupe ainsi que six compagnies Proterre pour des missions Vigipirate Ă  Paris et Ă  Strasbourg. La base aĂ©rienne mobilise toujours 150 personnes sur l'annĂ©e pour la surveillance des gares et aĂ©rogares lyonnaises. Le 68Ăšme RĂ©giment d’Artillerie d’Afrique complĂšte cette participation dans les gares. Dans le domaine des opĂ©rations extĂ©rieures, l’annĂ©e 2009 a Ă©tĂ© une annĂ©e dense en activitĂ©s pour le 3Ăšme rĂ©giment mĂ©dical. Comme tous les ans, environ la moitiĂ© du rĂ©giment a Ă©tĂ© projetĂ©e, principalement en Afghanistan, Ă  Djibouti, au Tchad, au Kosovo, au Liban et en RĂ©publique de CĂŽte d’Ivoire. La base aĂ©rienne a pour sa part envoyĂ© plusieurs dizaines de personnes sur les théùtres d'Afrique et d'Asie, dont l’Afghanistan, pour participer Ă  des missions logistiques, ou pour assurer le bon fonctionnement des matĂ©riels de surveillance de l’espace aĂ©rien des unitĂ©s dĂ©ployĂ©es, au travers des Ă©quipes mobiles de l’Atelier industriel. Quant au 68Ăšme RAA, le rĂ©giment a Ă©tĂ© massivement projetĂ© en mai, au Tchad, au Liban, au Kosovo et en Afghanistan, et en octobre en Nouvelle CalĂ©donie. Par ailleurs, le cƓur du mĂ©tier des forces, dans l’Ain, c’est aussi pour la base aĂ©rienne l’Atelier Industriel de l’AĂ©ronautique qu’elle porte. Fort d’un chiffre d’affaire de plus de 30 millions d’euros, il est certifiĂ© globalement EN 9100 / 9110, la rĂ©fĂ©rence en matiĂšre de soutien aĂ©ronautique. Par ailleurs, et depuis fin dĂ©cembre dernier, dans le cadre d’une dĂ©marche citoyenne exemplaire, que j’ai impulsĂ©e dĂšs mon arrivĂ©e mi 2008, l’AIA est aujourd’hui certifiable ISO 14001. Plus respectueux de son environnement, encore mieux inscrit dans le tissu Ă©conomique local, il porte et dĂ©veloppe des valeurs industrielles rĂ©solument contemporaines et en rĂ©sonance avec les enjeux de dĂ©veloppement durable qui vont progressivement façonner notre sociĂ©tĂ©. AFNOR Certification devrait nous remettre officiellement ce certificat dans les semaines qui viennent. J’aurai l’occasion d’inviter les forces Ă©conomiques et industrielles du dĂ©partement Ă  cette cĂ©rĂ©monie. Dans le domaine du rayonnement, les formations de l'Ain ont aussi largement ouvert leurs portes. La base aĂ©rienne a organisĂ© une journĂ©e de l’armĂ©e de l'air en septembre au cours de laquelle nous avons accueilli comme Ă  l’accoutumĂ©e plusieurs centaines de collĂ©giens et lycĂ©ens. La base aĂ©rienne a aussi participĂ© Ă  la journĂ©e du patrimoine des Pays de l’Ain, en rendant visible une partie de son patrimoine industriel, dont un moyen de pesĂ©e des bombardiers SNCASE LiorĂ© et Olivier LĂ©O 45, moyen utilisĂ© rĂ©guliĂšrement au cours des annĂ©es 1930. Il semblerait que la base ait Ă©tĂ© le lieu le plus visitĂ©. Je m’en fĂ©licite et je remercie les initiateurs de cette journĂ©e de nous avoir donnĂ© l’occasion de nous ouvrir ainsi au plus grand public. Par ailleurs, Ă  La Valbonne comme sur la base aĂ©rienne, les JournĂ©es d'Appel et de PrĂ©paration Ă  la DĂ©fense ont vu plusieurs milliers de jeunes hommes et de jeunes femmes rejoindre nos deux sites et dĂ©couvrir les problĂ©matiques de dĂ©fense et nos mĂ©tiers respectifs. Le 3Ăšme rĂ©giment mĂ©dical a marquĂ© de sa forte prĂ©sence la commĂ©moration de la libĂ©ration de la ville de Meximieux, et a conduit au cƓur de cette mĂȘme ville une journĂ©e RĂ©giment dans sa ville » fort remarquĂ©e et apprĂ©ciĂ©e de toute la population. Ces actions de rayonnement sont parfaitement stratĂ©giques, parce que malgrĂ© la diminution rĂ©elle et importante d’effectifs dans les armĂ©es Ă  partir de 2009, celles-ci continuent et continueront dans les annĂ©es qui viennent Ă  recruter. Pour ce faire, elles auront encore besoin de jeunes citoyens, motivĂ©s, engagĂ©s et dĂ©sireux de servir la cause de la dĂ©fense de nos citoyens. Je vous l’avais indiquĂ© l’an dernier. Je le rappelle encore cette annĂ©e. Dans cette perspective, que nous rĂ©serve donc 2010 ? En matiĂšre d'opĂ©rations extĂ©rieures comme de missions intĂ©rieures, l’annĂ©e 2010 verra un engagement des unitĂ©s militaires de l’Ain sensiblement au mĂȘme niveau que 2009. Par exemple, le 68 sera dĂ©ployĂ© dĂ©but juillet en Afghanistan pour la majeure partie de l’état-major et la 2Ăšme batterie, Ă  Djibouti pour les 1Ăšre et 3Ăšme batteries. La 4Ăšme batterie et la moitiĂ© de la Batterie de commandement et de logistique seront projetĂ©es Ă  Mayotte en octobre. C’est pour cela qu’il partira, dĂšs la fin du mois de janvier, sept semaines Ă  CANJUERS, afin de poursuivre sa prĂ©paration jusqu’en mai. Le 3Ăšme RMED dĂ©tachera 2 compagnies Proterre 1 pour la Martinique en janvier et 1 pour la PolynĂ©sie en juin, 2 Groupes MĂ©dico-Chirurgicaux pour l’Afghanistan en aoĂ»t et en dĂ©cembre et enfin 5 compagnies Proterre en mission Vigipirate Ă  Paris et Ă  Rennes. Ce mĂȘme rĂ©giment subira une Ă©valuation opĂ©rationnelle en mars lors de l’exercice Lannes Fortel. DĂšs juillet 2010, il effectuera une prĂ©paration et une certification pour une Medical Task Force au profit d’une alerte NRF15 dans le cadre de l’OTAN. Il participera Ă©galement Ă  la crĂ©ation Ă  l’étĂ© 2010 d’une compagnie de ravitaillement sanitaire Ă  OrlĂ©ans et d’une section hospitaliĂšre Ă  Bordeaux qui dĂ©pendront de lui. Bien sĂ»r, vous l’aurez peut-ĂȘtre remarquĂ©, l’annĂ©e 2009 aura Ă©tĂ© marquĂ©e par la grippe dĂ©nommĂ©e initialement porcine du Mexique puis plus politiquement mais moins poĂ©tiquement A H1N1 ». Elle aura mobilisĂ© beaucoup de forces vives civiles du dĂ©partement, mais aussi, Ă  compter de dĂ©but dĂ©cembre dernier, des mĂ©decins et infirmiers militaires du service de santĂ© des armĂ©es dans une dizaine de centres de vaccination, dont les centres de Bellegarde, Oyonnax, AmbĂ©rieu, Bourg, et j’en passe. PrĂšs de 1200 vaccinations ont ainsi Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es en un mois. En matiĂšre structurelle, je souhaiterais vous donner quelques Ă©lĂ©ments du moment concernant la rĂ©vision gĂ©nĂ©rale des politiques publiques au ministĂšre de la dĂ©fense et mettre l’accent sur son impact pour les unitĂ©s militaires de notre dĂ©partement. Je me permets de vous rappeler l’enjeu qui consiste Ă  atteindre une dĂ©flation d’effectifs des armĂ©es d’environ 54 000 personnes, essentiellement dans le monde du soutien, afin de dĂ©gager des capacitĂ©s de financement au profit des dĂ©penses d'investissement et d’entraĂźnement des forces. Pour l’armĂ©e de l’air, c’est une rĂ©duction de ses effectifs de 25% sur la pĂ©riode de programmation militaire, et d’un petit peu moins pour l’armĂ©e de terre. Un des outils majeurs de cet effort sera la crĂ©ation des bases de dĂ©fense, chacune destinĂ©e Ă  regrouper et mutualiser sous un mĂȘme commandement l’ensemble des moyens d’administration gĂ©nĂ©rale et de soutien transverse nĂ©cessaires Ă  un ensemble d’unitĂ©s opĂ©rationnelles stationnĂ©es sur une zone de compĂ©tence gĂ©ographique donnĂ©e. Initialement envisagĂ©e autour de 90 futures bases de dĂ©fense, la cible dĂ©finitive reste encore en cours de finalisation, mais le premier retour d’expĂ©rience incite Ă  en envisager un nombre plus restreint, de l’ordre de 60 Ă  70. Dans ce mouvement d’ensemble, la base de dĂ©fense de La Valbonne, commandĂ©e par le Colonel Rouaud, que je salue ici ce soir, a commencĂ© sa vie avec 8 autres formations expĂ©rimentales mĂ©tropolitaines et outre-mer. Elle aura permis de faire cristalliser l’ensemble des Ă©nergies novatrices, afin de faire prendre corps ici et maintenant, aux principes fondateurs de la notion de base de dĂ©fense et trouver au quotidien les solutions aux inĂ©vitables problĂšmes de mise au point. Comme la base aĂ©rienne 278, elle attend aujourd’hui que soit dĂ©fini le format futur des bases de dĂ©fense de la rĂ©gion lyonnaise. DĂ©jĂ , elle prĂ©pare l’infrastructure nĂ©cessaire afin d’accueillir en 2011 les Ă©lĂ©ments transfĂ©rĂ©s du 1er rĂ©giment mĂ©dical de Metz, du CISAT le Centre d’instruction au secourisme de l’AdT et du CPOPEX le Centre de prĂ©paration aux opĂ©rations extĂ©rieures du Service de santĂ©. Elle verra son effectif passer ainsi de 2000 Ă  environ 3000 personnes. Le pĂŽle santĂ© qui va se constituer Ă  La Valbonne, en fusionnant le 3Ăšme rĂ©giment mĂ©dical et le 1er rĂ©giment, aura un rĂŽle de premier plan pour la mise en condition de projection des unitĂ©s mĂ©dicales opĂ©rationnelles dĂ©ployĂ©es sur les théùtres d’opĂ©rations extĂ©rieures. Le rĂ©giment mĂ©dical de 1500 hommes ainsi créé sera en 2011 la derniĂšre formation du genre, concentrant des domaines d’expertise concernant la dĂ©contamination NRBC des blessĂ©s, les structures de traitement mĂ©dico-chirurgical et les unitĂ©s d’évacuation et de ravitaillement sanitaire. L’ensemble, sous coordination de postes de commandement et dotĂ© de moyens de communication des plus performants sera Ă  mĂȘme d’apporter un soutien mĂ©dical de qualitĂ© en tout temps et en tous lieux. La base aĂ©rienne, quoique pĂ©renne, ne reste pas Ă  l’écart de l’effort portĂ© par les armĂ©es. Au mois de septembre dernier, nous avons externalisĂ© notre fonction protection - gardiennage pour la confier Ă  une sociĂ©tĂ© privĂ©e. A l’horizon de 2011, notre fonction restauration aura elle aussi Ă©tĂ© externalisĂ©e, la structure locale d’achat public et de mandatement prĂ©sente aujourd’hui aura Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©e vers le site du Quartier GĂ©nĂ©ral FrĂšre Ă  Lyon, et le centre militaire de planeurs aura Ă©tĂ© transfĂ©rĂ© pour partie sur l’aĂ©rodrome de Grenoble le Versoud et pour partie auprĂšs des Ă©coles de l’armĂ©e de l’air Ă  Salon de Provence. C’est donc un AIA dĂ©sormais seul qui portera en 2011 les couleurs de la base aĂ©rienne, accompagnĂ© sur le site d’AmbĂ©rieu par un groupe de soutien de base de dĂ©fense » Ă©manation de la future base de dĂ©fense qui accueillera AmbĂ©rieu dans son giron. Quant Ă  La Valbonne, sa croissance constitue un enjeu majeur en termes d’accueil des familles tant pour le camp lui-mĂȘme que pour les collectivitĂ©s locales environnantes, un enjeu d’infrastructures de circulation, d’éducation, de logement, de loisirs, etc. Un comitĂ© de site, pilotĂ© par le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la PrĂ©fecture a pris l’affaire Ă  bras le corps et conduit depuis septembre les travaux de coordination, d’écoute, d’analyse et de formulation des solutions. Tout porte Ă  croire que le problĂšme du logement des familles pour 2011 et 2012 devrait ĂȘtre efficacement rĂ©solu. A vous, Monsieur le PrĂ©fet, ainsi qu'Ă  vous toutes et tous qui avez bien voulu rĂ©pondre favorablement Ă  l'invitation de la dĂ©lĂ©gation militaire dĂ©partementale, et Ă  tous ceux qui vous sont chers, au nom de l’ensemble des unitĂ©s militaires de notre dĂ©partement, je vous prĂ©sente mes vƓux trĂšs chaleureux de santĂ©, de bonheur et de satisfaction pour cette nouvelle annĂ©e. Avant de dĂ©clarer ouvert le cocktail, je voudrais encore une fois remercier - la Musique de l'air de Paris et ses musiciens pour le concert remarquable qu'elle nous a offert sous la direction du Lieutenant Langagne, - et L'ADC LarrĂ© et l’ADC Fulpin, ainsi que leurs troupes sur lesquels a reposĂ© toute l'organisation logistique de cette soirĂ©e. Je vous remercie de votre attention, et vous propose maintenant de rejoindre le vin d’honneur qui nous attend.
Bureaude poste BELIGNEUX CAMP DE LA VALBONNE Ă  BELIGNEUX, situĂ© 23 RUE DE LA POSTE CAMP MILITAIRE LA VALBONNE Ă  11,8km de Charvieu Chavagneux, distributeur de billets , accessible aux personnes Ă  mobilitĂ© rĂ©duite ; Plan des Boites aux Lettres et des Bureaux de Poste proches de Charvieu Chavagneux. Les FORTIFICATIONS de la CROIX-ROUSSE Les fortifications de la Croix-Rousse s’étendaient du RhĂŽne Ă  la SaĂŽne en ligne droite Ă  l’emplacement du boulevard de la Croix-Rousse actuel. Un premier rempart existait probablement depuis le dĂ©but du XV° siĂšcle Ă  cet endroit en avant du vĂ©ritable rempart de Lyon qui Ă©tait aux Terreaux. L’initiative du remplacement des vieux fossĂ©s » par une enceinte bastionnĂ©e revient au Roi Louis XII en 1512. La construction commence dĂšs 1513 mais est trĂšs lente ; François Ier en 1523 nomme Jean PĂ©rrĂ©al responsable des fortifications, dont la construction se poursuit jusque vers 1550 sous l’impulsion de Jean d’Albon. A cette date le Plan ScĂ©nographique de Lyon montre un rempart continu, dessinĂ© de maniĂšre schĂ©matique percĂ© d’une porte avec un pont-levis, la porte Saint-SĂ©bastien. AprĂšs l’épisode du gouvernement protestant de la ville 1562-63, le roi Charles IX et sa mĂšre visitent la ville en 1564. Il dĂ©cide la construction d’une citadelle en haut des pentes de la Croix-Rousse, pour maintenir la ville dans l’obĂ©issance. Construite elle reçoit en 1565 une garnison royale. Cette citadelle porte atteinte aux libertĂ©s de la ville et les lyonnais rĂ©clament sa dĂ©molition. En 1585 Henri III cĂ©dera aux revendications des lyonnais, les autorisant Ă  la dĂ©truire, en leur faisant payer 40000ÂŁ pour lui en compensation. De mĂȘme en 1602 le Consulat de Lyon craignant que les murailles puissent servir contre la ville obtient que les bastions soient ouverts vers la ville des murs intĂ©rieurs sont donc dĂ©molis. Plan de Simon Maupin vers 1620 XVII° XVIII° SIÈCLESVers 1600 l’ensemble compte 9 bastions Ă  oreillons reliĂ©s par une courtine ; ils sont appelĂ©s en partant de la SaĂŽne 1- bastion St-Jean dominant la SaĂŽne 2- bastion Notre Dame 3- bastion de la Grenouille, 4- bastion de la Tourette 5- bastion de St- AndrĂ© 6- bastion St-SĂ©bastien. Dans ce bastion St-SĂ©bastien s’ouvre la porte du mĂȘme nom ou porte de la Croix-Rousse, unique porte de l’enceinte au dĂ©bouchĂ© de la montĂ©e de la Grand-CĂŽte rue des Pierres PlantĂ©es donnant accĂšs au plateau par la Grande Rue de la Croix-Rousse. 7- Bastion d’OrlĂ©ans, 8- bastion St-Laurent, 9- bastion St-Clair au bord du RhĂŽne. Le fort St Jean en 1670 Pendant les annĂ©es 1630 sur l’initiative du gouverneur Charles d’Alincourt, la fortification est complĂ©tĂ©e et modernisĂ©e par une suite de 6 demi-lunes en avant du rempart entre les bastions leur emplacement se retrouve aujourd’hui dans le plan triangulaire de certaines places ou rues. En contrebas du fort St-Jean est ouverte sur la rive gauche de la SaĂŽne une porte fortifiĂ©e, la porte d’Alincourt ».Au dĂ©but du XVIII° siĂšcle les fortifications sont Ă  l’abandon ; le bastion St-Clair sera dĂ©moli dĂšs 1772 pour ouvrir le quai St-Clair le long du RhĂŽne. Les pentes sont occupĂ©es en majoritĂ© par des Ă©tablissements religieux. Plan des Remparts en 1789 La RÉVOLUTION En 1793 pendant le SiĂšge de Lyon des batteries d’artillerie sont installĂ©es sur les bastions sur le bastion 1 en direction de Vaise, 5, 6, 7 en direction du plateau et 8 en direction des Brotteaux. En 1796 certains bastions OrlĂ©ans et St-Laurent sont vendus comme Biens Nationaux Ă  des investisseurs privĂ©s et la ville doit les racheter en 1819. Pendant les Cent-Jours en mai-juin 1815 sont entrepris dans l’urgence des travaux de remise en Ă©tat des fortifications de Lyon on aplanit les bastions et on Ă©lĂšve des parapets en terre. Mais il n’y aura pas de nouveau siĂšge de Lyon, car les hostilitĂ©s sont suspendues le 12 juillet. MONARCHIE DE JUILLETLes bastions seront cĂ©dĂ©s Ă  l’Etat en 1832 pour la rĂ©organisation des fortifications travaux du gĂ©nĂ©ral baron Rohaut de Fleury directeur des fortifications de Lyon de 1831 Ă  1837. Le Fort Saint-Jean Les fortifications sont rĂ©parĂ©es et consolidĂ©es le bastion St-Jean est incorporĂ© dans un fort constituant un puissant ouvrage superposant 7 niveaux d’artillerie avec des casernes intĂ©rieures 1834. Le bastion 6 trĂšs rĂ©duit inclut la porte principale, il est dĂ©fendu par la caserne fortifiĂ©e des Bernardines. Le bastion St-Laurent est Ă©quipĂ© vers 1835 d’une petite caserne fortifiĂ©e Ă  2 Ă©tages pour 400 hommes, flanquĂ©e d’une porte monumentale avec 2 pavillons d’octroi. Cette porte devait permettre aux soldats des casernes des pentes de sortir rapidement sur le plateau en cas de rĂ©volte. 1853 de gauche Ă  droite la caserne des Bernardines, la porte, caserne et bastion Saint-Laurent DEUXIÈME RÉPUBLIQUE et SECOND EMPIREDĂšs la chute de Louis-Philippe des militants rĂ©volutionnaires commencent la dĂ©molition de l’enceinte, qui avait la rĂ©putation d’avoir Ă©tĂ© construite pour contenir les type de fortification urbaine devient obsolĂšte. L’enceinte est rĂ©trocĂ©dĂ©e Ă  la ville en 1862 et est percĂ©e par le chemin de fer de Sathonay, qui vient faire correspondance avec le funiculaire de la rue Terme en 1863. Le plan ci-dessous donne l’état des lieux vers 1865. Plan de 1865 La demi-lune entre le bastion d’OrlĂ©ans et la porte de la Croix-Rousse a Ă©tĂ© convertie en gymnase militaire il en reste un portail isolĂ© Ă  l’intĂ©rieur du pĂątĂ© de maison qui l’a remplacĂ©. En 1867 le rempart est dĂ©moli pour faire place au boulevard de la Croix-Rousse d’abord nommĂ© boulevard de l’Empereur ; en 1868 la porte St-Laurent est Ă©galement dĂ©molie. ConservĂ©s pour leurs casernes, ne restent alors que le fort St-Jean et le bastion St-Laurent. Le Bastion Saint-Laurent en 2005 XX° SIÈCLELe fort St-Jean cĂŽtĂ© SaĂŽne hĂ©berge une partie du rĂ©giment logĂ© Ă  la caserne de Serin en contrebas. Puis il abrite la DĂ©fense anti-aĂ©rienne en 1939, la Pharmacie RĂ©gionale du Service de SantĂ© de 1932 Ă  1984, puis l’Inspection des services vĂ©tĂ©rinaires et un magasin de rĂ©serve de mobilisation du Service de SantĂ© jusqu’en 1998. Bien rĂ©amĂ©nagĂ©, il accueille depuis 2004 l’Ecole Nationale du TrĂ©sor. Le bastion St-Laurent cĂŽtĂ© RhĂŽne a hĂ©bergĂ© depuis 1936 la Direction RĂ©gionale du Service de SantĂ© des ArmĂ©es elle a dĂ©mĂ©nagĂ© dans le bĂątiment de l’Etat-major au quartier gĂ©nĂ©ral FrĂšre en juin 2014. Article de 2010 – derniĂšre modification 05/2018 Rakuten Achetez et Vendez au meilleur prix. DĂ©couvrez l'Achat-Vente Garanti ! patNombre de messages 62Age 70Localisation MaiziĂ©res les MetzDate d'inscription 03/06/2010Salut Ă  tous! voilĂ  quelques photos datant du milieu des annĂ©es 80 lors d'un dĂ©filĂ© de chars dans ma ville... kurganColonelNombre de messages 26039Age 57Localisation auvergne63 puy de domeHumeur .........Date d'inscription 02/05/2009super sympa les photos! InvitĂ©Beau reportage .InvitĂ© merci pour les photoszurichNombre de messages 922Age 51Localisation Soissons 02Date d'inscription 11/01/2009AMX 30 ? On m'a appelĂ© ? Tant que tu veux, des comme çà !RustyNombre de messages 7641Age 53Localisation En entre deux mersHumeur Meita Se, meita porcMa Photo Date d'inscription 18/01/2009Oui, c'est sympa des photos comme NicoInvitĂ©De bien belles mĂ©caniques !!!Merci de ce beau sympa ton reportage photo Pat stĂ©phpatNombre de messages 62Age 70Localisation MaiziĂ©res les MetzDate d'inscription 03/06/2010bon je fais comme vous hin je met des smileys kurganColonelNombre de messages 26039Age 57Localisation auvergne63 puy de domeHumeur .........Date d'inscription 02/05/2009c est fait pour ça! InvitĂ©superbe photos patNombre de messages 62Age 70Localisation MaiziĂ©res les MetzDate d'inscription 03/06/2010 oui,les photos c'est bien mais quand j'Ă©tais Ă  cotĂ©,purĂ©e,tout le sol tremblait, j'ai compris plus tard ce qu'a pu ressentir le soldat Ryan . En plus fallait voir ça! combat de rue en ville,leur famas Ă©tait tout neuf,dĂ©pose de matĂ©riel par SA330 Puma sur un stade,Ă  la remise des gaz,l'hĂ©lico repart inclinĂ© Ă  au moins 45°,dans la foulĂ©e,je vois arriver un VAB,qu'est ce que je fait,je recule,paf je dĂ©quille un poteau de stop avec la talbot,ouah c'Ă©tait la guerre,la vraie RustyNombre de messages 7641Age 53Localisation En entre deux mersHumeur Meita Se, meita porcMa Photo Date d'inscription 18/01/2009Et le prix du poteau a Ă©tĂ© retirĂ© sur ta solde ?patNombre de messages 62Age 70Localisation MaiziĂ©res les MetzDate d'inscription 03/06/2010 j'Ă©tait civil,une fois le VAB passĂ©,je me suis tirĂ© vite fait ,ni vu,ni connu ,je t'embrouilleRustyNombre de messages 7641Age 53Localisation En entre deux mersHumeur Meita Se, meita porcMa Photo Date d'inscription 18/01/2009Puisqu'on en est aux annecdotes, ma guerre de polichinelle Ă  moi, c'Ă©tait lors d'un entrainement aux camp des garrigues, au nord de Nimes, il y a 20 ans. On attaquait Ă  pied et Ă  la MAT 49 un village en ruine nommĂ© ou surnommĂ© beausĂ©jour, des chars AMX-10P du 2eme REI des pros eux, pas les touristes que nous Ă©tions fonçaient aussi en direction de ce village, ça pĂ©tait de partout grenades Ă  platre, ça mitraillait Mat-49 des assaillants, AA-52 des compris qu'on pouvait passer de vie Ă  trĂ©pas sans rien voir venir dans ces circonstances. Mais enfin, on risquait pas se faire tuer, et ça doit tout changer dans la tete, je pense. NicokurganColonelNombre de messages 26039Age 57Localisation auvergne63 puy de domeHumeur .........Date d'inscription 02/05/2009trĂšs sympa les anecdotes les gars!! Sujets similairesQuelques photos Quelques photosQuelques photos portes ouverte la valbonne Quelques petites photos au retour de mes vacancesPremiĂšre expo de maquette de Bram 11 quelques photos. 1 et 2 decembre 2012Sauter versPermission de ce forumVous ne pouvez pas rĂ©pondre aux sujets dans ce forum

26octobre 2021. Une explication claire de l’implication de l’ArmĂ©e dans la prĂ©servation de la biodiversitĂ© est sur les ondes. Serge Payan, chef de la section stationnement de l’EMZD de Lyon, explique le lien entre Natura 2000 et l’ArmĂ©e, et prĂ©sente aussi le LIFE La Valbonne. Bonne Ă©coute de la radio Lyon Demain !

Caylus et l'armĂ©e
 Une longue histoire puisqu'il l'acte de naissance» du camp de Caylus remonte Ă  1886. Il s'Ă©tend aujourd'hui sur 5 500 hectares dans le 82 et le 46
 Territoires sur lesquels, affirme le maire de Caylus, les retombĂ©es Ă©conomiques directes et indirectes sont incontestables». Dans tous les cas, l'armĂ©e de terre est le premier employeur de la commune de Caylus. Ce week-end, le camp de Caylus et son centre de formation initial militaire CFIM qui forme les futurs paras de la 11e BP et du 6e Rpima ouvre donc ses portes au grand public. L'occasion d'une immersion au cƓur mĂȘme des zones de manƓuvre au lieu-dit Jean Cousi. Ces portes ouvertes sont l'occasion de renforcer les liens avec la population locale et de tisser des contacts avec les populations voisines du lot et du Tarn-et-Garonne mais aussi de l'Aveyron toute proche», assure le lieutenant-colonel Mercury, commandant le CFIM et commandant d'armes de la garnison de Caylus. Ces journĂ©es portes ouvertes sont aussi l'opportunitĂ© de cultiver le lien ArmĂ©e-Nation» par le biais d'animations diverses et variĂ©es, souvent spectaculaires. Au cƓur du causse de Caylus, lĂ  oĂč de nombreuses unitĂ©s de l'armĂ©e française viennent s'entraĂźner, l'armĂ©e entend donc prĂ©senter ses missions et ses mĂ©tiers. Sauts et poser d'assaut d'avions gros-porteurs Ce week-end porte ouvertes, inĂ©dit sur les installations militaires du camp les journĂ©es du patrimoine organisĂ©es sur le site en septembre 2018 avaient dĂ©jĂ  connu un franc succĂšs s'adresse donc au plus grand nombre, familles et enfants, grĂące Ă  la prĂ©sence de stands ludiques, Ă  la prĂ©sentation de matĂ©riels actuels et anciens, de dĂ©monstrations sport de combat, chien de guerre, sauts et poser d'assaut de gros aĂ©ronefs militaires, buvette et restauration Samedi et dimanche, un programme explosif Samedi 18 mai 11h00 Inauguration des portes ouvertes, admission du public et dĂ©but des animations. 13h30-13h50 DĂ©monstration chiens de guerre. 14h00 DĂ©but des activitĂ©s aĂ©riennes. 15h00-15h20 DĂ©monstration sport de combat. 16h00-16h20 DĂ©monstration chiens de guerre. 17h00-17h20 DĂ©monstration sport de combat. 20h00 Fermeture des stands et animations. 20h30-22h00 Concert au profit des blessĂ©s de l'armĂ©e de terre 22h00-22h15 Feu d'artifices. 22h15-23h00 Fermeture. Dimanche 19 mai 11h00 Admission du public et dĂ©but des animations ; 11h30-12h00 Aubade de la musique 11BP. 14h00-14h20 DĂ©monstration chiens de guerre. 15h00-15h20 DĂ©monstration sport de combat 15h30-16h00 Aubade de la musique 11BP 16h00-16h20 DĂ©monstration chiens de guerre. 17h00-17h20 DĂ©monstration sport de combat. 17h30-18h00 Aubade de la musique 11BP 19h00 fermeture des stands
Lemilitaire français tué au cours de cette mission, Marcel Kalafut, était un légionnaire, sous-officier du 2Úme régiment étranger de parachutistes de
Trois militaires qui patrouillaient dans le centre commercial Grand’Place, dans les quartiers sud de Grenoble, ont Ă©tĂ© insultĂ©s et menacĂ©s mardi en fin d’aprĂšs-midi, a appris le DauphinĂ© LibĂ©rĂ© de sources concordantes. Cinq jeunes hommes, sans doute gĂȘnĂ©s dans leurs activitĂ©s illĂ©gales par la prĂ©sence de ces soldats intĂ©grĂ©s dans le dispositif Vigipirate, les ont copieusement insultĂ©s, avant de leur crier “Continuez Ă  patrouiller avec vos armes chargĂ©es Ă  blanc, nous, on est nombreux et on a de vraies armes” . Les militaires, qui font partie d’une unitĂ© stationnĂ©e au camp de la Valbonne, dans l’Ain, ont alertĂ© les services de police et ont annoncĂ© qu’ils allaient porter plainte. Une enquĂȘte pour “outrage Ă  personnes dĂ©positaires de l’autoritĂ© publique” a Ă©tĂ© ouverte. Le DauphinĂ© Retrouvezles articles parus le vendredi 23 juillet 2021 dans Le ProgrĂšs. Parcourez nos archives facilement.
"32 articles publiĂ©s au 7 fĂ©vrier 2022" c​​​​​​ 1954 – du mercredi 7 juillet au lundi 13 dĂ©cembre Contingent 54/ 
 Camille Chevrel Qui c'est l'andouille qui vous a dĂ©clarĂ© apte ... Je suis appelĂ© Ă  l’activitĂ© le 7 juillet 1954 et c’est Gustave Chapon, mon cousin, qui m’emmĂšne Ă  la gare de ChĂąteaubriant. Je prends le train et je me rends Ă  la caserne Desjardin Ă  Angers oĂč je rencontre d'autres jeunes recrues. Nous passons la nuit au casernement et, le lendemain, nous recevons notre paquetage et reprenons un train se dirigeant sur Marseille. AprĂšs deux jours d’attente au camp Sainte-Marthe, nous embarquons Ă  bord d’un bateau qui va nous conduire au Maroc. Sur le pont, je fais connaissance d’un certain Victor, originaire du Maine-et-Loire. Comme moi, il est fils d’agriculteur. L'embarcation longe la cĂŽte jusqu’au dĂ©troit de Gibraltar et, aprĂšs avoir naviguĂ© durant une semaine, elle accoste Ă  Tanger, citĂ© communĂ©ment appelĂ©e "ville internationale". Le 13 juillet, j'arrive Ă  Casablanca. je suis affectĂ© Ă  la 11Ăšme section d’infirmiers militaires la 11Ăšme SIM, dans un rĂ©giment de tirailleurs sĂ©nĂ©galais. AussitĂŽt, je suis mutĂ© 240 km plus bas pour la durĂ©e de mes classes mais je reste au bord de l’ocĂ©an atlantique. La caserne se situe prĂšs du port de pĂȘche de Safi et la tempĂ©rature avoisine les 50°. Victor, mon copain du Maine-et-Loire, est toujours avec moi. Nous suivons une formation pour devenir infirmiers militaires. Un jour, lors d’une manƓuvre, je suis prĂšs de notre bivouac et je me mets Ă  crier. Je viens d’ĂȘtre mordu au poitrail par un scorpion. Le sergent, infirmier de mĂ©tier, vient Ă  ma rescousse avec deux secouristes. Tous les trois, ils ont dĂ©jĂ  vĂ©cu ce genre de situation. Ils me dĂ©barrassent de ma tenue de combat et, dans la doublure de ma veste, ils dĂ©gotent le crapaud de mer qui vient de me mordre et dont l’abdomen se termine par une aiguille venimeuse. J'entends le sergent dire Ă  ses deux assistants C’est foutu, on ne pourra rien faire ». Il essaie quand-mĂȘme de tout mettre en Ɠuvre pour tenter de me sauver. Avec un canif bien affutĂ©, il me fait une entaille Ă  vif sur sept Ă  huit centimĂštres lĂ  oĂč j’ai Ă©tĂ© mordu par cette bestiole enragĂ©e. Pendant de longues minutes, avec sa bouche, il mord ma blessure et suce le sang en le recrachant d'emblĂ©e. Lorsque cet exercice douloureux est terminĂ©, il ordonne Ă  un conducteur de camion benne de me prendre en charge dans sa cabine et de me conduire Ă  l’hospice de Safi. Le lendemain, je suis transfĂ©rĂ© Ă  l’hĂŽpital de Casablanca. Je prĂ©sente le certificat que m’a fait le docteur Ricaud de JanzĂ© avant ma mobilisation, certificat attestant que j’ai eu une insolation et que je suis restĂ© huit dans le coma en mai de l’annĂ©e derniĂšre. Le capitaine est prĂ©sent et il s’exaspĂšre Qui c’est l’andouille qui vous dĂ©clarĂ© apte Ă  effectuer un service militaire au Maroc ? ». Le 19 novembre 1954, je suis rĂ©formĂ© dĂ©finitif et rayĂ© du corps de l'armĂ©e active. J’écris Ă  mes parents. Je leur annonce que je ne suis plus soldat mais que je revenu Ă  la vie civile. Un certain Guilloux, cousin de la famille au second degrĂ© cĂŽtĂ© Bertheux originaire de TresbƓuf et au mĂȘme Ă©chelon que moi avec Odette, Hilaire et Roger Gaulay des Cours-Luniaux est installĂ© prĂšs de Rabat depuis de nombreuses annĂ©es et il devait passer me voir Ă  la caserne. Finalement, comme je suis rĂ©formĂ©, il vient me chercher avec sa voiture et m'emmĂšne chez lui. ArrivĂ© Ă  son domicile, il me raconte qu'il exploitait une ferme d’une quinzaine d’hectares lorsqu'il est arrivĂ© ici et qu’il dormait dans une petite cabane qu’il avait construit lui-mĂȘme avec des parpaings en terre cuite. Aujourd'hui, il cultive environ six-cents hectares et emploie dix-huit salariĂ©s. Il me met une 2 CV Ă  disposition et je me dĂ©place selon mon bon vouloir. Je visite le secteur en m'autorisant Ă  aller voir comment ses immenses parcelles sont exploitĂ©es. Je sĂ©journe trois semaines dans son corps de ferme et le soir il m’emmĂšne rĂ©guliĂšrement avec lui chasser le sanglier dans la forĂȘt de Rabat, laquelle jouxte son exploitation. Etant sur le point de faire valoir ses droits Ă  la retraite, il me propose de reprendre ses terres mais, vu les hostilitĂ©s et compte tenu que la France est en guerre avec l’AlgĂ©rie depuis maintenant cinq semaines, je fais le choix de retourner sur mes terres natales. Le 8 dĂ©cembre 1954, je reviens en autocar Ă  la caserne de Casablanca pour rĂ©cupĂ©rer les documents attestant que je suis rayĂ© des contrĂŽles de l’armĂ©e puis, aprĂšs avoir rejoint le port de Tanger, je reprends le bateau mais pour Bordeaux cette fois. Lors de la traversĂ©e, tous les passagers que nous sommes, nous essuyons une Ă©norme tempĂȘte. À la radio, nous apprenons qu’un chalutier vient de faire naufrage. Le 12 dĂ©cembre, en remettant les pieds sur le sol français, je constate que la tempĂ©rature est glaciale, Ă  l'opposĂ© de celle que j'ai connue au Maroc. [Camille Chevrel 88 ans – le 4 fĂ©vrier 2022] CC33 35012 À Safi, au Maroc Camille Chevrel, un copain du Maine-et-Loire, le Sergent de la section 1955-1957 – du mardi 15 fĂ©vrier 1955 au lundi 6 mai 1957 Contingent 55/1A Romain Prunault Trente mois Ă  l’armĂ©e sans aucune permission La guerre d’AlgĂ©rie est dĂ©clarĂ©e depuis trois mois et demi lorsque, le 15 fĂ©vrier 1955, je pars de La Haute-Bosse. AppelĂ© du contingent, je rejoins le corps du 8Ăšme RĂ©giment de Cuirassiers au camp militaire de La Valbonne, dans l’Ain. Le 12 juin, je suis mutĂ© Ă  Donaueschingen, en Allemagne. Je suis employĂ© Ă  faire des rodages de voitures et camions de l’armĂ©e, ce qui me permet de partir frĂ©quemment en dĂ©placement loin de la caserne et ça me plaĂźt. Nous circulons en convoi et dormons dans des fermes, quelquefois sous la toile de tente, mais plus souvent sur le la paille dans des hangars. Comme je suis rĂ©guliĂšrement sur la route, je monte rarement la garde. À la fin de la troisiĂšme semaine d’aoĂ»t 1955, avec mon rĂ©giment, je pars pour l’AlgĂ©rie. Nous prenons le train Ă  la gare d’Offenbourg. AprĂšs avoir chargĂ© des chars de combat AMX sur les wagons et nous partons direction Marseille oĂč nous devons attendre une semaine, au quartier Sainte-Marthe, avant d’avoir un bateau. Nous embarquons le 1er septembre sur le Ville d’Oran ». Le 3 septembre, en dĂ©barquant au port d’Oran, je prends les commandes d’un char et un de mes camarades s’installe dans la tourelle. Nous parcourons une petite centaine de kilomĂštres puis nous faisons une halte Ă  Mostaganem. Au bout de quelques jours, nous repartons direction de Sidi Bel AbbĂšs et c’est lĂ  que nous stationnons. Les conditions de vie ne sont diffĂ©rentes de celles de l’Allemagne. Nous partons trĂšs souvent en opĂ©ration et toujours avec la lĂ©gion Ă©trangĂšre. Trois mois aprĂšs notre arrivĂ©e sur le territoire algĂ©rien, nous recevons des nouveaux chars de combat, plus modernes que ceux que nous avons. Ce sont des Engins BlindĂ©s de Reconnaissance EBR Ă  huit roues, avec pilotage avant et pilotage arriĂšre. Ils sont performants mais, trĂšs vite, nous devons les abandonner car des combattants partisans de l’AlgĂ©rie indĂ©pendante creusent des tranchĂ©es un peu partout pour nous empĂȘcher d’avancer. Le 15 dĂ©cembre 1955, nous dĂ©mĂ©nageons. Je prends place au volant d’un GMC et le lendemain nous installons notre campement Ă  Oujda, au Maroc. Pour ne rien changer dans nos habitudes, nous continuons Ă  faire des opĂ©rations, souvent Ă  une soixantaine de kilomĂštres, dans le secteur de SaĂŻdia, sur la cĂŽte, prĂšs de la frontiĂšre algĂ©rienne. Nous ne partons jamais sans ĂȘtre escortĂ©s par des lĂ©gionnaires. DĂ©but 1956, nous arrivons face Ă  une mechta lorsque, par une petite lucarne, les occupants nous tirent dessus. Deux de mes meilleurs copains avec lesquels j'ai fait mes classes Ă  La Valbonne sont abattus. J'attrape le lieutenant par l'Ă©paule et, au moment oĂč nous nous allongeons au sol, je reçois une balle Ă  la jambe gauche. AprĂšs une courte pĂ©riode Ă  Oujda, nous reprenons nos jeeps Ă©quipĂ©es de mitraillettes et poursuivons notre route direction FĂšs, Rabat, puis nous descendons Ă  Agadir. De lĂ , nous nous rendons sur les hauts plateaux dans les environs de Marrakech et nous allons Ă  la chasse Ă  la gazelle avec nos gradĂ©s capitaine, lieutenant
. Le Maroc Ă©tant devenu officiellement indĂ©pendant en mars 1956, nous revenons en AlgĂ©rie le 1er aoĂ»t suivant. Le Poste de Commandement du 8Ăšme RĂ©giment d’Infanterie MotorisĂ©e 8Ăšme RIM auquel nous appartenons sĂ©journe Ă  SaĂŻda, soixante-dix kilomĂštres au sud de Mascara. Nous y restons Ă  peu prĂšs deux mois et, rĂ©guliĂšrement, nous accompagnons des administrateurs civils et militaires dans les douars pour vĂ©rifier l’identitĂ© des fellaghas que nous rencontrons et s’assurer qu’ils ne sont pas Ă©trangers au village que nous contrĂŽlons. Nous participons Ă  l’opĂ©ration d’envergure Amirouche » en Kabylie. J’assure le transport d’un groupe de militaires avec mon GMC. Lors d’un arrĂȘt sur un sentier retirĂ© en pleine brousse, en sautant de chaque cĂŽtĂ© du camion, mes camarades se trouvent nez Ă  nez avec des rebelles surgissant des buissons. Enfin, nous stationnons Ă  Colomb BĂ©char et nous rayonnons dans le dĂ©sert environnant en restant toujours opĂ©rationnels. En encerclant une mechta, nous sommes pris en Ă©tau dans une embuscade. Le gars de Laval installe Ă  nouveau son fusil mitrailleur sur le trĂ©pied et lance une rafale de balles sur les rebelles qui viennent de nous attaquer. Par son action courageuse et spontanĂ©e, il sauve la vie du capitaine et la mienne mais, quelques jours plus tard, ce sera l’Adjudant qui recevra une citation alors qu’il est restĂ© Ă  l’abri au campement de la Compagnie. C’est Ă  Colomb BĂ©char que mon service militaire s’achĂšve. J’ai enfin la quille ! Nous sommes une dizaine dans mon cas. Nous rejoignons Oran en voyageant dans un train Ă  bestiaux. LĂ  encore, en nous Ă©cartant de la fenĂȘtre du wagon, nous Ă©chappons de peu Ă  une attaque. Les rebelles circulant sur la piste longeant la ligne de chemin de fer pourraient nous zigouiller facilement car, sur les dix que nous sommes, nous n’avons qu’un fusil pour assurer notre dĂ©fense. AprĂšs trente mois d’armĂ©e sans rentrer dans ma famille, le 4 mai 1957 je prends le bateau Ville d’Oran » et le lendemain je suis en France. Je rentre au foyer familial le 6 mai avec cinquante-six jours de permission libĂ©rable, si bien que je rends mon paquetage Ă  la gendarmerie du Sel seulement Ă  la fin du mois de juin. En souvenir, je garde mon tic-tac. [RacontĂ© par Romain Prunault 85 ans – le 4 septembre 2019] RP34 35131 ***** Bernard Aulnette se souvient trĂšs bien du jour oĂč Romain est rentrĂ© de l’armĂ©e Il est arrivĂ© Ă  La Bosse en mĂȘme temps qu’Albert Chevrel du bourg et Claude Louis de TresbƓuf qui, eux aussi, venaient d’ĂȘtre libĂ©rĂ©s de leurs obligations militaires. Romain, Albert et Claude, aprĂšs avoir peut-ĂȘtre un peu trop arrosĂ© la quille, avaient fait un tel vacarme dans l'autocar que le conducteur Ă©tait bien content de les voir descendre Ă  Bain-de-Bretagne ! » [Bernard Aulnette 81 ans – septembre 2019] BA38 35066 ***** Le commentaire ci-dessus arrive aux oreilles de Romain le 12 septembre 2019. Ce dernier rĂ©flĂ©chit et rĂ©pond C’est possible
 et je me demande si ce n’est pas Charles Legendre, marchand de tissus sillonnant la campagne, qui nous a ramenĂ©s chez nos parents
 » [Romain Prunault 85 ans – septembre 2019] RP34 35131 ***** Ce jour-lĂ , nous avons pris le car Drouin Ă  la gare routiĂšre de Rennes et nous sommes descendus Ă  Bain-de-Bretagne. Ensuite, nous avons rĂ©quisitionnĂ© Charles Legendre marchand de tissus pour qu'il nous ramĂšne Ă  La Bosse. En arrivant au bourg, pour le remercier, nous l’avons invitĂ© Ă  boire un coup. Nous Ă©tions quatre et nous avons fait les quatre bistrots Chez Robert et Denise Hugues Chez Gustave et Marie-ThĂ©rĂšse Chapon Chez Maria Perrudin dite Maria du bureau Chez Louis et Denise Leray [Claude Louis 85 ans – le 17 septembre 2019] CL34 35066 ***** En examinant le parcours effectuĂ© par Romain, j'ai une pensĂ©e pour mon pĂšre "Guy Buzy" nĂ© en 1933 Ă  Seysses en Haute-Garonne. Lui aussi, il a fait une partie de son service Ă  Oujda dans ces annĂ©es-lĂ . Il Ă©tait mĂ©canicien sur des avions T-6 de l'escadrille 3/72. [Pierre-Henry Buzy 38 ans – le 12 mai 2020] PHB82 Romain Prunault, Ă  Oujda Maroc DĂ©but 1956 Romain Prunault sur une civiĂšre Ă  Oujda Maroc aprĂšs avoir reçu une balle Ă  la jambe gauche Le 5 janvier 1956 Romain Prunault, devant une jeep Ă  Oujda Maroc Romain Prunault 3Ăšme accroupi, en AlgĂ©rie Printemps 1957 Romain Prunault Ă  Colomb BĂ©char, peu avant sa libĂ©ration 1954-1956 Contingent ... RenĂ© Hamon 1934- .... NĂ© en 1934 aux Cours-Luniaux en La Bosse-de-Bretagne, RenĂ© a fait l'intĂ©gralitĂ© de son service militaire au Maroc oĂč il a dĂ» sĂ©journĂ© durant vingt-quatre mois. Il est rentrĂ© une seule fois en permission. [Jean Hamon 83 ans, frĂšre de RenĂ© – le 30 janvier 2022] JH38 35051 1955 – d’octobre 1955 Ă  novembre 1955 – appelĂ© au service militaire en 1953 et rappelĂ© en Tunisie en octobre 201955 Marcel Massicot J’ai ramenĂ© une tortue tunisienne Ă  La MouchĂšre AppelĂ© sous les drapeaux en 1953, je suis incorporĂ© Ă  Marbourg, en Allemagne. Je fais mes classes et ensuite, je suis affectĂ© Ă  diverses missions. Pendant une courte pĂ©riode, je pilote un char. AprĂšs onze mois passĂ©s sur le territoire allemand, je suis mutĂ© Ă  Villeurbanne, en banlieue Est de Lyon. Le travail qui m’est destinĂ© est bien diffĂ©rent car je suis dĂ©signĂ© chef de cuisine. Tous les matins, j'ai mon chauffeur pour aller faire les courses en ville. Je suis libĂ©rĂ© de mes obligations militaires aprĂšs dix-huit mois de service. DĂ©but octobre 1955, comme beaucoup de soldats de mon contingent, je suis rappelĂ©. Je me rends Ă  Vannes et seulement quelques jours plus tard, le samedi 15 octobre, accompagnĂ© d’un autre rappelĂ© originaire de TresbƓuf dont le nom m'Ă©chappe, je reviens en stop Ă  La Bosse pour assister au mariage d'Henri Piton avec Yvonne Lunel, ma cousine. Les festivitĂ©s repas et bal ont lieu au centre-bourg, sous une tente installĂ©e dans l’aire de la ferme de mon oncle Alexandre et de ma tante AurĂ©lie. Le dimanche matin, mon frĂšre Bernard et sa fiancĂ©e Monique me reconduisent Ă  Vannes avec leur 4 cv. Le copain de TresbƓuf revient avec nous mais Bernard roule tellement vite qu’il dĂ©gueule dans la voiture. Lorsque nous arrivons Ă  Vannes, avant de nous quitter, nous prenons un verre ensemble au cafĂ© situĂ© face Ă  la caserne. Nous assistons Ă  un spectacle peu commun. De leurs chambres, des rappelĂ©s comme moi protestent violemment en balançant leurs matelas et leurs sommiers par la fenĂȘtre. Le lendemain, nous sommes conduits Ă  la base de Lann-BihouĂ© et nous prenons l’avion pour une destination inconnue. En descendant de l'avion, nous apprenons que nous sommes Ă  Tunis. Comme mes camarades, je suis ici pour assurer le maintien de l’ordre. Nous nous relayons pour monter des gardes sans avoir besoin d'utiliser nos armes. Une seule fois, un troufion dĂ©tecte un bruit suspect. Il tire et tue un chien. Des enfants passent devant le poste de gardiennage tous les jours. Chaque fois que c'est possible, nous leur donnons des restes de nourriture. AprĂšs un mois et demi de prĂ©sence sur le sol tunisien, j'embarque sur un bateau qui me rapatrie en France. Je reviens Ă  La Bosse, dĂ©finitivement cette fois. Dans mes bagages, je ramĂšne une tortue depuis la Tunisie jusqu’à la MouchĂšre. Je l’apprivoise dans la ferme de mes parents jusqu'au jour oĂč elle disparait. Quelqu’un la retrouve dans le bourg, prĂšs de chez Bernard Chapon, au bord du ruisseau des NoĂ«s. Je ne sais pas et je ne saurais jamais comment elle est venue lĂ . [RacontĂ© par Marcel Massicot 87 ans – le 22 octobre 2020] MM33 35051 ***** À Vannes, Marcel Ă©tait prĂȘt Ă  partir en AlgĂ©rie quand il a dĂ©cidĂ© de venir en stop au mariage d’Henri et Yvonne. Son rĂ©giment Ă©tant en dĂ©bandade, il Ă©tait rentrĂ© sans permission. À un de ses copains, avant de quitter la caserne, il avait seulement donnĂ© un numĂ©ro de tĂ©lĂ©phone oĂč il pouvait ĂȘtre joint, probablement au cafĂ© Hugues ou au cafĂ© Chapon. AprĂšs le bal de mariage, Monique ma fiancĂ©e et moi-mĂȘme, nous sommes allĂ©s dormir chez Bernard et Bernadette Chevrel. TrĂšs tĂŽt le dimanche matin, Marcel apprenait que son dĂ©part pour l’AlgĂ©rie avait lieu le jour mĂȘme. AussitĂŽt, il est venu nous rĂ©veiller. Nous sommes partis avec ma 4 cv qui, je crois, n’a jamais roulĂ© aussi vite que ce jour-lĂ . ArrivĂ© Ă  la caserne, Marcel recevait une information indiquant que le dĂ©part Ă©tait retardĂ© d’une journĂ©e. C’est Ă  ce moment-lĂ  que nous sommes allĂ©s boire un coup au cafĂ© d’en face et que nous avons vu les matelas et les sommiers passer par les fenĂȘtres. Vingt-quatre jours plus tard, quand nous nous sommes mariĂ©s Monique et moi, Marcel Ă©tait en Tunisie. [Bernard Massicot 94 ans, frĂšre de Marcel – le 20 octobre 2020] BM26 35131 1956/1958 – du mardi 6 mars 1956 au lundi 17 mars 1958 Contingent 56/1A Jean SavourĂ© J’ai assistĂ© aux obsĂšques d’un conscrit Mort pour la France » Je quitte La BellandiĂšre le 6 mars 1956 et je me rends Ă  ChĂąteaubriant pour prendre un car qui m’emmĂšne Ă  Angers. Je suis incorporĂ© Ă  la caserne Verneau, au 6Ăšme RĂ©giment du GĂ©nie. Parmi les nouvelles recrues, il y a deux gars de mon secteur, Marcel Saulnier dont l’adresse m'Ă©chappe et RaphaĂ«l Vincent, du Haut-GerminiĂ© en ErcĂ©-en-LamĂ©e. Ayant passĂ© mes permis VL et PL avant de venir Ă  l’armĂ©e, je suis dĂ©signĂ© pour conduire un camion CitroĂ«n P45. Je bĂ©nĂ©ficie de deux permissions pendant mes trois mois de classes et je retourne une semaine dans ma famille avant de partir en Afrique du Nord. À chaque fois je rentre en stop comme Marcel et RaphaĂ«l mais, pour le retour, nous revenons en autocar pour avoir la garantie de ne pas arriver en retard. Voici venu le jour oĂč je dois partir en AlgĂ©rie. Avec les militaires de mon contingent, je rejoins Marseille. Le 3 juillet 1956, nous embarquons sur le Kairouan ». Le lendemain, nous accostons Ă  Alger. Nous montons Ă  bord d’un train qui roule lentement et la chaleur est Ă©touffante. Comme nous arrĂȘtons Ă  toutes les gares, nous en profitons pour descendre prendre l’air et Ă  chaque fois nous cherchons un robinet pour boire de l’eau. Enfin, nous arrivons au 70Ăšme RĂ©giment du GĂ©nie Ă  Bouira, en Kabylie. Parmi les militaires que je cĂŽtoie il y a Espinasse, Malle un vendĂ©en, Dudit un normand. Nous sommes transportĂ©s sur un chantier situĂ© dans les gorges de Palestro, pour surveiller des gars qui construisent des blockhaus le long de la voie ferrĂ©e. En arrivant, nous apprenons que tous les soldats d'une section d’infanterie ont Ă©tĂ© Ă©gorgĂ©s il y a seulement quelques jours. Une permission exceptionnelle d’une semaine nous est accordĂ©e. Nous partons Ă  quelques copains au bord de la mer, Ă  l’Est d’Alger. DĂšs notre arrivĂ©e, nous allons nous baigner. Au dĂ©but, nous buvons la tasse mais au fil des jours, nous prenons de la hardiesse. Peu avant que les vacances ne s’achĂšvent, nous rĂ©ussissons Ă  plonger du haut d’un rocher. Quand nous rentrons Ă  la caserne, je suis content de pouvoir dire que je sais nager. Durant plusieurs semaines, nous surveillons une piste sur laquelle un bulldozer rĂ©alise des travaux de terrassement et nous obĂ©issons aux ordres du capitaine. Un jour, en faisant sa ronde derriĂšre les barbelĂ©s du camp, il manque de se faire descendre par des engagĂ©s ayant participĂ© Ă  la guerre d’Indochine. Ils se battent au corps Ă  corps. AprĂšs avoir passĂ© sept mois Ă  Bouira, le 7 fĂ©vrier 1957, nous sommes mutĂ©s Ă  Aumale. Lorsque nous arrivons au nouveau casernement, un hĂ©licoptĂšre ramĂšne les cadavres de plusieurs soldats abattus dans les gorges de la Chiffa. À la mi-mai, je prends le bateau Ville d’Alger » pour rentrer dans ma famille. Pendant ma permission, j’assiste aux obsĂšques d'AndrĂ© Hersent Ă  TresbƓuf. Il s'agit d'un gars avec qui j'ai fait la noce de conscrits il y a deux ans. Il est Mort pour la France » en AlgĂ©rie. J'ai effectuĂ© sept mois de service Ă  Bouira et neuf Ă  Aumale, lorsque mon frĂšre AndrĂ© arrive en AlgĂ©rie. Pour ne pas que nous soyons deux de la mĂȘme fratrie ensemble sur le sol algĂ©rien, je suis rapatriĂ© en France. Le 13 novembre 1957, je prends le bateau Ville d’Oran » et, le 14, je dĂ©barque Ă  Marseille. Le 15 novembre, je suis de retour Ă  la caserne Verneau Ă  Angers, lĂ  oĂč j’ai fait mes classes. Quatre mois plus tard, le 17 mars 1958, je suis libĂ©rĂ© et renvoyĂ© dans mes foyers. Je prends le train en gare d’Angers et je rentre dĂ©finitivement en me disant que si j’ai vĂ©cu des moments dont je me serai bien passĂ©, le service militaire m’a permis d’apprendre Ă  me dĂ©brouiller et Ă  devenir responsable. [RacontĂ© par Jean SavourĂ© 84 ans – le 12 mars 2020] JS35 94081 ***** Je suis allĂ© Ă  l'Ă©cole Ă  TresbƓuf avec Jean SavourĂ© et AndrĂ© Hersent qui n'a aucun lien de parentĂ© avec moi Hersent pour lui, Hersant pour moi. AndrĂ© est nĂ© le 25 avril 1935 Ă  TresbƓuf. Soldat de 2Ăšme classe Ă  la 4Ăšme compagnie du 57Ăšme RĂ©giment d'Infanterie, il est mort le 21 aoĂ»t 1956 au volant d'un GMC rempli de militaires, au cours d'une embuscade, Ă  El Djenane. [Claude Hersant 83 ans – le 18 mars 2020] CH36 35343 ***** J'ai huit ans et demi lorsque mon frĂšre "AndrĂ©" meurt en AlgĂ©rie. Nous entendons Ă  la radio qu'un camion est passĂ© sur une mine et comme c'est dans la rĂ©gion oĂč il fait son service, nous avons tout de suite pensĂ© Ă  lui. L'embuscade a lieu le mardi 21 aoĂ»t 1956 et le vendredi suivant, nous grillons de la sardine lorsque le maire et un adjoint viennent nous annoncer sa mort. Ses obsĂšques ont lieu en l'Ă©glise de TresbƓuf seulement le jeudi 23 mai 1957. J'ai en ma possession une lettre de Michel Grolleau originaire de Charente-Maritime rĂ©digĂ©e au sĂ©minaire de Pontigny Yonne. Elle dĂ©taille les circonstances dans lesquelles AndrĂ© est mort. Je n'ai pas beaucoup de souvenir de lui car avant de partir Ă  l'armĂ©e, il Ă©tait commis dans une ferme et il ne rentrait pas souvent Ă  la maison. [Huguette Aulnette, nĂ©e Hersent, sƓur d'AndrĂ© 72 ans – le 19 mars 2020] HA47 35343 2Ăšme semestre 1956 Jean SavourĂ©. 1956 Jean SavourĂ©, avec un groupe de copains, en montagne prĂšs de Bouira. Jean SavourĂ© 1er debout Ă  gauche. Jean SavourĂ© 1er Ă  gauche. 1957 Jean SavourĂ© 2Ăšme Ă  gauche, Ă  Aumale. 1957 Jean SavourĂ© Ă  droite, Ă  Aumale. Jean SavourĂ©. 1956-1958 – du mercredi 7 mars 1956 au mercredi 26 mars 1958 Contingent 56/1A Francis Morel 1935-2006 Il n'obtient pas de permission pour assister aux obsĂšques de son pĂšre ClassĂ© service armĂ© par le Conseil de rĂ©vision de la classe 1955, Francis participe aux opĂ©rations de sĂ©lection au centre de Guingamp du 8 au 12 novembre 1955. Il est appelĂ© Ă  l’activitĂ© au 2Ăšme RĂ©giment d’Infanterie Coloniale au Grand Blottereau, en banlieue Nord-Est de Nantes le 7 mars 1956 Il obtient le grade de chef d’agrĂšs le 23 juin 1956 puis il est nommĂ© Ă  l’emploi de 1Ăšre classe le 1er aoĂ»t. Il participe aux manƓuvres du camp de Meucon prĂšs de Vannes du 5 au 14 aoĂ»t 1956. AffectĂ© au 6Ăšme RĂ©giment d’Infanterie et bĂ©nĂ©ficie de huit jours de dĂ©tente AFN entre le 19 et le 26 aoĂ»t 1956. Il est dirigĂ© sur Marseille le 29 aoĂ»t 1956 et il y parvient le lendemain. Le 31 aoĂ»t il embarque sur le paquebot Le Pasteur ». Le 1er septembre, il accoste au port d’Alger. Francis est affectĂ© Ă  la Compagnie de Commandement, d’Appui et de Soutien. Le 1er novembre 1956, il redevient 2Ăšme classe avant d’ĂȘtre mutĂ© Ă  la 7Ăšme Compagnie. Le 15 mai 1957, il est Ă  nouveau nommĂ© Ă  l’emploi de 1Ăšre classe. Son pĂšre, ThĂ©ophile Morel, dĂ©cĂšde le 25 mai 1957 mais il n’obtient pas de permission lui permettant d’assister Ă  ses obsĂšques. Le 1er juillet il est nommĂ© au grade de Caporal par dĂ©cision du chef de bataillon. Il est transfĂ©rĂ© Ă  la 8Ăšme Compagnie le 26 fĂ©vrier 1958. Le 24 mars 1958, il embarque Ă  Alger sur le bateau Ville d’Oran » et le lendemain il dĂ©barque Ă  Marseille. Le 26 mars, il est de retour chez ses parents au lieu-dit Le Plessis LĂ©ger en PancĂ©. [Renseignements relevĂ©s sur son livret militaire ***** C’est le 7 novembre 1950, au mariage d’EugĂšne Aulnette, mon cousin de Pouchard, que j’ai fait connaissance de Francis. C’est mon cavalier et il est le frĂšre de Marie-JosĂšphe la mariĂ©e. Nous n’avons que 15 ans. Neuf ans plus tard, nous nous marions. [Marie Morel, nĂ©e Aulnette 83 ans Ă©pouse de Francis – le 24 mars 2019] MM35 35047 ***** Il me semble avoir entendu Francis dire que durant une pĂ©riode de son service en AlgĂ©rie, il Ă©tait stationnĂ© sur un piton dans les gorges de Palestro. [Camille Aulnette 79 ans, beau-frĂšre de Francis - le 26 mars 2019] CM39 78005 ***** Durant une trentaine d’annĂ©es, Papa et certains de ses copains se sont revus Ă  plusieurs reprises. [Françoise Ramonet 60 ans, fille aĂźnĂ©e de Francis – le 5 octobre 2020] FR60 83137 Francis Morel assis Francis Morel 2Ăšme debout en partant de gauche Francis Morel Ă  gauche Francis Morel Francis Morel Ă  droite Francis Morel 4Ăšme en partant de gauche Francis Morel debout Ă  droite au 1er plan Francis Morel Francis Morel assis au 1er plan Francis Morel accroupi Ă  gauche 1956-1958 – du vendredi 4 mai 1956 au vendredi 15 aoĂ»t 1958 Contingent 56/1B Francis Luce Je suis employĂ© au mess des officiers Je suis commis de ferme chez ArsĂšne Aulnette Ă  La Touche lorsque je reçois ma convocation pour partir au service militaire. J’abandonne Gamin et CĂ©line, les deux chevaux dont je me suis occupĂ© tous les jours depuis deux ans et je me rends Ă  la caserne Mac-Mahon, Ă  Rennes. Je suis incorporĂ© au 41Ăšme RĂ©giment d’Infanterie. J’y reste pendant quatre mois et je fais beaucoup de la marche. DĂ©but septembre, je devrais partir en AlgĂ©rie mais, Ă©tant donnĂ© que mon frĂšre Roger est mobilisĂ© au Maroc, je ne peux pas quitter la France avant qu'il revienne. Je suis mutĂ© Ă  la Lande d’OuĂ©e, dans un camp situĂ© sur la commune de Saint-Aubin-du-Cormier. J’ai beau ĂȘtre volontaire pour aller servir en AlgĂ©rie, c’est seulement en dĂ©cembre que ma demande est exaucĂ©e. Roger revient du Maroc et il me remplace Ă  la Lande d’OuĂ©e oĂč il va rester jusqu’à ce qu’il obtienne la quille. Il est content car, en Afrique, il Ă©tait presque toujours en opĂ©ration et il ne mangeait pas Ă  sa faim. Quant Ă  moi, je rentre en permission chez mes parents Ă  La CouyĂšre pour les fĂȘtes de fin d’annĂ©e puis, le rĂ©veillon du nouvel an passĂ©, je descends Ă  Marseille. Le 3 janvier 1957, nous sommes nombreux Ă  embarquer. DĂšs le lendemain, nous accostons au port d’Alger. Pris en charge aussitĂŽt, nous sommes emmenĂ©s en camion Ă  Tiaret. Nous y restons deux mois et les conditions de vie sont tout Ă  fait acceptables. De-lĂ , nous descendons cent-soixante-dix kilomĂštres plus au sud puis nous stationnons dans un camp situĂ© en pleine brousse, sur la commune d’Aflou. Nous dormons sous tente. Je ne suis plus affectĂ© au 41Ăšme RĂ©giment d’Infanterie mais au 110Ăšme RĂ©giment d’Infanterie MotorisĂ©. Quelques jours passent et nous remarquons plusieurs GMC calcinĂ©s sur un terrain vague, non loin de notre cantonnement. Nous apprenons par la suite que de nombreux soldats sont morts dans une embuscade ayant eu lieu Ă  cet endroit il y a trois mois. – RĂ©alitĂ© des faits L’embuscade d'El-Khoteifa constitue une des nombreuses Ă©popĂ©es jalonnant l'histoire de la RĂ©volution. Cet accrochage livrĂ© par les combattants moudjahidines et fidayines prĂšs de la zone de Taouiala a pour but de libĂ©rer les dĂ©tenus politiques de la prison d'Aflou. Au matin du 2 octobre 1956, un convoi des forces coloniales composĂ© de 135 camions est repĂ©rĂ© sur la route menant Ă  Aflou. Durant leur passage, les soldats français procĂšdent Ă  un ratissage et Ă  des fouilles systĂ©matiques et sans mĂ©nagement des populations nomades. Une partie du convoi, devancĂ©e par la Jeep du Capitaine, quitte les lieux et le reste est pris sous les feux nourris des moudjahidines. L'accrochage avec les forces ennemies se solde par la mort de 39 soldats français et d'importants dĂ©gĂąts matĂ©riels dont quatre camions blindĂ©s incendiĂ©s – Ici, le rĂšglement est strict et notre rĂ©giment est menĂ© Ă  la dure. Un jour, le camp est attaquĂ© par des felouzes et les balles arrivent de toutes parts. Nous courrons nous mettre Ă  l’abri derriĂšre un mur de pierre mais plusieurs troufions restent sous la tente. Un gars de ma section est tuĂ© dans son lit en recevant une balle. Je rentre en permission en France pour seulement une semaine. Revenu au camp, je fais partie des privilĂ©giĂ©s car je suis employĂ© pour servir au mess des officiers. Ici, tous les gradĂ©s du Sergent au Capitaine mangent Ă  la mĂȘme table. Ce n’est pas comme en France oĂč ils sont rassemblĂ©s en fonction de leur grade. Je ne mange pas avec eux mais je mange comme eux. Je fais partie d’une Ă©quipe qui a la chance d’ĂȘtre bien servie en nourriture, aussi bien en quantitĂ© qu’en qualitĂ©. Les gars de la compagnie qui partent rĂ©guliĂšrement en opĂ©ration ne peuvent pas en dire autant car ils sont sous-alimentĂ©s. Ils se plaignent de ne pas manger tous les jours Ă  leur faim. Je me porte volontaire une fois pour aller avec eux et voir leurs conditions de vie sur le terrain mais je ne demande pas Ă  renouveler cette expĂ©rience. PlutĂŽt que de les voir chaparder des moutons chez des petits paysans qui nous invitent Ă  boire un kawa un cafĂ© au goĂ»t amer quand nous passons devant leur porte, je prĂ©fĂšre les accompagner dans mes temps libres lorsqu’ils volent des lapins ou des volailles chez les colons fortunĂ©s qui n’ont aucune considĂ©ration pour nous. Durant les quatre derniers mois de service, des gars d’un nouveau contingent assurent notre remplacement au mess des officiers et nous, les anciens, nous passons notre temps Ă  jouer Ă  la pĂ©tanque et au billard. Au bout de vingt-sept mois et demi d’armĂ©e et aprĂšs avoir passĂ© les trois quarts de mon temps en AlgĂ©rie, je suis libĂ©rĂ©. Avant de rentrer en France, pour avoir un peu d'argent, je revends l'appareil photo que j'avais achetĂ© en arrivant Ă  Aflou. Le 12 aoĂ»t 1958, j’embarque sur le MarĂ©chal Joffre » Ă  Oran et le 14 je suis au port de Marseille. Le 15 aoĂ»t, je suis de retour parmi les miens. [RacontĂ© par Francis Luce 85 ans – le 21 dĂ©cembre 2020] FL35 35231 Francis Luce Ă  Aflou Francis Luce avec un mulet Les officiers auxquels Francis Luce assure le service au mess Francis Luce boit un kawa qu'un paysan lui offre Francis Luce est debout au centre Francis Luce, la pioche Ă  la main Francis Luce avec un chien Francis Luce avec le poste Ă©metteur Francis Luce en tenue de service au mess des officiers Ă  gauche et en tenue de sortie Ă  droite Francis Luce Ă  gauche joue au billard Francis Luce sur le bateau au milieu de la MĂ©diterranĂ©e 1956 – de fin mai 1956 Ă  dĂ©but dĂ©cembre 1956 – appelĂ© au service militaire le 14 novembre 1952 et rappelĂ© en AlgĂ©rie fin mai 1956 Contingent 52/2 Guy Massicot Ici, ce sont les rats pelĂ©s et les mĂąles heureux Etant du contingent 52/2, je suis appelĂ© au service militaire le 14 novembre 1952, en Allemagne. Je pars Ă  vĂ©lo de Sevrault, en PancĂ© puis je prends le car de la ligne Drouin Ă  Bain-de-Bretagne pour me rendre Ă  ChĂąteaubriant. Je m’assoie Ă  cĂŽtĂ© de Victor Poussin, habitant le Sel. Il est passĂ© me voir chez mes parents, il y a quelques jours, aprĂšs avoir appris que j’étais incorporĂ©, comme lui, dans l’armĂ©e de terre au 10Ăšme escadron du 12Ăšme RĂ©giment de Cuirassiers Ă  TĂŒbingen. À l’arrĂȘt de Teillay, un certain Roger Micault monte dans le l’autocar avec une valise et il prend place prĂšs de nous. Devinant qu’il se rend Ă  l’armĂ©e, je lui demande OĂč vas-tu ? » Comme par hasard, il me rĂ©pond À TĂŒbingen ! » Rendus Ă  ChĂąteaubriant, nous prenons le train pour Angers. Nous faisons une halte Ă  la caserne Desjardin oĂč nous devons passer une sĂ©rie de radios et de visites mĂ©dicales. Le 16 novembre, nous reprenons le train. AprĂšs Strasbourg, derniĂšre ville française, nous franchissons le Rhin en passant sur le pont de Kehl. Cent-vingt kilomĂštres aprĂšs la frontiĂšre, nous arrivons au quartier DĂ©sazars de Montgailhard, Ă  TĂŒbingen. Notre caserne est situĂ©e en bordure du Nekar, un affluent du Rhin. Nous partons souvent en manƓuvre et le climat est rude. Il fait si froid que j’ai du mal Ă  me servir de mon fusil. Le 9 novembre 1953, j’obtiens le CAT2 de tireur sur char Patton. Peu aprĂšs, je suis nommĂ© 1Ăšre classe. Le temps passe et le 1er mai 1954, aprĂšs dix-huit mois de bons et loyaux services, mon contingent Ă  la quille et nous sommes tous bien contents. Bizarrement, Ă  l’instant oĂč nous allons ĂȘtre libĂ©rĂ©s, Victor Poussin dĂ©cide de faire carriĂšre dans l’armĂ©e. Il rempile alors que le jour oĂč il est entrĂ© sous les drapeaux, en voyageant dans le car qui nous emmenait de Bain-de-Bretagne Ă  ChĂąteaubriant, il criait haut et fort La quille, bordel !» 
 
 Fin mai 1956, soit un peu plus de deux ans aprĂšs avoir Ă©tĂ© libĂ©rĂ© de mes obligations militaires en Allemagne, je suis rappelĂ© pour aller servir en AlgĂ©rie – 1956 est aussi l’annĂ©e oĂč mes parents quittent Sevrault pour venir habiter Ă  La MouchĂšre, en La Bosse-de-Bretagne – Comme lors de ma 1Ăšre incorporation, je repasse Ă  la caserne Desjardin d’Angers avant de me rendre Ă  Marseille. Le 8 juin, j’embarque sur le Sidi-Mabrouk », un cargo moutonnier conçu, comme son nom l’indique, pour transporter des moutons
 Nous voyageons installĂ©s inconfortablement, sur des transats, dans les cales du bateau et nous nous avons le mal de mer. Les uns aprĂšs les autres, nous grimpons l’échelle accĂ©dant au pont pour aller vomir. Le 10 juin, en arrivant Ă  Alger, nous prenons notre premier repas lorsqu’un des bidasses assurant le service me dit Salut Ă  toi, tu es un gars de PancĂ© ? » Je rĂ©ponds Oui et toi, tu es de Bain-de-Bretagne ? » Nous ne nous Ă©tions jamais parlĂ© mais nous connaissons de vue. Il me dit qu’il est menuisier mais je ne pense mĂȘme pas Ă  lui demander son nom. Nous montons dans des camions mis Ă  notre disposition et nous sommes une trentaine Ă  ĂȘtre conduits Ă  Bouira, en petite Kabylie. Notre mission consiste Ă  garder une exploitation agricole au lieu-dit Bel-Air ». Elle appartient Ă  un colon dont l’épouse est originaire de la Mayenne. Pour ma premiĂšre nuit en AlgĂ©rie, comme tous les autres troufions du bataillon, je dors Ă  la belle Ă©toile, dans un sillon de charrue. Le matin, c’est une batteuse qui me rĂ©veille. En cours de journĂ©e, nous installons une tente dans laquelle nous allons ĂȘtre une vingtaine Ă  cohabiter. Parmi nous, il y a un gars de Saint-Brieuc qui s’empresse d’écrire sur la toile Ă  peine tendue, la phrase suivante Ici, ce sont les rats pelĂ©s et les mĂąles heureux ! » Heureux peut-ĂȘtre mais nous devons quand-mĂȘme obĂ©ir aux ordres du lieutenant Aubry. Lui aussi, il est originaire de Saint-Brieuc et comme nous, il est rappelĂ©. Quelques temps plus tard, il meurt accidentellement par Ă©lectrocution. Dans la ferme de Bel-Air, il y a de la vigne Ă  perte de vue. Une barrique de vin rosĂ© Ă  18 degrĂ©s d'alcool par litre est entreposĂ©e tout prĂšs de notre lieu de stationnement. Elle est, soi-disant, rĂ©servĂ©e au patron. Quelques jours passent et des ouvriers de la ferme viennent la soutirer. Elle est vide
 Le capitaine convoque toute la compagnie et dit Que ceux qui ont participĂ© au vidage de cette barrique sortent des rangs ! » Comme nous avons tous plus ou moins consommĂ©, personne ne bouge. Furieux, le capitaine dĂ©clare J’ai honte pour la compagnie
 » AprĂšs ĂȘtre restĂ©s quelques minutes sans broncher, nous sommes autorisĂ©s Ă  rejoindre notre unitĂ© sans ĂȘtre inquiĂ©tĂ©s. Nous assurons des gardes nuit et jour, Ă  tour de rĂŽle. Quand nous allons en opĂ©ration, parfois, nous avons des accrochages avec les rebelles. Nous partons rĂ©guliĂšrement durant une semaine, en half-track, pour faire des bouclages. Les fantassins et des tirailleurs sĂ©nĂ©galais rabattent depuis une bonne trentaine de kilomĂštres et, pendant que la biffe en bave, nous attendons des heures sans bouger, dans des endroits totalement isolĂ©s. Comme nous n’avons rien Ă  faire, de temps en temps, nous allons Ă  la pĂȘche dans les oueds environnants. Chacun sait qu’il est davantage exposĂ© au risque de se faire tuer. Nous dormons dans des chars stationnĂ©s sur place. Il arrive que d’autres rĂ©giments nous demandent du secours quand ils sont pris en embuscade. Un jour, nous sommes appelĂ©s en renfort au lieu-dit La Perrine ». Des opĂ©rationnels stationnĂ©s dans une ferme se font tirer dessus depuis un piton oĂč des rĂ©voltĂ©s sont camouflĂ©s. Notre contingent est libĂ©rĂ© en deux temps. En novembre 1956, les gars mariĂ©s sont renvoyĂ©s dans leurs foyers. Ceux qui, comme moi, sont cĂ©libataires doivent attendre un mois de plus. Nous n’apprĂ©cions pas vraiment mais c’est la rĂšgle et nous devons l’accepter. Le 5 dĂ©cembre 1956, je rentre Ă  mon tour avec une permission libĂ©rable de trente-sept jours. J’embarque sur le bateau El-Djazair » le 6 et je dĂ©barque Ă  Marseille le 7. Il ne me reste plus qu’à rentrer Ă  La MouchĂšre, mais je ne suis rayĂ© des contrĂŽles que le 14 janvier 1957. [RacontĂ© par Guy Massicot 87 ans – le 7 septembre 2019] GM32 35030 ***** Je me souviens trĂšs bien d’avoir Ă©voquĂ© la quille le jour oĂč je suis parti au service militaire Guy me l’a souvent rappelĂ© depuis
 » Je me souviens aussi que nous avions Ă©tĂ©s trĂšs surpris, en voyant l’épaisseur de neige recouvrant le sol, quand nous sommes arrivĂ©s Ă  TĂŒbingen. [Victor Poussin 87 ans – le 13 septembre 2019] VP32 35136 1952 TĂŒbingen À TĂŒbingen Le groupe de Tireurs sur Patton ; Guy Massicot est accroupi devant Ă  droite À TĂŒbingen 1 Allicault, 2 Roger Micault, 3 Guy Massicot En AlgĂ©rie Guy Massicot est Ă  droite En AlgĂ©rie Guy Massicot est le 2Ăšme assis, sur l'avant d'un half-track À Bouira Guy Massicot est Ă  gauche À Bouira Guy Massicot est le 2Ăšme Guy Massicot, Ă  gauche, devant un avion Piper de reconnaissance En AlgĂ©rie Guy Massicot Ă  cĂŽtĂ© d'un char, Ă  la ferme de Bel-Air 1956 – du mercredi 30 mai 1956 au mercredi 28 novembre 1956 – appelĂ© au service militaire le 14 novembre 1952 et rappelĂ© en AlgĂ©rie le 30 mai 1956 Contingent 52/2 Jean Posson RĂ©formĂ© pour avoir reçu une balle dans la main droite en AlgĂ©rie Le 14 novembre 1952, je quitte la maison de mes parents situĂ©e 41, faubourg d’Anjou Ă  La Guerche-de-Bretagne et je vais faire mon service militaire en Allemagne. Je laisse mon mĂ©tier de mĂ©canicien vĂ©lo. J’abandonne aussi le bĂ©nĂ©volat au cinĂ©ma de La Guerche et le prĂ©sident de l’association me fait une attestation dĂ©taillant le rĂŽle que j’occupe. Le 16 novembre, je franchis la frontiĂšre franco-allemande Ă  Kehl. En arrivant Ă  TĂŒbingen, mon lieu d’affectation. Le 20 janvier 1953 je suis mutĂ© au 1er escadron des services du 12Ăšme RĂ©giment de Cuirassiers. Je peux remercier le prĂ©sident du cinĂ©ma de La Guerche car, grĂące Ă  l’attestation qu’il m’a dĂ©livrĂ©e, on me propose un stage d’opĂ©rateur projectionniste. La formation terminĂ©e, je deviens permanent Ă  la cinĂ©mathĂšque. Il m’arrive aussi de donner un coup de main au mess. Je suis planquĂ© ! Le 1er novembre 1953, je suis nommĂ© 1Ăšre classe. AprĂšs avoir servi durant toute la pĂ©riode rĂ©glementaire de dix-huit mois, je suis libĂ©rĂ© le 12 avril 1954 et rayĂ© des contrĂŽles du corps le 1er mai. Revenu Ă  la vie civile, je reprends mon activitĂ© de mĂ©canicien vĂ©lo. Le 30 mai 1956, je suis rappelĂ© pour aller servir en AlgĂ©rie. Je rejoins le 19Ăšme RĂ©giment de Chasseurs Ă  Saumur, un rĂ©giment de reconnaissance de la 20Ăšme Division d’Infanterie. Le 8 juin, nous embarquons sur le Sidi Mabrouk » Ă  Marseille. Quelques heures aprĂšs le dĂ©part, nous apercevons la Corse sur notre gauche. C’est sur une plate-forme sans bordure et sans cabine que nous voyageons, allongĂ©s sur des hamacs calĂ©s seulement par nos bagages. La mer est houleuse et les vagues dĂ©ferlent sur notre bivouac de fortune. Nous sommes trempĂ©s ! Le 10 juin, dĂšs notre arrivĂ©e Ă  Alger, des camions nous prennent en charge et nous conduisent dans une zone opĂ©rationnelle, en Grande Kabylie. AffectĂ©s au 2Ăšme escadron, nous sommes lĂ  pour assurer le maintien de l’ordre. Nous changeons de lieux trĂšs souvent mais nous dormons toujours sous la guitoune. Nos gradĂ©s ne nous mĂ©nagent pas. Ils nous font faire beaucoup de marches dans la brousse et, sur notre parcours, nous devons fouiller des mechtas et contrĂŽler si des rebelles ne sont pas camouflĂ©s Ă  l’intĂ©rieur. Parmi les troufions avec lesquels je suis, deux sont de mon secteur. Un de Moulins et l’autre de PirĂ©-sur-Seiche. DĂ©but aoĂ»t, un jour de repos, un copain rentre sous la tente et annonce qu’il vient de troquer son pistolet mitrailleur contre un modĂšle plus rĂ©cent. À la demande d’un gars de la chambrĂ©e, il nous explique le fonctionnement et va jusqu’à appuyer sur la gĂąchette alors que son arme est chargĂ©e. Me trouvant debout face Ă  lui, je reçois une balle dans la main droite. Une ambulance vient me chercher et, allongĂ© sur une civiĂšre, je suis expĂ©diĂ© en urgence dans un hĂŽpital civil Ă  Aumale, ville situĂ©e au Sud-ouest de Bouira. J’y reste un mois avant de rapatrier en France. Je prends le train pour Alger oĂč je dois attendre les papiers nĂ©cessaires Ă  l’embarquement. Le 7 septembre, je monte Ă  bord du Ville d’Alger », un bateau de haute gamme. Je voyage en sanitaire. ArrivĂ© Ă  Marseille, je passe une semaine dans un hĂŽpital militaire mais on m’autorise Ă  sortir dans la journĂ©e. Une aprĂšs-midi, je suis sur le port de Marseille lorsqu’un marin avec qui je fais la causette me propose de monter sur son bateau de plaisance pour faire une petite virĂ©e me permettant de mieux dĂ©couvrir Notre-Dame-de-la-Garde. À la mi-septembre, j’accĂšde au train allant de Marseille Ă  Paris et je sĂ©journe encore deux jours dans un hosto avant de rejoindre Rennes et me rendre Ă  l’hĂŽpital militaire Ambroise ParĂ©. On m’envoie Ă  la 4Ăšme compagnie de garnison. Le 27 novembre, je passe une derniĂšre visite mĂ©dicale avant d’ĂȘtre rĂ©formĂ© pour inaptitude physique. Le 28, je suis autorisĂ© Ă  rentrer dans mes foyers. Avant de quitter Rennes, je passe chez Jean Bonnamy, rĂ©parateur de vĂ©los boulevard Laennec, oĂč mon copain guerchais Henri Barbelivien travaille. Henri m’annonce qu’un motard fait une halte Ă  l’atelier tous les soirs avant de rentrer Ă  Domalain. Je l’attends et il me ramĂšne chez mon frĂšre Lucien, lui aussi rĂ©parateur de vĂ©los, rue Duguesclin Ă  La Guerche. Il ne me reste plus qu’à monter le faubourg d’Anjou pour ĂȘtre chez mes parents. Lorsque j’arrive Ă  leur domicile, j’ai encore la tenue militaire que je portais le jour oĂč j’ai reçu la balle. En effet, depuis quatre mois, je suis toujours avec le mĂȘme short et le mĂȘme maillot de corps. Lorsque je suis parti en ambulance, on ne m’a pas laissĂ© le temps de rĂ©cupĂ©rer mes bagages, mĂȘme pas mon argent. Un mardi, pendant le marchĂ© de La Guerche, le gars de Moulins et celui de PirĂ©-sur-Seiche viennent tout juste d’ĂȘtre libĂ©rĂ©s lorsqu’ils me rapportent mon portefeuille. Quant Ă  ma valise, elle va probablement rester de l’autre cĂŽtĂ© de la MĂ©diterranĂ©e
 Revenu dans la vie civile, je travaille quelques semaines chez mon frĂšre Lucien avant d’ĂȘtre embauchĂ© aux Etablissements Braud Ă  Saint-Mars-la-Jaille. Un mois plus tard, par l’intermĂ©diaire de mon copain Barbelivien, je suis recrutĂ© par Joseph ChĂ©rel, atelier de mĂ©canique vĂ©lo situĂ© place Sainte-Anne, Ă  Rennes. Plus tard, mon patron se met en relation avec son cousin, gradĂ© dans l’armĂ©e, lequel fait la dĂ©marche pour que j’obtienne ma carte de combattant. [RacontĂ© par Jean Posson 87 ans – le 6 septembre 2019] JP32 35030 1953 Jean Posson, Ă  TĂŒbingen 1953 Jean Posson, Ă  TĂŒbingen 1953, Ă  TĂŒbingen Jean Posson, opĂ©rateur Ă  la salle de cinĂ©ma 1953 Jean Posson, 3Ăšme, dans la roulante Ă©quipĂ©e d'un bar 1953, en manƓuvre Ă  MĂŒnsingen Jean Posson est le 4Ăšme en partant de gauche le 3Ăšme est du secteur de FougĂšres 1953 En repos pendant une patrouille Ă  MĂŒnsingen Jean Posson est le 3Ăšme 1956-1958 – du lundi 3 septembre 1956 au mardi 25 novembre 1958 Contingent 56/2A Joseph Masson Douze soldats tuĂ©s et un prisonnier dans une attaque Le 3 septembre 1956, je quitte le village des Cours-Luniaux, en La Bosse-de-Bretagne et, dĂ©pendant du contingent 56/2A, je me rends sur mon lieu d’incorporation Ă  Vannes, dans le 5Ăšme RĂ©giment de Cuirassiers. DĂ©but novembre, je suis mutĂ© au camp de Meucon et fin dĂ©cembre, mes classes s’achĂšvent. Je ne suis pas mĂ©content car je viens de vivre quatre mois Ă©prouvants. J’ai droit Ă  une 2Ăšme permission, juste avant de partir pour l’AlgĂ©rie. Le 3 janvier 1957, j’arrive au camp Sainte-Marthe Ă  Marseille et j’embarque Ă  bord du bateau norvĂ©gien Skaugum » sur lequel nous sommes plus de deux milles soldats. Nous traversons la MĂ©diterranĂ©e et nous atteignons le port de Philippeville. De lĂ , nous sommes dispatchĂ©s sur tout le Constantinois, dans diffĂ©rentes unitĂ©s. Je suis affectĂ© Ă  la 4Ăšme Compagnie du 2Ăšme RĂ©giment d’Infanterie Coloniale qui, plus tard, devient 2Ăšme RĂ©giment d’Infanterie de Marine. Il est implantĂ© Ă  Babar, commune situĂ©e dans les AurĂšs de Nementcha, sur la province de Khenchela, Ă  140 kms au Sud de Constantine. Dans ce rĂ©giment de combat, sous les ordres du sergent-chef AndrĂ© Drouet, nous sommes une quarantaine de français du Grand-Ouest bretons, normands, vendĂ©ens et environ quatre-vingt africains venus du Dahomey, du Niger et du SĂ©nĂ©gal. Nous allons rĂ©guliĂšrement Ă  la chasse aux fellaghas. Au cours d’une opĂ©ration, nous tombons dans une embuscade faisant douze tuĂ©s et un prisonnier dans notre camp. Les jours suivants, ils sont remplacĂ©s par d’autres soldats venant de la base arriĂšre de la Coloniale. Parmi eux, Julien Huard originaire de Saint-Germain-le-Guillaume, en Mayenne qui a fait ses classes au 38Ăšme RĂ©giment de Transmissions Ă  Laval et qui est venu nous rejoindre Ă  Vannes fin dĂ©cembre, comme plusieurs autres escadrons de l’Ouest de la France afin de faire un dĂ©part groupĂ© pour l’AlgĂ©rie. Julien va devenir mon copain prĂ©fĂ©rĂ©. Il est employĂ© Ă  faire la popote des sous-officiers, des cabots dont la plupart avaient fait l’Indochine et qu’il surnomme les gars qui ont toujours soif ! » Courant avril 1957, nous dĂ©mĂ©nageons pour aller stationner une quinzaine de jours dans une ferme Ă©cole Ă  Edgar Quinet, sur la route qui va de Khenchela Ă  Batna. DĂ©but juin 1957, nous nous installons au moulin de la ferme Morin, Ă  cinq kilomĂštres de Khenchela. C’est lĂ  qu’un soir, en rentrant d’opĂ©ration, nous sommes environ trente-cinq troufions de la compagnie Ă  nous reposer dans un hangar sur nos lits superposĂ©s, lorsqu’un des nĂŽtres, AndrĂ© Lorteau, originaire de Saint-Colomban au Sud de Nantes, appuie sur la gĂąchette de son fusil mitrailleur chargĂ©. La balle passe au travers de trois couvertures pliĂ©es sur un lit, ce qui attĂ©nue la vitesse, et se rĂ©fugie dans l’abdomen d’un gars de la chambrĂ©e. La victime qui, heureusement n’a aucun organe touchĂ©, est conduite Ă  l’hĂŽpital. Quant Ă  AndrĂ© Lorteau, il est condamnĂ© Ă  une peine de prison. Un jour, j'apprends que Marcel Lemoine est allĂ© rendre visite Ă  mon pĂšre aux Cours-Luniaux pendant une permission. Sachant que son casernement est Ă  Khenchela, j'essaie de le rencontrer. Je ne rĂ©ussis pas car, Ă©tant lĂ©gionnaire, il n'est identifiĂ© que par son matricule. En septembre 1957, notre campement s’établit dans une jolie palmeraie, Ă  Khanga Sidi Nadji. Tout prĂšs de nous, il y a un dĂ©pĂŽt d’essence pour approvisionner les camions en cas d’opĂ©rations dans le Sud des AurĂšs. Il fait une chaleur avoisinant les 50 degrĂ©s et nous sommes priĂ©s de ne pas sortir l’aprĂšs-midi. Nous sommes envahis de mouches en jour et de moustiques la nuit. Pour ce qui concerne la nourriture, la boisson et les produits de premiĂšre nĂ©cessitĂ© nous sommes ravitaillĂ©s environ tous les dix jours par un avion Nord-Atlas. Fin octobre, leur contrat de trois ans Ă©tant arrivĂ© Ă  terme, les soldats africains repartent dans leurs pays respectifs. En novembre 1957, Julien Huard et moi-mĂȘme, nous partons en permission dans nos familles pour une durĂ©e de seize jours. Lorsque les camions sortent de la palmeraie, les oueds dĂ©bordent. Nous sommes hĂ©bergĂ©s pour quelques jours dans un camp militaire. À chaque lit de riviĂšre, nous devons attendre que le niveau baisse pour pouvoir traverser, si bien que nous prenons un retard considĂ©rable. Etant donnĂ© que nos jours de permission sont dĂ©comptĂ©s uniquement quand nous sommes sur le territoire français, nous ne nous inquiĂ©tons pas plus que ça, bien au contraire. Nous franchissons la MĂ©diterranĂ©e Ă  bord du El djazair ». Lorsque nous revenons Ă  Khanga Sidi Nadji, nous analysons que nous avons Ă©tĂ© partis un petit mois. En avril 1958, nous dĂ©mĂ©nageons une fois de plus et allons Ă  Berhoum, lieu situĂ© entre Barika et M’Sila, en dessous des Monts du Hodna. Nous sommes logĂ©s sous tente derriĂšre une ancienne Ă©cole et nous dormons dans des lits superposĂ©s. Il y a des Harkis avec nous. Le Capitaine Zelas un belge habite dans une maison de luxe au fond de la cour. Je construis une plate-forme en ciment sur la place centrale du bourg, pour permettre aux paysans du secteur d'Ă©taler leur viande chevreau et mouton les jours de marchĂ©s. Un jour, la 7Ăšme Compagnie du 2Ăšme RĂ©giment de Tirailleurs AlgĂ©riens passe en convoi prĂšs de notre cantonnement. Par hasard, je rencontre AndrĂ© SavourĂ©, un conscrit de La Bosse. Nous rĂ©ussissons Ă  discuter un petit quart d'heure ensemble. C’est Ă  Berhoum que je suis libĂ©rĂ© le 20 novembre 1958. J’obtiens une permission avec un solde de prĂ©sence de quatorze jours, valable du 24 novembre au 7 dĂ©cembre inclus. Avant de partir, comme la plupart de mes copains quillards, je suis convoquĂ© par le capitaine. Il cherche des volontaires acceptant de rester Ă  travailler en AlgĂ©rie, sur des puits de pĂ©trole situĂ©s Ă  Colomb BĂ©char. Comme je suis maçon de mĂ©tier, il insiste pour que je fasse candidature mais je ne suis pas intĂ©ressĂ©. Ma seule envie, c’est de rentrer en France et d’y rester. Je quitte la 4Ăšme compagnie du 2Ăšme RIMA aprĂšs vingt-trois mois de prĂ©sence en AlgĂ©rie en pensant Ă  ces soldats qui sont morts dans des combats auxquels je participais douze en fĂ©vrier 1957, deux en octobre 1958. Je pense aussi Ă  celui qui a Ă©tĂ© fait prisonnier et dont nous sommes toujours restĂ©s sans nouvelles. Je perçois deux jours de vivres avant d’ĂȘtre conduit Ă  la gare de Batna et le 22 novembre, je prends le Djebel Dira » Ă  Philippeville, destination Marseille. Je suis rayĂ© des contrĂŽles le 8 dĂ©cembre 1958. [RacontĂ© par Joseph Masson 83 ans – le 8 aoĂ»t 2019, avec l’aide prĂ©cieuse de Julien Huard 83 ans – le 18 septembre 2019] JM36 44020 – JH36 53222 ***** Je me souviens d’un jour oĂč un gitan, un gars de notre groupe, a fait l’imbĂ©cile. Les officiers l’ont fait aller en dehors du camp oĂč nous Ă©tions stationnĂ©s. ConsidĂ©rant qu’il risquait se faire zigouiller par les fellaghas, nous sommes allĂ©s le rĂ©cupĂ©rer. Joseph Masson a donnĂ© un coup de gueule contre les gradĂ©s. Il protestait en criant Mort aux vaches ! » DĂšs son retour en France, Joseph, qui avait Ă©tĂ© repĂ©rĂ© en AlgĂ©rie par le sergent-chef Drouet comme Ă©tant un trĂšs bon maçon, a Ă©tĂ© embauchĂ© par son frĂšre Louis Drouet, codirigeant de l’entreprise de maçonnerie Goubault-Drouet Ă  Ancenis. [Julien Huard 83 ans – le 27 septembre 2019] JH36 53222 ***** Mort aux vaches ! Ce jour lĂ , si j’ai eu des propos excessifs, c’est parce que j’avais bu un peu plus qu’à l’ordinaire. Ça m’a quand-mĂȘme valu quinze jours de taule. Le Capitaine Zelas donna l’ordre, Ă  deux soldats algĂ©riens de la compagnie, de m’emmener dans une mechta faisant office de prison. Pour m’y rendre, j’en avais un de chaque cĂŽtĂ© de moi, la mitraillette chargĂ©e Ă  la main. La prison Ă©tait gardĂ©e par des copains encadrĂ©s par un lieutenant plutĂŽt sympa. Je n’ai pas gardĂ© un mauvais souvenir de cette pĂ©riode car je n’étais pas maltraitĂ© et surtout, pendant que je purgeais ma peine, j’étais exemptĂ© d’opĂ©rations. Le Capitaine Zelas avait une dauphine qu'il stationnait sous le porche et il mettait une bĂąche dessus pour la protĂ©ger. Un matin, aprĂšs s'ĂȘtre aperçu que la bĂąche Ă©tait dĂ©chirĂ©e, il mena une enquĂȘte afin de trouver le coupable mais personne n'avoua. Plus tard, l'instituteur d'Ille-et-Vilaine dont je n'ai plus le nom nous informa que c'Ă©tait le Major qui avait fait ça, par vengeance. Entreprise Goubault-Drouet d’Ancenis J’entretenais de bonnes relations avec mes patrons mais, malgrĂ© que l’ambiance fĂ»t bonne, je n’y suis restĂ© qu’un an. J’étais logĂ© chez un brave couple qui tenait un restaurant. Je prenais le repas du soir et le petit dĂ©jeuner chez eux et ils me prĂ©paraient la gamelle pour le midi. Nous Ă©tions une dizaine d’ouvriers dans le fourgon CitroĂ«n pour aller du dĂ©pĂŽt d’Ancenis au chantier Ă  Nantes. Le matin, le trajet durait trente minutes mais le soir, pour rentrer, il fallait une heure-et-demie quand ce n’était pas deux heures. Ce n’était pas pour des raisons d’embouteillage mais pour des raisons de bouteilles
 En effet, sur l’itinĂ©raire de retour, il y avait plusieurs arrĂȘts "bistrot" et moi, non seulement ça ne m’intĂ©ressait pas, mais je n’avais d’argent Ă  dĂ©penser. Chaque soir, dans le fourgon, nous Ă©tions deux Ă  attendre sept ou huit "piliers de bars". Une fois, j'avais un rendez-vous pour une leçon de conduite moto. Voyant que j'Ă©tais agacĂ© de les voir traĂźner sur la terrasse d'un cafĂ©, mon copain avait cognĂ© Ă  la vitre du fourgon. Le chef d'Ă©quipe s'Ă©tait approchĂ© de nous et il avait dit Si vous n'ĂȘtes pas contents, allez chercher du travail ailleurs... » À cette Ă©poque, le boulot ne manquait pas. Huit jours plus tard, j'Ă©tais embauchĂ© Ă  l'entreprise de maçonnerie Grossin, Ă  Nantes, chez qui RĂ©my Tessier du bourg de La Bosse avait fait un stage quelques annĂ©es plus tĂŽt. [Joseph Masson 83 ans – le 1er octobre 2019] JM36 44020 ***** Au printemps 1958, Joseph Masson et Julien Huard sĂ©journent Ă  Berhoum. Avec les militaires de leur rĂ©giment, il y a des Harkis et certains d'entre eux tentent Ă  plusieurs reprises de dĂ©serter pour rallier un groupe de fellaghas. Ils sont liquidĂ©s par des soldats français. Suite Ă  une enquĂȘte, plusieurs habitants du douar sont soupçonnĂ©s d'intervenir en faveur de ces Harkis dĂ©serteurs et ils sont arrĂȘtĂ©s. Parmi eux, il y a mon grand-pĂšre Allaoua Saadi 51 ans et mon oncle Ahmed Saadi 22 ans. Ils disparaissent et la famille n'a plus jamais entendu parler d'eux. Vivant Ă  Berhoum oĂč je suis nĂ© en 1971, je ne parle pas de ce que j'ai connu mais seulement de ce que j'ai entendu. C'est dans l'Ă©cole Ă©lĂ©mentaire situĂ©e dans l'enceinte du cantonnement oĂč Ă©taient Joseph Masson et Julien Huard que j’ai Ă©tĂ© scolarisĂ© jusqu’à l’ñge de treize ans. Les bĂątiments existent toujours. [Abdelhamid Saadi 48 ans – le 23 mai 2020] AS71 AlgĂ©rie ***** Je connaissais bien Joseph car il a dĂ©butĂ© le mĂ©tier de maçon chez mes parents, Alexandre et Germaine Tessier. Il est restĂ© jusqu'au jour de son dĂ©part Ă  l’armĂ©e. En rentrant d’AlgĂ©rie, il est allĂ© faire sa vie sur Nantes et je ne l’ai plus jamais revu. RĂ©mi mon mari travaillait aussi Ă  l’entreprise et il aimait bien Joseph Masson. C’était un bon compagnon. [ThĂ©rĂšse Aulnette, nĂ©e Tessier 87 ans – le 7 dĂ©cembre 2020] TA33 35106 Janvier 1957 le bateau avec lequel Joseph Masson est allĂ© en AlgĂ©rie DĂ©part en opĂ©ration. Joseph Masson est le 8Ăšme En opĂ©ration Joseph Masson est debout Ă  gauche, Michel Fortin du Morbihan est accroupi, Julien Huard de la Mayenne, avec un chapeau est accroupi derriĂšre, Joseph NĂ©dĂ©lec du FinistĂšre est torse nu, Marcel Clusseau de VendĂ©e est Ă  droite Repos Ă  l'ombre pendant une opĂ©ration de ratissage Julien Huard est assis au centre avec un chapeau de brousse, Joseph Masson est assis Ă  sa droite et Michel Fortin du Morbihan est allongĂ© Ă  sa gauche Joseph Masson, lors d'une embuscade, avec un lance grenades MAS 49 DĂ©but 1957 Ă  Babar Debout au centre, Joseph Masson avec un de ses copains nommĂ© "Ouzous", mort dans une embuscade quelques jours plus tard 1957 Joseph Masson, Ă  Babar, avec l'Ăąne "LĂ©on" qui accompagne les troufions quand ils vont au bistrot. Avec son nez, il secoue le coude de l'un d'entre eux jusqu'Ă  ce qu'il obtienne une biĂšre Fin 1957 Vue sur la palmeraie de Kangha Sidi Nadji. En bas Ă  gauche, des soldats lavent leur linge dans l'oued 22 novembre 1958 Joseph Masson Ă  gauche avec sa quille Ă  la gare de Batna, avec Claude Denoual de Plouasne et Noblet de la Loire-Atlantique 1958, Ă  Berhoum L'endroit oĂč Ă©tait situĂ© le cantonnement des soldats français. [AS71] 1956-1959 ~ ~ novembre 1956 Ă  ~ ~ fĂ©vrier 1959 dates non officielles Contingent 56/2B Robert Maleuvre 1935-2015 Dix morts dans une embuscade Robert part des Cours-Luniaux en La Bosse en novembre 1956 pour aller faire son service militaire. Il effectue ses classes en France et ensuite il est envoyĂ© en AlgĂ©rie. Il est affectĂ© Ă  la 2Ăšme compagnie du 8Ăšme RĂ©giment d’Infanterie MotorisĂ©e 8Ăšme RIM situĂ© prĂšs de SaĂŻda en Oranie. Le lundi 10 mars 1958, sa compagnie tombe dans une embuscade dans les gorges de Tifrit. Le bilan est de dix morts. Robert est infirmier et il donne des soins aux blessĂ©s. Il voit le capitaine mourir Ă  ses pieds. AprĂšs avoir joint ses mains en invoquant sa femme il aurait dit Adieu Marie ». Maman et moi, nous assistons aux obsĂšques cĂ©lĂ©brĂ©es en l’église de SaĂŻda. Il y a dix cercueils devant nous. Nous ne connaissons aucun de ces soldats mais nous jugeons que nous devons ĂȘtre lĂ  car, sans nous et quelques autres femmes pieds-noirs, il n’y aurait personne Ă  accompagner les quelques mĂšres venues de France en avion jusqu’à Oran et en hĂ©licoptĂšre ensuite. AprĂšs cette fusillade meurtriĂšre, le 8Ăšme RIM est transfĂ©rĂ© dans les bĂątiments de l’école Jules Ferry, Ă  Nazereg-Flinois, en banlieue nord de SaĂŻda. J’habite en face et je suis scolarisĂ©e au Centre professionnel de SaĂŻda. Le lundi matin, c’est un arabe voisin de mes parents qui me conduit avec sa camionnette. Il me ramĂšne chaque week-end. Dans la semaine, je suis hĂ©bergĂ©e chez Tante Marie. Robert est infirmier et il vient rĂ©guliĂšrement en jeep Ă  SaĂŻda. Il passe me voir Ă  chaque fois. Mon pĂšre, Antoine Garcia, cesse de travailler Ă  la fonderie Joffrey Ă  l’entrĂ©e SaĂŻda et il s’engage dans l’armĂ©e. Il est affectĂ© au Groupe Mobile de SĂ©curitĂ© GMS Ă  Charrier. Ma mĂšre va le voir le dimanche. Elle part en autocar Ă  dix heures et elle revient vers dix-sept heures. DĂšs son arrivĂ©e, Robert installe un tourne-disque avec ses copains sous le prĂ©au de l’école. Je mets mes plus beaux habits pour aller danser et Maman m’accompagne. Les jeunes filles du quartier sont prĂ©sentes. Pendant que nous dansons, nos mamans sont assises sur des bancs et elles nous surveillent. Ma mĂšre Ă©lĂšve quelques cochons. Robert leur apporte rĂ©guliĂšrement Ă  manger depuis l’école toute proche. Il arrive avec deux seaux remplis des restes de repas de la compagnie. Pour lui c’est aussi une occasion pour venir me voir. Quand Robert est libĂ©rĂ© de ses obligations militaires, il rentre dans sa famille en Bretagne. Plus tard, il refait le chemin inverse pour me retrouver. Le samedi 26 mars 1960, nous nous marions Ă  Nazereg-Flinois. AprĂšs la cĂ©rĂ©monie, nous festoyons et dansons dans la maison de mes parents. À la tombĂ©e de la nuit, juste avant le couvre-feu, nous partons passer la nuit chez des membres de la famille Ă  SaĂŻda. Quelques jours aprĂšs notre mariage, nous dĂ©cidons d’aller vivre Ă  Colomb BĂ©char. Robert est embauchĂ© Ă  l’économat de l’armĂ©e et moi, je travaille dans une supĂ©rette. Dans le quartier oĂč nous habitons, la majoritĂ© des gens sont des militaires ou des lĂ©gionnaires. AprĂšs avoir vĂ©cu presque deux annĂ©es Ă  Colomb BĂ©char, voyant que l’AlgĂ©rie va devenir indĂ©pendante, nous dĂ©cidons de venir habiter en France. La nuit de la Saint-Sylvestre 1961, nous rĂ©veillonnons dans l’avion en traversant la MĂ©diterranĂ©e. Nous restons un mois Ă  Rennes puis nous allons nous installer en Normandie. Nous habitons Ă  Vire depuis peu, lorsqu’un beau matin, alors que je suis en train de faire mon marchĂ©, j’entends crier Francine, Francine
 ». Je me retourne, ce sont mes parents et mes cinq frĂšres et sƓurs qui arrivent en surprise. Eux aussi, ils ont dĂ©cidĂ© de venir vivre en France. [RacontĂ© par Francine Maleuvre 77 ans, nĂ©e Garcia, l’épouse de Robert – le 31 mars 2020] FM43 06083 ***** Robert, je l’ai connu dĂšs mon plus jeune Ăąge. Nos parents Ă©taient amis. Il avait quatre ans de plus que moi et je le considĂ©rai comme un frĂšre. Il habitait Les Cours-Luniaux en La Bosse mais il venait Ă  l’école Ă  TresbƓuf. Pendant les vacances, il Ă©tait "patou" chez le pĂšre Rabu au Clos-Neuf. Lorsqu’il conduisait le troupeau en pĂąture, il passait devant la porte de notre maison, Ă  La Hucheloire. Maman me rĂ©veillait et me disait LĂšve-toi et habille toi vite si tu veux aller avec Robert ». Je partais au champ avec lui et nous prenions le chemin du retour en fin de matinĂ©e, lorsque les vaches commençaient Ă  moucher. Les annĂ©es passent et je n’ai plus de nouvelles de Robert. Le 2 septembre 1959, je rentre sous les drapeaux au service santĂ© Ă  Vincennes. Seulement trois semaines aprĂšs, j'apprends le dĂ©cĂšs de ma mĂšre. En janvier 1960, je suis mutĂ© Ă  l’hĂŽpital BĂ©gin Ă  Saint-MandĂ© et le 23 octobre suivant, je suis infirmier en AlgĂ©rie, au 5Ăšme RĂ©giment du GĂ©nie Ă  Colomb-BĂ©char. Lorsque j'arrive au 5Ăšme RG, j’écris Ă  mon pĂšre en prĂ©cisant que je viens de passer Ă  SaĂŻda, lĂ  oĂč Robert et Francine se sont mariĂ©s. Il informe Marie la mĂšre de Robert puis, en me rĂ©pondant, il indique qu'ils habitent rue CaĂŻd Ali Ben Khalifa Ă  Colomb-BĂ©char. Robert est prĂ©venu par sa mĂšre. Le dimanche suivant, il parcoure Ă  pied les 1500 mĂštres qui le sĂ©pare du casernement oĂč je suis puis il m'emmĂšne chez lui. Ensuite, presque chaque dimanche aprĂšs-midi, Robert et Francine me reçoivent chez eux et je suis super bien accueilli. Le 15 dĂ©cembre 1961, je suis libĂ©rĂ© et seulement quinze jours plus tard, eux aussi, ils viennent vivre en France. Plus tard, pour le bon temps qu’ils m’ont offert, j’aurai bien aimĂ© les recevoir avec ma femme Ă  la maison mais, hĂ©las, ça ne s’est jamais fait. [Claude Faucheux 80 ans – le 15 mai 2020] CF39 35066 ***** Robert rentre d'AlgĂ©rie avec la quille au dĂ©but de l'annĂ©e 1959. Lui et moi, nous sommes nĂ©s dans le mĂȘme village. Une cinquantaine de mĂštres sĂ©pare les maisons de nos parents. Fin novembre de la mĂȘme annĂ©e, Robert retourne Ă  Nazereg-Flinois pour rejoindre sa fiancĂ©e qu'il a connue lĂ -bas pendant son service militaire. C'est moi qui le conduis avec ma "MotobĂ©cane", de La Bosse Ă  Nantes oĂč je travaille. En arrivant, nous allons faire un tour Ă  la foire aux chĂątaignes place Viarme et c'est la fĂȘte. En soirĂ©e, nous nous rendons chez Jean BĂ©dard et LĂ©one mon beau-frĂšre et ma soeur, rue de la ville en Bois. Nous jouons Ă  la belote avec Jean et Serge Le Fol le frĂšre de sa femme jusqu'au milieu de la nuit. Le lendemain matin, je reprends le travail Ă  l'entreprise de maçonnerie Grossin et Robert s'envole de l'aĂ©roport de Nantes-ChĂąteau Bougon pour aller Ă©pouser Francine en AlgĂ©rie. Je n'ai jamais revu Robert depuis ce jour-lĂ . [Joseph Masson 84 ans – le 23 mai 2020] JM36 44020 1957 Robert Maleuvre en AlgĂ©rie. Robert Maleuvre 3Ăšme avec trois copains. Avril 1957 Ă  SaĂŻda, lors des obsĂšques des douze soldats morts dans une embuscade. 1959 Robert avec sa fiancĂ©e "Francine" Ă  Nazereg-Flinois. FĂ©vrier 1959 aux Cours-Luniaux en La Bosse. Robert Maleuvre vient d'ĂȘtre libĂ©rĂ© et Jacques son frĂšre est en permission. Les mĂ©dailles attribuĂ©es Ă  Robert Maleuvre. Vers 1985, Ă  Dreux Robert Maleuvre est mis Ă  l'honneur Beaucoup plus tard, sans doute en 1993 Robert Maleuvre porte drapeau Ă  Menton, le 8 mai. 1956-1958 Contingent ... Henri Hamon 1936-2002 NĂ© aux Cours-Luniaux en La Bosse-de-Bretagne, Henri a fait la totalitĂ© de son service militaire en Tunisie et il a dĂ» y sĂ©journĂ© durant vingt-quatre mois. Il est rentrĂ© une seule fois en permission. [Jean Hamon 83 ans, frĂšre de Henri – le 30 janvier 2022] JH38 35051 1956-1959 – du mardi 6 novembre 1956 au dimanche 15 fĂ©vrier 1959 Contingent 56/2B AndrĂ© SavourĂ© Si j’avais eu une permission, je ne serais jamais reparti Je quitte La BellandiĂšre le 6 novembre 1956 et je rejoins mon unitĂ© dans les Chasseurs Ă  pied pour faire mes quatre mois de classes Ă  Granville, dans une caserne situĂ©e Ă  la pointe du Roc. Ensuite, je reviens pour six mois au camp de Verdun, Ă  Rennes. Ma principale mission est de monter la garde au quartier Marguerite et au camp de la MaltiĂšre. Le jour de mes 21 ans, je reçois ma feuille de route. Je dois aller en AlgĂ©rie pour remplacer mon frĂšre Jean qui est lĂ -bas depuis dix mois – l’avenir prouvera que mon arrivĂ©e sur le sol algĂ©rien ne le fera pas rentrer plus tĂŽt – Jean va effectuer son temps rĂ©glementaire. Avant de quitter Marseille, un repas est offert Ă  tous ceux qui, comme moi, prennent le bateau. Notre section est la derniĂšre servie. On nous demande de dĂ©barrasser les tables et de faire la vaisselle mais nous ne sommes pas trĂšs motivĂ©s. Je force une porte Ă  double battants et Ă  nous rĂ©ussissons Ă  Ă©chapper Ă  la corvĂ©e qui nous est rĂ©servĂ©e. Nous traversons la MĂ©diterranĂ©e sur le bateau "Sidi Okba", un vieux rafiot. Je suis malade pendant presque tout le trajet. Nous sommes tellement transbahutĂ©s que les vagues passent par-dessus bord, les vomissements aussi. ArrivĂ©s en AlgĂ©rie, nous sommes affectĂ©s au 2Ăšme RĂ©giment de Tirailleurs AlgĂ©riens, dans la 7Ăšme Compagnie 2–7–RTA. Un rĂ©giment pourri dans lequel il y a seulement un tiers de français. Tout de suite, on s’empresse de me dire Il y a dĂ©jĂ  eu dix-sept morts aujourd’hui ». Et on poursuit VoilĂ  un flingue pour toi, tu sors avec nous demain ». On me fournit une tenue en me traduisant la phrase Ă©crite en arabe sur l’insigne qui est cousu Ă  ma veste Tu marches ou tu crĂšves ». Ce n’est pas trĂšs rĂ©jouissant et, comme si ça ne suffisait pas, on ajoute Jusqu’à maintenant, c’est vous qui nous avez commandĂ©. À partir d'aujourd’hui, c’est nous qui vous commanderons ». Nous campons dans la brousse, le long des gorges d’El Kantara dans le Constantinois et, pour le ravitaillement, nous devons nous rendre Ă  Batna mais le dĂ©placement est risquĂ©. Heureusement, je ne suis pas souvent dĂ©signĂ©. Lorsque j’y vais pour la premiĂšre fois, je conduis une jeep et je me fais arrĂȘter par la patrouille militaire. Elle me laisse repartir moyennant que je passe le permis militaire. Je n’ai que mon permis civil mais le capitaine m’a mis au volant car le rĂ©giment n’a pas suffisamment de conducteurs possĂ©dant le permis permettant de conduire Ă  l’armĂ©e. Au retour, nous repĂ©rons des poteaux tĂ©lĂ©phoniques sectionnĂ©s sur le bord de la route et des vaches avec les quatre pattes en l’air. Le lendemain, le capitaine me fait passer le permis militaire. Quelques jours plus tard, nous sommes une trentaine de vĂ©hicules, GMC, jeeps et BlindĂ©s Ă  partir en opĂ©ration. Au retour, je suis au volant de ma jeep et je perds les traces du convoi. J’ai deux troufions avec moi et nous rentrons lorsque tout Ă  coup, en arrivant dans un village, des fellaghas tentent de nous barrer le passage. J’accĂ©lĂšre brusquement et je rĂ©ussi Ă  les semer en Ă©vitant une fusillade. Quand j’arrive au campement, le capitaine m’attend de pied ferme. Il me reproche de ne pas avoir suivi le convoi. Je suis toujours dans la brousse, soit en montagne, soit le long des oueds, lorsqu’un beau matin, par hasard, je rencontre Joseph Masson, un conscrit de La Bosse. Une fois, en revenant d’une opĂ©ration de ratissage, nous roulons entassĂ©s Ă  une quinzaine dans un GMC dĂ©bĂąchĂ©. Du haut de la montagne, des fellaghas font dĂ©bouler des grosses pierres sur la route oĂč nous passons. D’autres sont en contrebas pour nous allumer. Etant dans le dernier vĂ©hicule du convoi, nous sommes bloquĂ©s. C’est Ă  la tombĂ©e de la nuit mais nous avons des fusĂ©es pour nous Ă©clairer. Mon fusil, un MAS 36, est coincĂ© avec mon ceinturon et, sur la quinzaine de tirailleurs que nous sommes, je suis le seul Ă  ne pas rĂ©ussir Ă  sauter du GMC. Je reste debout et les balles me sifflent aux oreilles. Me sentant vraiment en danger, je me laisse tomber sur le plancher. Je me fais mal Ă  l’épaule gauche – soixante ans aprĂšs, j’ai encore des douleurs – Je fais le mort pendant un bon quart d’heure, jusqu’à ce que le calme revienne. Les fellouzes arrĂȘtent de tirer et s’en vont en longeant un oued. Je suis toujours allongĂ© Ă  l’intĂ©rieur lorsque mes coĂ©quipiers reviennent au camion. J’entends l’un d’eux dire SavourĂ© est mort ». Avant de remonter dans le GMC, ils rangent les grosses pierres sur l’accotement et nous pouvons poursuivre notre route. Les fellaghas qui ont tirĂ© sur nous ne veulent pas de la guerre. Ils veulent simplement rester les maĂźtres chez eux. J’ai souvent l’occasion de prendre un avion hĂ©liportĂ©, Banane ou Sikorski, mais Ă  chaque fois c’est parce que le haut de la montagne est bombardĂ©. On nous largue sur les lieux pour finir le ratissage. Nous sautons de deux ou trois mĂštres et quelquefois plus. L’hĂ©lico ne se pose que lorsqu’il y a des morts ou des blessĂ©s Ă  Ă©vacuer. Quant Ă  nous, pour le retour, des GMC viennent nous chercher en bas de la montagne en Ă©tant protĂ©gĂ©s par des blindĂ©s. Un soir, je dĂ©couvre un tirailleur algĂ©rien tombĂ© Ă  la renverse sur mon lit. Un copain vient de le tuer avec un fusil Ă  rĂ©pĂ©tition. Il a appuyĂ© sur la gĂąchette, pensant qu’il n’y avait pas de balles dans le chargeur. Pourtant, comme moi, il vient d’assister Ă  une dĂ©monstration oĂč un gradĂ© lui a appris Ă  manier les armes. Une fois, pendant une opĂ©ration d’attaque, nous capturons un fellouze et le faisons prisonnier. VexĂ© de le voir un de ses cousins avec nous, il lui donne deux baffes. Nous mettons le prisonnier au trou et, dĂšs la nuit suivante, le cousin qui pourtant est des nĂŽtres le libĂšre. Une autre fois, toujours en opĂ©ration d’attaque, un blessĂ© est restĂ© en contrebas et il hurle. L’Adjudant envoie le sergent Ă  son secours mais ce dernier fait demi-tour car les fellaghas lui tirent dessus. Voulant Ă  tout prix sauver l’estropiĂ©, il envoie un 2Ăšme classe qui revient lui aussi et pour les mĂȘmes raisons. L’Adjudant n’insiste pas et dit Ne bougez pas, je vais chercher le blessĂ© ». Il est abattu sous nos yeux. Deux mois avant la fin de mon service en AlgĂ©rie, mon rĂ©giment compte une trentaine d’hommes, dont seulement un quart de français. Un soir, au coucher du soleil, nous partons en opĂ©ration sur un terrain d’aviation. On nous ordonne de mettre nos fusils en faisceaux et de nous replier ensuite. Le commandant appelle vingt-deux soldats les 22 arabes un par un en, citant le nom de chacun. Ils sont alignĂ©s debout puis Ă©liminĂ©s par des Paras et la LĂ©gion. Selon ce que nous apprenons par la suite, ils avaient prĂ©vu de trancher la gorge aux français que nous sommes, pendant notre sommeil, et de s’en aller avec nos armes. Nous dormons toujours sous une tente, qui bien souvent est criblĂ©e de balles. Un matin, lorsque je me lĂšve, je m'aperçois que mon portefeuille a disparu. Il a sĂ»rement Ă©tĂ© pris dans la nuit par un des arabes faisant partie de notre compagnie. Dans la journĂ©e, je le retrouve cachĂ© sous une planche des toilettes rudimentaires installĂ©es en plein air au bout de notre campement. Mon permis de conduire est toujours Ă  l'intĂ©rieur mais il n'y a plus d'argent. Chaque fois que nous quittons le camp, c’est avec notre MAS 36, un fusil mitrailleur lourd. Il y a des jours oĂč nous devons porter le poste radio en plus. Celui qui le prend le matin doit le garder toute la journĂ©e et quand il faut sauter de l’hĂ©lico avec tout cela sur le dos, c’est pĂ©nible. C’est tellement dur que je cherche un moyen pour faire de la prison. Des fois, nous restons plusieurs jours Ă  l’attaque alors que nous avons une ration de nourriture seulement pour une journĂ©e. Dans ces cas, nous sommes ravitaillĂ©s par hĂ©lico des pots de confiture de cinq kg et des biscuits de guerre pour remplacer le pain
 Nous raflons des fruits et des oignons dans les jardins se trouvant sur notre passage ou des artichauts sauvages pour nous passer la soif. Quand nous trouvons de l’eau Ă  couler quelque part, nous en buvons mĂȘme si elle est de couleur jaune ou crĂšme et nous remplissons notre gourde. Il nous arrive de trouver des cadavres sur notre chemin. Je n’ai eu aucune permission en AlgĂ©rie. Si j’en avais eu une, je ne serai jamais reparti. Je suis renvoyĂ© dans mes foyers le 10 janvier 1959 avec une permission libĂ©rable de huit jours. J’embarque Ă  Philippeville le 13 janvier et le Sidi Okba me ramĂšne Ă  Marseille. Je rentre Ă  La Bosse en fĂ©vrier 1959. Le lendemain, je retourne Ă  Rennes, Ă  la caserne du Colombier, pour rendre mon paquetage. On me fait passer une visite puis on m’envoie aux urgences Ă  l’hĂŽpital Ambroise ParĂ©. J’y reste un peu plus de quatre semaines. J’ai le corps couvert de psoriasis. Six mois aprĂšs mon retour Ă  la maison, n’étant pas bien, le docteur Dre Amina, du Sel m’ausculte et m’expĂ©die Ă  l’HĂŽtel Dieu et lĂ  on dĂ©couvre ma maladie. J’ai le paludisme, ce qui me vaut encore un temps d’hospitalisation. Peu de temps aprĂšs, je suis avec les vaches dans un prĂ© Ă  la BellandiĂšre, lorsque les gendarmes du Sel s’arrĂȘtent pour me proposer un recrutement dans leur brigade. Je refuse en disant que j’en avais vu assez. Peu aprĂšs, ils repassent chez mes parents en leur demandant d’essayer de me convaincre mais ils ne rĂ©ussissent pas. J’ai reçu un certificat de bonne conduite, mais j’ai aussi cinq mĂ©dailles voir photos ci-dessous. J’ai une Ă©toile de bronze car un jour, j’étais Radio, et c’est moi qui avais commandĂ© l’opĂ©ration, bien qu’étant seulement 2Ăšme classe. J’étais en relation directe avec le capitaine qui se trouvait en arriĂšre, au poste de commandement. Le 1er janvier 1958, j’ai Ă©tĂ© nommĂ© 1Ăšre classe. [AndrĂ© SavourĂ© 82 ans – le 18 fĂ©vrier 2019] AS36 35012 ***** Le 18 octobre 1957, AndrĂ© SavourĂ© est dans le Constantinois lorsque Marcel BĂ©nard soldat de 2Ăšme classe au 5Ăšme Groupement de Chasseurs PortĂ©s et domiciliĂ© au lieu-dit "Le Tertre de la Nouette" en ErcĂ©-en-LamĂ©e perd la vie Ă  l'Ăąge de 23 ans entre Tircine et SaĂŻda, dans le Sud-Oranais. Le 5 mai 1960, AndrĂ© se marie avec Marie BĂ©nard, la sƓur de Marcel. JA49 35235 Les cinq mĂ©dailles d'AndrĂ© 1 mĂ©daille militaire remise le 5 dĂ©cembre 2012 - 2 mĂ©daille commĂ©morative opĂ©ration sĂ©curitĂ© et maintien de l'ordre - 3 Ă©toile de bronze - 4 mĂ©daille d'Afrique du Nord - 5 croix de combattant. Citation militaire Certificat de bonne conduite 1957-1959 – du vendredi 1er fĂ©vrier 1957 au samedi 16 mai 1959 Contingent 57/1 AndrĂ© Marsolier J'Ă©tais chauffeur de semi-remorque Le 1er fĂ©vrier 1957, je suis incorporĂ© dans l’armĂ©e de l’air, Ă  la base aĂ©rienne 720 de Carpiquet, en pĂ©riphĂ©rie de Caen. C’est lĂ  que, la semaine suivante, je fĂȘte mes vingt ans. Je fais seulement un mois et demi de classes et je prends le train direction Marseille, puis j’embarque pour l’AlgĂ©rie. ArrivĂ© Ă  BĂŽne, des camions attendent les soldats venant de France. Ils nous emmĂšnent Ă  Guelma oĂč nous restons pendant trois Ă  quatre semaines. Ensuite, nous sommes environ trois mille trouffions Ă  prendre la route pour d’autres horizons. Les uns sont transportĂ©s en jeeps, les autres en camions. Nous formons un convoi impressionnant de plusieurs km pour nous rendre Ă  El-Milia. LĂ , nous stationnons quatre mois, en support de renseignements. À peine arrivĂ©, on me convoque pour m’annoncer que je suis dĂ©signĂ© de corvĂ©e. J’épluche des pommes de terre toute la journĂ©e. Il faut bien nourrir la troupe
 La nuit, nous dormons sous des tentes qui ont dĂ©jĂ  du vĂ©cu. Les toiles sont criblĂ©es de balles. Il y a seulement quelques jours que nous sommes ici lorsqu’un hĂ©licoptĂšre vient se poser tout prĂšs de l’endroit oĂč nous campons. À l’intĂ©rieur, il y a des cadavres. Le 1er novembre 1957, avant de quitter El-Milia, je suis nommĂ© Soldat de 1Ăšre classe. Cette fois, c’est Ă  la base aĂ©rienne 211 de Telergma, situĂ©e Ă  une cinquantaine de km au Sud-ouest de Constantine, que je suis mutĂ©. LĂ , on me donne quelques responsabilitĂ©s. Le matin, je dois passer sur les pistes d’aviation pour repĂ©rer si un bout de fil de fer ou tout autre objet suspect ne traĂźne pas sur le macadam. Rouler dessus pourrait peut-ĂȘtre dĂ©clencher un dĂ©pĂŽt de mines. Un jour, le GĂ©nĂ©ral De Gaulle atterrit Ă  l’aĂ©roport. On nous demande d’ĂȘtre trĂšs vigilants et de vĂ©rifier si un attentat Ă  l'explosif n’est pas en cours de prĂ©paration. Je suis chauffeur de semi-remorque et je me dĂ©place dans tout le Constantinois. Il n’est pas rare que je parte pour plusieurs jours. Je fais souvent la route qui emmĂšne Ă  Batna et Biskra, ainsi que celle va Ă  Ferkane et NĂ©grine, en bordure de la frontiĂšre tunisienne. Ça m’arrive d’aller chercher des bombes et autres munitions arrivant par le train Ă  la gare situĂ©e Ă  quatre kilomĂštres. Je les amĂšne Ă  la base. Il nous arrive aussi de transporter des morceaux d’avions quand il y a des crashs dans la rĂ©gion. Un jour, nous allons chercher une Ă©pave de zinc dans un endroit trĂšs difficile d'accĂšs. Il n’y a pas de route, pas mĂȘme de piste pour s'y rendre. Nous sommes Ă  plusieurs camions et nous roulons sur un terrain accidentĂ©. Des inondations ont eu lieu ces derniers jours et tout a Ă©tĂ© emportĂ© par les courants. Nous traversons des oueds Ă  l’aveuglette et nous rencontrons quelques problĂšmes mĂ©caniques. Nous nous dĂ©pannons entre nous, avec les moyens du bord. Ça ne nous empĂȘche pas d’avoir du plaisir. Peu de temps aprĂšs cette escapade, j’ai la chance d’ĂȘtre choisi pour partir en dĂ©tachement pendant un mois Ă  Philippeville. Je profite de la mer et j’ai l’impression d’ĂȘtre en vacances. Je ne suis pas un soldat opĂ©rationnel, c’est la raison pour laquelle je ne vais jamais crapahuter. Il m’arrive quand-mĂȘme de me faire tirer dessus. J’ai une mitraillette en permanence avec moi, mais je ne m’en sers jamais. Des fois, nous roulons tous Ă  la queue leu leu et quand ça bombarde trop, nous arrĂȘtons notre camion et nous attendons que ça se calme. J’ai eu trois permissions durant mes vingt-cinq mois d’armĂ©e en AlgĂ©rie dont une fin aoĂ»t 1958, pour le mariage de ma cousine Yvette Guibert avec Francis Rouyer. J’étais tĂ©moin et je suis arrivĂ© en retard, mais je n’avais pas d’excuses. Au total, j’ai traversĂ© huit fois la MĂ©diterranĂ©e, trois en bateau et cinq en avion. Je suis rentrĂ© dĂ©finitivement Ă  La Bosse le 16 mai 1959. [RacontĂ© par AndrĂ© Marsolier 82 ans – le 28 fĂ©vrier 2019] AM37 78490 1958 AndrĂ© Marsolier, assis sur une bombe, Ă  la soute Ă  munitions de Telergma 1958 AndrĂ© Marsolier, debout sur une bombe, Ă  la soute Ă  munitions de Telergma 1958 la soute Ă  munitions de Telergma 1958 En rentrant de NĂ©grine Ă  Telergma, le camion "Saurer" d'AndrĂ© Marsolier s'enlise avec sa remorque de 40 pieds dans un oued aprĂšs un orage 1958 jeep mitraillĂ©e lors d'une embuscade dans laquelle deux soldats viennent de trouver la mort 1958 un avion T6 s'Ă©crase en pleine nature 1957-1959 – du dimanche 5 mai 1957 au mardi 18 aoĂ»t 1959 Contingent 57/2 Joseph Hurel J’ai attrapĂ© la jaunisse en rentrant de permission Le lundi de PĂąques 1957, j’assite Ă  l’AssemblĂ©e de PancĂ© et le lendemain matin je reçois la convocation m’indiquant le lieu oĂč je dois aller servir sous les drapeaux. Le dimanche 5 mai, je quitte la ferme de mes parents, aux Bignons en Le Sel. AndrĂ© BarrĂ©, de La JeussiniĂšre en TresbƓuf, est incorporĂ© Ă  la mĂȘme caserne que moi et c’est son frĂšre Auguste qui nous emmĂšne en voiture Ă  la gare de Rennes. Ensuite, c’est en train que nous voyageons pour atteindre la base aĂ©rienne 136 Bremgarten, sur la rive droite du Rhin, Ă  Hartheim am Rhein, en Allemagne. Nous restons ensemble durant six semaines mais ensuite, nous sommes sĂ©parĂ©s. Je suis mutĂ© en France et affectĂ© au garage, en tant que chauffeur, Ă  la base aĂ©rienne 132 de Colmar-Meyenheim. Fin septembre 1957, je bĂ©nĂ©ficie d’une permission de huit jours puis, Ă  peine revenu Ă  Colmar, mon tour est venu de partir en AlgĂ©rie. Je prends le bateau Ă  Marseille le 10 octobre. Le lendemain, arrivĂ© au port d’Alger, je suis conduit Ă  la base aĂ©rienne 146 de RĂ©ghaĂŻa situĂ©e Ă  une trentaine de kilomĂštres Ă  l’Est de la capitale algĂ©rienne. Nous sommes un bon groupe de nouveaux arrivants Ă  ĂȘtre accueillis par un gradĂ© qui commence par nous dire Vous ĂȘtes partis de France pour venir au pays de la mort lente ! » Au printemps 1958, je passe le permis poids lourd. En novembre 1958, suite Ă  une demande faite par mon pĂšre, j’obtiens une permission agricole de quinze jours. Dans le bateau qui me ramĂšne de France en AlgĂ©rie, je suis malade pendant toute la traversĂ©e. Lorsque je suis de retour Ă  la base, le mĂ©decin capitaine Joseph, dont je suis le chauffeur, me trouve bizarre et il me demande de passer Ă  son cabinet. Il me dĂ©tecte une jaunisse. Je passe plusieurs semaines Ă  l’infirmerie avant de retourner dans ma famille en avion pour une dizaine de jours, en convalescence cette fois. Le 1er juillet 1959, je suis nommĂ© Soldat de 1Ăšre classe. À la mi-aoĂ»t 1959, je suis libĂ©rĂ© aprĂšs avoir passĂ© deux ans en AlgĂ©rie et toujours Ă  Ă  la base de RĂ©ghaĂŻa. Le 16 aoĂ»t, j’embarque sur le Sidi Ferruch Ă  Alger, Ă  destination de Marseille. Je rentre aux Bignons le 18 aoĂ»t avec une permission libĂ©rable de dix jours. Je suis rayĂ© des contrĂŽles de l’unitĂ© le 28 aoĂ»t 1959. [RacontĂ© par Joseph Hurel 83 ans – le 4 aoĂ»t 2020] JH37 35030 ***** J’ai un souvenir de ce dimanche 5 mai 1957 oĂč je suis parti en Allemagne avec Joseph Hurel. Le baptĂȘme de ma niĂšce Françoise BarrĂ© » avait lieu Ă  TresbƓuf ce jour-lĂ  et je n’ai pas pu y assister. Joseph et moi, nous avons passĂ© six semaines ensemble Ă  Hartheim am Rhein. Ensuite il est revenu en France mais moi, je suis restĂ© en Allemagne. J’ai fait un stage Ă  la base 178 de Achern. Je n’avais rien demandĂ© mais je n’étais vraiment pas malheureux. Quand je suis allĂ© en AlgĂ©rie, comme par hasard, j’ai Ă©tĂ© mutĂ© Ă  RĂ©ghaĂŻa. Un jour, en me rendant Ă  l’infirmerie, je croise le capitaine. Il me regarde le blanc des yeux et me dit Pourquoi vas-tu Ă  l’infirmerie, tu n’as pas l’air malade ?» Je lui dis que j’allais chez le dentiste. C’est lĂ  qu’il m’a annoncĂ© qu’un Breton venait d’attraper la jaunisse et qu’il s’agissait de Joseph Hurel. C’est ainsi que nous nous sommes retrouvĂ©s. [AndrĂ© BarrĂ© 83 ans – le 19 septembre 2020] AB37 35343 Joseph Hurel Joseph Hurel 1957/1959 – du mercredi 6 novembre 1957 au jeudi 25 fĂ©vrier 1960 Contingent 57/2B AndrĂ© Fralin Dix-huit soldats de ma compagnie perdent la vie dans une embuscade J’obtiens un sursis qui me permet de retarder mon dĂ©part Ă  l’armĂ©e et de pouvoir continuer Ă  aider ma mĂšre Ă  la boucherie. Mon pĂšre LĂ©on est dĂ©cĂ©dĂ© et mon frĂšre prĂ©nommĂ© aussi LĂ©on est toujours sous les drapeaux. Le sursis qui m’a Ă©tĂ© accordĂ© expire le 31 octobre 1957. J’ai 21 ans et demi lorsque je quitte le bourg de Teillay pour me rendre Ă  la caserne Mellinet, Ă  Nantes. Le 6 novembre, je rentre au Centre d’Information et d’Orientation du 2Ăšme RĂ©giment d’Infanterie Coloniale. AprĂšs quatre mois de classes, je rentre en permission pour une dizaine de jours. Le 8 mars 1958, je prends la mer au port de Marseille et le lendemain j’accoste Ă  Alger. Ensuite, un petit train roulant Ă  faible allure m’emmĂšne Ă  mon lieu d’incorporation, Medjadja, une commune situĂ©e Ă  deux-cents kilomĂštres d'Alger, entre BĂ©ni Rached et OrlĂ©ansville. Je pars de temps en temps en opĂ©ration mais je ne suis jamais confrontĂ© Ă  des coups durs. J'ai la chance de ne pas ĂȘtre prĂ©sent lorsqu'une section de ma compagnie se trouve prise en Ă©tau dans une embuscade. Ce jour-lĂ , dix-huit soldats perdent la vie en traversant le massif montagneux de l’Ouarsenis. Le 1er dĂ©cembre 1958, par changement de dĂ©nomination, le 2Ăšme RĂ©giment d’Infanterie Coloniale devient le 2Ăšme RĂ©giment d’Infanterie de Marine 2Ăšme RIMa. Nous sommes environ une centaine dans la compagnie. Je suis employĂ© aux cuisines de la troupe pendant trois mois et ensuite, je suis affectĂ© au mess des sous-officiers. En fĂ©vrier 1959, je rentre dans ma famille pour une permission de deux semaines. Un jour, alors que je prĂ©pare la cuisine Ă  la roulante, je me dĂ©boite la cheville du pied droit en montant sur un rondin de bois. Je dois rester plĂątrĂ© pendant deux semaines sans trop pouvoir bouger. Lorsque je sors de l’infirmerie, on m'accorde une longue pĂ©riode de convalescence. Pour me dĂ©placer, j’utilise des bĂ©quilles. Le 22 fĂ©vrier 1960, je suis libĂ©rĂ© de mes obligations et conduit sur la base militaire d’Alger. Le 23, j’embarque Ă  bord du bateau Ville de Tunis » et le 24 je suis au port de Marseille. Le jeudi 25 fĂ©vrier 1960, je suis de retour au bourg de Teillay avec une permission libĂ©rable de onze jours. Le 7 mars, je suis dĂ©finitivement rayĂ© des contrĂŽles du corps des armĂ©es. [RacontĂ© par AndrĂ© Fralin 84 ans – le 19 aoĂ»t 2020] AF36 35030 ***** Avant de partir Ă  l'armĂ©e, AndrĂ© Ă©tait un membre trĂšs actif Ă  la clique de Teillay. Il jouait du clairon. Il Ă©tait aussi membre du club de football. PassionnĂ©, il pratiquait ces deux disciplines sous la direction de l'abbĂ© Jean Denoual. À son retour d'AlgĂ©rie, il a repris la musique et le foot. Lorsqu'il s'est mariĂ©, il s'est installĂ© Ă  La Bosse mais il a continuĂ© Ă  venir jouer encore quelques annĂ©es Ă  Teillay. [Jean Martin 79 ans – le 12 novembre 2020] JM41 35238 AndrĂ© Fralin, avec des arabes, sur le marchĂ© du village de Medjadja. AndrĂ© Fralin accroupi Ă  gauche, avec son Ă©quipe des cuisines dont un gars de Sion-les-Mines. AndrĂ© Fralin Ă  droite avec des copains et une cigogne apprivoisĂ©e. 1959 AndrĂ© Fralin prĂ©pare la cuisine pour la troupe. AndrĂ© Fralin, de service au bar du mess des sous-officiers. Convoi partant en opĂ©ration. AndrĂ© Fralin la cheville plĂątrĂ©e se dĂ©place avec des bĂ©quilles. AndrĂ© Fralin accroupi et ses collĂšgues des cuisines ont devant eux la carcasse d'une vache qu'ils viennent de dĂ©pecer. AndrĂ© Fralin, avec les joueurs de son Ă©quipe de foot. AndrĂ© Fralin avec sa quille. 1958-1960 – du mardi 7 janvier 1958 au jeudi 28 avril 1960 Contingent 57/2C Jacques Maleuvre J'ai terminĂ© l'armĂ©e au grade de MarĂ©chal des Logis Le 7 janvier 1958, je prends le car De Saint-HĂ©nis devant le cafĂ© de Robert Hugues au bourg de La Bosse. Je vais Ă  Rennes et je monte dans le train en partance pour Paris. Rendu Ă  Montparnasse, je rejoins la gare de l’Est et je me rends Ă  Thionville, en Moselle. Je suis incorporĂ© dans le 59Ăšme RĂ©giment d’Artillerie. Je fais mes classes et, ensuite, j’aide Ă  former des jeunes AlgĂ©riens arrivant du djebel. Ils ont entre de dix-sept et dix-neuf ans. Comme les appelĂ©s du contingent, ils apprennent Ă  marcher au pas et Ă  manier les armes mais, n’étant pas encore de vrais soldats, ils ne montent pas de gardes. Ils font semblant de ne pas connaĂźtre notre langue alors que la plupart la parle couramment. Je rĂ©ussis Ă  trouver une technique. Je les prends en groupe et, avec un ballon, j’arrive Ă  organiser des matchs. Devenu copain, nous finissons par engager des conversations amicales. Je forme aussi des nouveaux appelĂ©s. Tous les deux mois, j’ai une nouvelle section. Je rentre en permission dans ma famille Ă  peu prĂšs tous les trimestres. Une fois, aprĂšs avoir passĂ© une semaine Ă  la maison et en retournant Ă  Thionville, je croise mon frĂšre Robert Ă  la gare de Rennes. Il vient de terminer son service en AlgĂ©rie et il rentre Ă  La Bosse. Pour arroser sa quille, nous prenons le temps de boire un verre ensemble au cafĂ© de la Petite Vitesse, boulevard SolfĂ©rino. Le 1er octobre 1958, je suis nommĂ© brigadier. Fin dĂ©cembre, je suis admis Ă  l’hĂŽpital militaire de Metz pour une opĂ©ration de l’appendicite. Ensuite, je reviens chez mes parents pour une convalescence d’une dizaine de jours. À la mi-janvier 1959, lorsque je reviens Ă  la caserne, les jeunes algĂ©riens me crient dessus chef, chef, vous chef
 ». Le 1er fĂ©vrier 1959, j’apprends que je suis nommĂ© Brigadier-chef. Je pars en dĂ©tachement pour cinq semaines dans un centre de formation Ă  Hettange-Grande, au cƓur du Pays des Trois FrontiĂšres Luxembourg, Allemagne, France. Je suis membre du jury de validation pour les examens de permis de conduire. Je commence par passer les miens voiture lĂ©gĂšre, poids lourd et transport en commun. Je les obtiens aprĂšs avoir fait seulement deux heures et demi au volant d’un GMC. À vrai dire, j’ai le permis en poche mais je ne sais pas conduire. C’est en pratiquant par la suite que j’apprends. DĂ©but juillet, je quitte la Moselle pour partir en AlgĂ©rie. Je me rends Ă  Marseille en train et tous les passagers sont assis sur des banquettes en bois. Le 11 juillet 1959, j’embarque sur le bateau PrĂ©sident Cazalet ». Etant sous-officier, je voyage en cabine. Rendu Ă  BĂŽne le lendemain, c’est en train que nous prenons la direction de Souk-Ahras. Nous rejoignons le 139Ăšme RĂ©giment d’Artillerie Ă  TĂ©bessa, entre le massif de l’AurĂšs et la frontiĂšre algĂ©ro-tunisienne. Le casernement est situĂ© au Kouif. Je suis affectĂ© dans une ferme rĂ©quisitionnĂ©e, en bordure de la ligne de chemin de fer, et rĂ©pertoriĂ©e 2 KP. Parfois, nous rejoignons la batterie d’artillerie au casernement de Bekkaria. Les lĂ©gionnaires sont nos sauveurs. Quand nous sommes dans une situation Ă  risque, ils nous prĂ©cĂšdent toujours. C’est seulement quand nous buvons un coup qu’ils nous laissent passer devant eux. Je ne suis pas venu ici pour mettre des obus dans le canon mais pour assurer l’encadrement. Une nuit, je suis camouflĂ© dans une grotte et je commande un tir considĂ©rĂ© trop court. Le lendemain, je me suis convoquĂ© par le capitaine mais, comme je peux prouver qu’il y a eu des blessĂ©s en retrouvant des godasses et du sang sur le site visĂ©, je rĂ©ussis Ă  faire comprendre qu’il y a bien eu une tentative de passage de fellaghas. Nous sommes plusieurs instructeurs Ă  former des futurs sous-officiers, mais nous exerçons rarement au casernement. Nous partons en opĂ©rations le soir et nous dormons Ă  mĂȘme le sol. Notre action se dĂ©roule Ă  90% sur le terrain, en protection de la ligne Ă©lectrifiĂ©e, le long de la frontiĂšre tunisienne. L’armĂ©e de volontaires algĂ©riens nos ennemis est cantonnĂ©e en Tunisie et nous devons l’empĂȘcher de revenir en AlgĂ©rie. Le 1er novembre 1959, je suis promu MarĂ©chal-des-logis. La derniĂšre semaine de l’annĂ©e 1959, je suis responsable Ă  la protection de la ligne de chemin de fer et du rĂ©seau Ă©lectrifiĂ© entre TĂ©bessa et Souk-Ahras en remplacement du titulaire mariĂ© et pĂšre d’un enfant. Il est parti passer les fĂȘtes de fin d’annĂ©e dans sa famille, Ă  Saint-Trojan, en Gironde. Un copain, BarrĂ© » de Maure-de-Bretagne, conduit un half-track. S’apercevant que le phare Ă©clairant le rĂ©seau ne fonctionne plus, il s’arrĂȘte. Nous suivons avec la draisine et nous percutons l’arriĂšre de son vĂ©hicule. Le rail de la mitrailleuse est cassĂ©. Heureusement, il n’y a pas de blessĂ©s. Comme Ă  l’armĂ©e c’est toujours le chef qui est responsable, la sanction me revient. Le Commandant de la place de TĂ©bessa me met vingt-huit jours d’arrĂȘt de rigueur. Le GĂ©nĂ©ral basĂ© Ă  Constantine rajoute dix jours. Durant cette pĂ©riode, non seulement je dois rester bloquĂ© Ă  la caserne mais je dois aussi perdre ma solde. N’étant pas titulaire du permis de chemin de fer, nĂ©cessaire pour conduire la draisine, je proteste. Au final, je reste quand-mĂȘme confinĂ© Ă  la ferme mais ma solde est maintenue. En rĂ©alitĂ©, ça ne me rapporte rien car je me mets Ă  fumer et je dĂ©pense plus que je ne gagne. AprĂšs ces trente-huit jours d’arrĂȘt de rigueur, avec ma section, je me trouve en bordure de la frontiĂšre tunisienne lorsqu’un collĂšgue libĂ©rable, le soldat Chantrel du secteur de Val-d’IzĂ©, passe de l'autre cĂŽtĂ© et meurt accidentellement. Il est au volant d’une jeep Ă  l’arrĂȘt avec un Adjudant comme passager. Ce dernier ramasse un obus puis il le dĂ©pose Ă  l’arriĂšre de la jeep. Quelques minutes plus tard, en roulant, le projectile explose et les deux occupants perdent la vie. Mon frĂšre "Robert" retourne en AlgĂ©rie quelques mois aprĂšs ĂȘtre rentrĂ© de son service militaire. Il va rejoindre sa fiancĂ©e, une française pied-noir qui vit chez ses parents, Ă  Nazereg-Flinois en Oranie. Robert et Francine Garcia se marient le samedi 26 mars 1960 Ă  sept-cents kilomĂštres de lĂ  oĂč je suis. Je voudrais bien y assister mais la permission m’est refusĂ©e pour cause d’insĂ©curitĂ©. Je passe la visite mĂ©dicale de libĂ©ration le 23 avril 1960. Nous sommes plusieurs copains Ă  regagner la France. Nous embarquons sur le PrĂ©sident Cazalet Ă  BĂŽne le 26 avril. Nous essuyons une forte tempĂȘte et tous les passagers se mettent Ă  l’abri. Sur les tables, il reste des bouteilles que nous vidons Ă  quelques-uns. Nous buvons tellement que lorsque nous dĂ©barquons Ă  Marseille le 27, nous sommes saouls comme des cochons. le 28 avril 1960, je suis de retour aux Cours-Luniaux avec neuf jours de permission libĂ©rable. Les gendarmes passent me voir Ă  deux reprises chez mes parents pour essayer de me recruter mais je refuse. Je suis retournĂ© deux fois quinze jours en AlgĂ©rie, en 2013 et en 2019. Chaque fois, l’accueil a Ă©tĂ© trĂšs chaleureux. [RacontĂ© par Jacques Maleuvre 82 ans – le 24 mars 2020] JM37 35281 Au 59Ăšme rĂ©giment d'artillerie Ă  Thionville, en Moselle Jacques Maleuvre 5Ăšme au second rang avec la promotion du certificat d'aptitude technique de 2Ăšme degrĂ© FĂ©vrier 1959 Jacques Maleuvre en permission chez ses parents aux Cours-Luniaux pose avec son frĂšre Robert qui vient d'ĂȘtre libĂ©rĂ© et pour lequel il ne reste plus qu'Ă  rendre le paquetage AlgĂ©rie En opĂ©ration, Jacques Maleuvre est le 4Ăšme Jacques Maleuvre, prĂšs de la frontiĂšre tunisienne, dans le secteur opĂ©rationnel de TĂ©bessa AlgĂ©rie Jacques Maleuvre Jacques Maleuvre dans la draisine Ă  TĂ©bessa AlgĂ©rie Jacques Maleuvre debout Jacques Maleuvre Ă  gauche avec des gars de sa section, au bassin minier de l'Ouenza Avion surnommĂ© "banane" prĂȘt Ă  dĂ©coller avec les autoritĂ©s venues visiter les mine de l'Ouenza TĂ©bessa Jacques Maleuvre avec sa quille de ses rĂȘves Jeudi 3 juin 2021 PubliĂ© dans le journal Trait d'union CPG-CATM-TOE de dĂ©cembre 2021 1958-1960 – du dimanche 4 mai 1958 au jeudi 25 aoĂ»t 1960 Antoine Rouiller Ayant attrapĂ© la jaunisse, j’ai terminĂ© mon service en France Le 4 mai 1958, je pars de Pouchard avec mon vĂ©lo et je le dĂ©pose chez Alexandre Tessier, Ă  ErcĂ©-en-LamĂ©e, avant de prendre un car de la ligne Drouin qui m’emmĂšne Ă  ChĂąteaubriant. Ensuite, c’est en train que je rejoins Angers. À la gare, plusieurs camions sont rangĂ©s prĂȘts Ă  partir, avec les bleus dont je fais partie, Ă  la caserne Desjardin d’Angers pour subir des examens mĂ©dicaux. Quelques jours passent et je suis transfĂ©rĂ© au 6Ăšme RĂ©giment du GĂ©nie de la caserne Verneau, toujours Ă  Angers. Mes classes s'achĂšvent au bout de quatre mois de prĂ©sence et j'obtiens une permission avant le grand voyage. Le lundi 22 septembre, je dois repartir, et pour longtemps cette fois. Lorsque je me prĂ©sente Ă  la gare SNCF de ChĂąteaubriant, il n'y a plus de train pour Angers. Je vais Ă  la gare routiĂšre et je prends un autocar de ligne rĂ©guliĂšre mais je n'arrive Ă  la caserne qu'Ă  midi. je considĂšre que mon retard reste raisonnable car le dernier militaire n'arrive que le lendemain matin. Jeudi 25 septembre 1958 Ă  17 heures, nous sommes environ deux-mille-huit-cent troufions Ă  embarquer sur le bateau MarĂ©chal Joffre » au port de Marseille. Je suis sur la MĂ©diterranĂ©e le 26, lorsque j'Ă©cris une carte postale que j'adresse Ă  mes parents et ma sƓur. AprĂšs avoir passĂ© trois jours et deux nuits en mer, nous atteignons Philippeville. Le train qui nous prend en charge roule au bord d'un prĂ©cipice. Nous avons la peur au ventre jusqu'Ă  notre arrivĂ©e Ă  Bizot, Ă  vingt kilomĂštres au Nord de Constantine. Nous y restons peu de temps puis nous sommes mutĂ©s Ă  Djidjelli. Nous logeons dans des caves Ă  vin. D’autres dorment sous tente. Je cohabite avec trois gars originaires d'Ille-et-Vilaine RenĂ© Brossaux, d'Arbrissel ; Edouard MĂ©tĂ©reau, fils d'un garde-barriĂšre de RannĂ©e ; RenĂ© Richard, fils d'un garde-barriĂšre de Messac ; Amand Canet, fils d'un boucher de DingĂ©. Je reviens plusieurs fois au 65Ăšme bataillon de Bizot pour suivre des cours de conduite. Le 17 janvier 1959, j’obtiens mes permis VL et PL. Je suis dĂ©signĂ© pour conduire des GMC et des half-tracks. Entre-temps, je monte des gardes. Nous sommes souvent deux chauffeurs de camions pour conduire une quarantaine de soldats, Ă©quipĂ©s de pelles et de pioches, dans des endroits perdus en montagne. Ces soldats sont employĂ©s Ă  faire du terrassement pour la construction d’une piste. Un jour, nous partons de Djidjelli en formant un convoi. Nous longeons les gorges de Kherrata. Tout Ă  coup, nous trouvons un camion-grue en travers de la chaussĂ©e. Il remonte une automitrailleuse tombĂ©e au fond du ravin profond d’environ une centaine de mĂštres. Nous restons bloquĂ©s pendant plusieurs heures. Sur une paroi de la falaise, face Ă  nous, nous remarquons d’énormes dessins ayant Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s, au marteau et au burin, par des condamnĂ©s Ă  morts suspendus dans le vide au bout d’une corde accrochĂ©e en haut de la falaise. Selon les dires, lorsque les dessins Ă©taient terminĂ©s, des soldats tiraient une balle dans la corde et les condamnĂ©s tombaient au fond du ravin. Une nuit, du poste oĂč je me trouve, je distingue une lumiĂšre Ă  seulement une vingtaine de mĂštres de moi. Sans trop rĂ©flĂ©chir, j’imagine que des fells rodent dans le secteur et je crie Haut les mains ! ». En rĂ©alitĂ©, c’est une patrouille de nuit. En septembre 1959, aprĂšs un an de prĂ©sence sur le sol algĂ©rien, j’obtiens une permission. En montant sur le bateau Ville de Marseille », je pense aux douze soldats d’un rĂ©giment stationnĂ© prĂšs du notre qui, venant d’avoir la quille, sont tombĂ©s en embuscade Ă  El Harrouch, il y a quelques semaines, alors qu’ils se rendaient au port oĂč ils devaient embarquer pour la France. Aucun d’eux n’a survĂ©cu. Peu aprĂšs ĂȘtre revenu en AlgĂ©rie, j’attrape la jaunisse. On me conduit Ă  l’hĂŽpital de Philippeville et un vieux colonel me donne une seconde perme et je rentre Ă  nouveau en France. Je prends le bateau Ă  Philippeville le 8 janvier 1960 et le lendemain je suis Ă  Marseille. De retour Ă  Pouchard, je passe un mois en convalescence chez mes parents. Quand ma permission arrive Ă  son terme, je dĂ©cide d’aller me faire ausculter Ă  l’hĂŽpital militaire Ambroise ParĂ©, Ă  Rennes. On m’envoie Ă  la caserne du Colombier oĂč je trouve une quinzaine de gars qui, comme moi, n’ont pas envie de repartir en AlgĂ©rie. Au bout de quinze jours, on me propose de poursuivre mon service en France et on me demande si j’ai des prĂ©fĂ©rences. J’indique que j’aimerai bien aller au camp de CoĂ«tquidan oĂč EugĂšne Chevrel, mon futur beau-frĂšre, fait son service militaire. Comme lui, je pourrai rentrer Ă  la Bosse Ă  vĂ©lo le week-end. Ma demande n’est pas retenue. Je suis renvoyĂ© Ă  la caserne Verneau d’Angers, lĂ  oĂč j’ai fait mes classes. N’ayant pas grand-chose Ă  glander, je passe pas mal de temps aux cuisines et je mange tout ce que je veux. Au bout de quelques temps, on m’attribue un camion et j’emmĂšne des militaires en manƓuvre. Je conduis aussi le camion assurant la collecte des ordures mĂ©nagĂšres dans les casernes Verneau et Desjardin. On me met deux taulards pour charger les poubelles dans le camion. Je suis libĂ©rĂ© le 25 aoĂ»t 1960. [RacontĂ© par Antoine Rouiller 81 ans – le 7 septembre 2019] AR38 35012 ***** J’ai deux souvenirs du dimanche 4 mai 1958 Le dĂ©part Ă  l’armĂ©e d’Antoine que je frĂ©quentais depuis quelques mois. La naissance de ma filleule Brigitte Hurel, la jeune des filles de Germaine, ma sƓur aĂźnĂ©e. [Yvette Rouiller 84 ans Ă©pouse d’Antoine – le 24 septembre 2019] YR35 35012 ***** Je me souviens trĂšs bien d’Antoine. J’ai cohabitĂ© avec lui Ă  Gastonville, Ă  Taher, Ă  Bouktoub, Ă  Strasbourg, Ă  Bounoghra et Ă  Djimar, des petits villages situĂ©s en Kabylie, aux alentours de Djidjelli. Nous Ă©tions employĂ©s Ă  faire des passages busĂ©s et des canalisations sur les routes. Antoine s’occupait de la bĂ©tonniĂšre. Nous rĂ©alisions aussi des gabions avec des coffres en grillage que nous remplissions de cailloux. Une fois, nous sommes tombĂ©s en embuscade entre Djimar et Abdelaziz. La Coloniale et les paras qui Ă©taient avec nous ont capturĂ© cinq fellaghas. Ils les ont enfermĂ©s dans une cave Ă  pinard. Quand ils en sont ressortis, ils Ă©taient gelĂ©s. Au rĂ©veillon de NoĂ«l 1959, nous avons bu un bouteillon de vin chaud en mettant des morceaux d’orange dedans. Nous disions que c’était pour chasser la grippe. Nous avons souvent eu l’occasion de boire des bolĂ©es ensemble dans les caves Ă  pinard de Djimar. Il y avait du bon rosĂ© et ça nous est arrivĂ© plusieurs fois de rentrer bourrĂ©s le soir. S’apercevant que des quantitĂ©s importantes de vin disparaissaient, le colon avait portĂ© plainte. Les gendarmes Ă©taient venus et ils s'Ă©taient moquĂ©s de lui. [Edouard MĂ©tĂ©reau 82 ans – le 4 novembre 2019] EM37 35051 ***** En AlgĂ©rie, j’étais avec Antoine Ă  Kemekem, Ă  Bizot, Ă  Djidjelli, Ă  Strasbourg, Ă  Gastonville, Ă  Borgseline, Ă  Philippeville
 Parmi les autres copains il y avait Michel Festoc de Saint-MĂ©dard-sur-Ille, Le Jossec du FinistĂšre, Charpentier, Ledigabel, QuĂ©briac, Texier de Noirmoutier, Jean-Marie Baland des Landes, Joseph MacĂ© de Fief-Sauvin, Leny, Pereaudin, Faure, Primot de Paris, Porte, Stuzman, RiviĂšre sergent-chef, David sergent, de FougĂšres. Le 14 juillet 1959, j’accompagnais le groupe qui se baignait en mer Ă  Philippeville. J’étais restĂ© sur la plage pour garder les mitraillettes. Plusieurs fois, les jours de repos, nous sommes allĂ©s Ă  la chasse au sanglier avec notre fusil MAS 36. Pour que l’animal reçoive un maximum d’impacts, nous avions sciĂ© le bout des cartouches. Lorsque nous avons fait le terrassement des pistes sur la campagne de Bizot, des musulmans nous ont aidĂ©. J’étais Cabot-chef et c’est moi qui leur distribuais la paie en fin de mois. SystĂ©matiquement, les nuits suivantes, des individus n’ayant pas participĂ© aux travaux rodaient dans le secteur pour essayer de dĂ©rober l’argent de ceux qui l’avaient gagnĂ©. [Amand Canet 82 ans – le 3 dĂ©cembre 2019] AC36 35094 EtĂ© 1958, Ă  Angers Antoine Rouiller, Ă  droite Pendant une permission Claude Gasnier du Sel, Antoine Rouiller et sa fiancĂ©e Yvette Chevrel. photo probablement prise chez Pascal et Lucienne Marsollier, Ă  La BellandiĂšre, oĂč Yvette assure quelques services [AR38] 26 octobre 1958 – Treize bretons Ă  Strasbourg, en AlgĂ©rie 1 RenĂ© Richard de Messac, 2 Edouard MĂ©tĂ©reau de RannĂ©e, 3 X Ledigabel du FinistĂšre, 4 X Le Jossec, 5 Daniel 

 du Morbihan, 6 Antoine Rouiller de La Bosse, 7 xxxx, 8 Jean-Marie BommĂ© de RougĂ©, 9 RenĂ© Brossaux d’Arbrissel, 10 xxxx, 11 Amand Canet de DingĂ© ; 12 Jean-Marie Prigent de Landivisiau, 13 X Rigeard Nantais. ​​​​​​​ Printemps 1959, Ă  Bouktoub Antoine Rouiller s'occupe de la bĂ©tonniĂšre. Jean Bapaknic un polonais est Ă  sa gauche. [EM37] En AlgĂ©rie 1 xxxx, 2 Antoine Rouiller, 3 X RĂ©gnault Mardi 14 juillet 1959 Ă  Philippeville X Canut de Marseille, X Porquet de Caen, Antoine Rouiller de La Bosse. En AlgĂ©rie RenĂ© Richard arrosant le sanglier qu'Antoine Rouiller a Ă©crasĂ© avec son camion. PrĂ©sents aussi ThĂ©ophile Brossaux et X Porquet. En AlgĂ©rie Antoine Rouiller, au volant d'une jeep En AlgĂ©rie Antoine Rouiller 1958-1961 – du mercredi 3 septembre 1958 au jeudi 5 janvier 1961 Contingent 58/2A Jean Hamon Le jour de mon incorporation, nous sommes trois frĂšres sous les drapeaux Je quitte les Cours-Luniaux, en La Bosse-de-Bretagne, le 3 septembre 1958 pour aller servir dans le 5Ăšme RĂ©giment d’Infanterie, au camp de Meucon. Dans quelques jours, mon frĂšre RenĂ© va rentrer de son service militaire qu’il effectue au Maroc. Mon frĂšre Henri fait le sien en Tunisie. Ma formation de base en tant que jeune recrutĂ© dans l’armĂ©e se dĂ©roule dans un rĂ©giment disciplinaire oĂč il faut faire beaucoup de marche et de parcours du combattant. Pendant mes quatre mois de prĂ©sence Ă  Meucon, j’obtiens deux permissions dont une de huit jours au moment oĂč je termine mes classes. Je pars pour l’AlgĂ©rie le 2 janvier 1959. Je prends le car des transports De Saint-HĂ©nis au bourg de La Bosse, Ă  l’arrĂȘt situĂ© devant le cafĂ©-Ă©picerie de Robert Hugues, prĂšs de la pompe Ă  essence. Rendu Ă  Rennes, je prends le train pour Paris, puis destination Marseille. J’embarque le 13 janvier sur le bateau El-Djazair » et, arrivĂ© Ă  Alger le 14, tous les soldats de ma section s’entassent dans des camions et nous sommes conduits dans une ferme, en haut du col de Ben Chicao. Le poste de commandement est Ă  Bradza. Je suis opĂ©rationnel le 15 janvier dans la 3Ăšme section du 504Ăšme Bataillon du train. À peine arrivĂ©, je pars trois mois Ă  Boghari pour faire stage commando. Ensuite, je suis mis en rĂ©serve Ă  seulement une dizaine de kilomĂštres, sur la commune de Boghar situĂ©e dans les Monts de l’Ouarsenis. Lorsque mon stage est terminĂ©, je reviens Ă  Boghari. Je monte des gardes de temps en temps mais je m’en vais surtout en opĂ©ration dans le djebel de Mongormo ou dans les gorges de Chiffa. Nous sommes hĂ©liportĂ©s sur des pitons et nous devons sauter du Sirkorsky. La nuit, nous partons, Ă  une dizaine d'hommes, Ă  pied avec la mitraillette au poing et le sac sur le dos. Nous avons pour mission de repĂ©rer les endroits oĂč il y a des rebelles. Nous encerclons des mechtas. Quand nous sommes en embuscade, je tire des fusĂ©es. Le 28 aoĂ»t 1959, jour de mes 21 ans, au cours d’une opĂ©ration improvisĂ©e dans le secteur de Bei Royat, le lieutenant me dit Lance des patates ». Je suis Ă  plat ventre sur un talus et j’actionne mon lance-grenades. La riposte est immĂ©diate. Mon copain Roger Letertre originaire de Clisson me prend par les pieds et m’attire avec lui au fond du fossĂ©. Son geste me sauve la vie. Je n’ai jamais pensĂ© autant Ă  ma mĂšre que ce jour lĂ . En dĂ©but d’annĂ©e 1960, je rentre en permission dans ma famille que je n’ai pas revue depuis un an. Pendant la semaine des barricades du 24 janvier au 1er fĂ©vrier 1960, je monte la garde dans les rue d’Alger avec un lĂ©gionnaire originaire de Brest. Nous faisons des escortes Ă  pied pour permettre Ă  des arabes civils de pouvoir rentrer Ă  leur domicile. Le 27 janvier 1961, aprĂšs avoir passĂ© vingt-quatre mois en AlgĂ©rie, je suis libĂ©rĂ©. Je rentre en France avec le Ville d’Oran » le 28 janvier avec une permission libĂ©rable et je suis rayĂ© des contrĂŽles du corps le 5 janvier 1961. [RacontĂ© par Jean Hamon 80 ans – le 16 aoĂ»t 2019] JH38 35051 ***** Jean et moi, nous nous sommes connus en 1958, un peu avant son dĂ©part Ă  l’armĂ©e. Domestique dans la ferme voisine Ă  celle de mes parents, il avait 20 ans et j’en avais 15 et demi. Nous avons correspondu pendant ses vingt-huit mois de service militaire et, le 4 juillet 1962 la veille de l'indĂ©pendance de l'AlgĂ©rie, nous nous sommes mariĂ©s. Nous avons habitĂ© au 30 rue Lobineau, Ă  Rennes jusqu'en 1965 et Ă  Fouillard ensuite. En 1971, nous sommes revenus Ă  La Gravelle en Cesson, le village de nos premiers amours, et nous y sommes toujours. Je suis allĂ©e pour la premiĂšre fois chez ses parents, Ă  La Bosse, juste aprĂšs son retour d’AlgĂ©rie. J’ai pris la ligne des Autocars Drouin pour aller Ă  PolignĂ© et mon vĂ©lo voyageait sur la galerie. Jean n’était pas Ă  m'attendre lorsque je suis descendue du car si bien que j’ai cru qu’il m’avait posĂ© un lapin. Quelques minutes plus tard, il est arrivĂ© avec son vĂ©lo, lui aussi. Ensuite, nous avons pĂ©dalĂ© en direction des Cours-Luniaux. [Simone Hamon 76 ans Ă©pouse de Jean – le 12 septembre 2019] SH43 35051 DĂ©but de l'Ă©tĂ© 1959 Jean Hamon avec le fusil mitrailleur, dans le djebel Mongorno EtĂ© 1959 Jean Hamon avec le pistolet mitrailleur, dans le djebel Mongorno EtĂ© 1959 Jean Hamon torse nu devant l'hĂ©lico, avec Roger Le tertre Ă  sa gauche EtĂ© 1959 Jean Hamon avec le poste radio, dans un mirador Ă  Mongorno AoĂ»t 1959 Jean Hamon, de corvĂ©e de cuisine Ă  la roulante, aux environs de Bei Royay Printemps 1960 Jean Hamon devant l'hĂŽpital de MĂ©dĂ©a, aprĂšs quelques jours d'hospitalisation Printemps 1960 Roger Letertre et Jean Hamon avec la roulante, Ă  Boghar 1959-1961 – du mardi 3 fĂ©vrier 1959 au vendredi 12 mai 1961 Contingent 59/1 Bernard Aulnette J'ai fait retarder un double mariage Il y a soixante ans aujourd’hui, le mardi 3 fĂ©vrier 1959, je quittais mon village natal et le lendemain j’étais incorporĂ© pour le service militaire obligatoire. J’avais une annĂ©e de retard par rapport Ă  mon contingent car lorsque je suis passĂ© au conseil de rĂ©vision, mon poids Ă©tait infĂ©rieur Ă  50 kg. Je suis affectĂ© dans l’armĂ©e de l’air, Ă  la base aĂ©rienne 103 d’Epinoy situĂ©e dans le Pas-de-Calais, Ă  dix km de Cambrai. Durant mes trois mois de classes, j'obtiens deux permissions dont la derniĂšre juste avant mon dĂ©part pour la guerre d’AlgĂ©rie. Nous sommes une trentaine Ă  rentrer pour quelques jours en Bretagne et nous devons ĂȘtre de retour lundi 24 avril Ă  7h00, ce qui nous oblige Ă  repartir de chez nous dĂšs dimanche midi. Comme ça ne convient Ă  personne, nous nous faisons le mot puis nous reprenons le train seulement dans la soirĂ©e, si bien que nous n'arrivons Ă  la caserne qu’à 11h00. L’Adjudant de discipline nous attend de pied ferme au poste de garde. Nous avons fait une bĂȘtise mais nous sommes Ă  Cambrai
 Le dĂ©part pour l’AlgĂ©rie programmĂ© demain nous Ă©vite de faire de la tĂŽle mais l’Adjudant nous emmĂšne chez le coiffeur et nous en ressortons avec la boule Ă  zĂ©ro. Le 26 avril, nous quittons dĂ©finitivement la base pour rejoindre Marseille oĂč il nous faut attendre deux jours dans une caserne de transit avant d’avoir un bateau. Enfin, embarquĂ©s Ă  bord du Sidi Bel AbbĂšs, le 30 avril nous posons les pieds sur le sol algĂ©rien, au port d’Oran. La coupe de cheveux des bleus que nous sommes amuse les soldats expĂ©rimentĂ©s qui nous accueillent. Pour nous dĂ©douaner, nous disons qu’une canicule nous a Ă©tĂ© annoncĂ©e
 Quelques jours plus tard, nous sommes conduits Ă  Thiersville, dix-huit kilomĂštres au sud de Mascara, en direction de SaĂŻda. Au cours de l'Ă©tĂ©, nous sommes un petit groupe Ă  nous relayer et nous montons la garde dans les champs cĂ©rĂ©aliers pendant la moisson pour faire en sorte que les fellaghas ne puissent venir mettre le feu au matĂ©riel. Les parcelles sont trĂšs Ă©tendues mais les sols sont pierreux et les rendements peu abondants. Pour les colons qui exploitent ces terres, notre prĂ©sence est prĂ©cieuse. Toutefois nous n'avons aucune considĂ©ration. Il ne leur viendrait pas Ă  l'idĂ©e de nous donner la moindre pratique, pas mĂȘme une boisson. Fin aoĂ»t 1959, le GĂ©nĂ©ral de Gaulle effectue une tournĂ©e d'inspection des zones d'opĂ©rations en AlgĂ©rie la tournĂ©e des popotes. Le jeudi 27 aoĂ»t, il est de passage Ă  Thiersville et je fais partie de ceux qui sont dĂ©signĂ©s pour lui prĂ©senter les armes. À la mi-septembre, je devais avoir une permission pour le mariage de ma sƓur Madeleine avec RĂ©my Tessier prĂ©vu le 19 septembre. Elle est refusĂ©e car elle coĂŻncide avec la date de ma nouvelle affectation Ă  la base aĂ©rienne 141 de la SĂ©nia, en pĂ©riphĂ©rie de la ville d’Oran. Madeleine et RĂ©my, apprennent la nouvelle au moment oĂč les invitations sont sur le point d'ĂȘtre imprimĂ©es. Ils s’empressent de contacter la mairie, le presbytĂšre, le restaurant
, afin de voir si un report peut ĂȘtre envisagĂ©. Ce n’est pas simple car il s’agit d’un double mariage. Il faut aussi l'accord d'Alice la sƓur de RĂ©my et de son fiancĂ© Bernard Pichard. Heureusement, chacun fait preuve de bonne volontĂ© et l'union de Madeleine et RĂ©my est repoussĂ©e au 22 octobre. Cette fois, on me laisse partir et j'ai le bonheur de pouvoir assister au mariage de ma sƓur. Pour ĂȘtre sĂ»r d’arriver Ă  temps, je prends l’avion Ă  Oran et j'atterris Ă  Toulouse-Blagnac. Quand je reviens Ă  la base, je suis toujours affectĂ© Ă  la section de protection. Je fais des patrouilles, armĂ© d’un pistolet mitrailleur MAT 49, mais je ne vais jamais au combat. Je monte la garde un jour sur trois deux heures de garde et quatre heures de pause, en rotation sur 24 heures. Le 2Ăšme jour je suis en repos et le 3Ăšme en alerte. Le jeudi 14 juillet 1960, je dĂ©file Ă  Oran. Tous ceux qui, comme moi, servent dans l'ArmĂ©e de l'air, sont amenĂ©s en autocar depuis la base aĂ©rienne de La SĂ©nia. Les soldats appartenant Ă  d'autres rĂ©giment arrivent en camion. Le 1er aoĂ»t 1960, je deviens Sous-chef. Quelques jours plus tard, j'obtiens une deuxiĂšme et derniĂšre permission d’une vingtaine de jours avec un dĂ©barquement Ă  Port-Vendres. À mon retour Ă  la caserne, je suis nommĂ© 1Ăšre classe. Je ne monte plus la garde sur le terrain mais je travaille dans un bureau. J’ai pour mission de rĂ©veiller les copains et d’assurer le bon fonctionnement du service. Il m’arrive aussi de partir en mission en tant que volontaire, pour escorter des camions GMC dans des convois exceptionnels dirigĂ©s sur Colomb-BĂ©char, Blida ou Tlemcen. Une fois, dans un de ces convois, un de mes potes tire par mĂ©garde sur un troupeau de montons. Nous Ă©vitons la riposte de justesse. Ma mĂšre m'adresse un courrier dans lequel elle m'annonce qu'ArsĂšne et Madeleine Aulnette voisins abandonnerons leur ferme de La Touche Ă  la Saint Michel de l'annĂ©e prochaine et qu'ils s'installeront dans une plus grande Ă  MartignĂ©-Ferchaud. IntĂ©ressĂ©s par la reprise de leurs terres, mes parents m'interrogent afin de savoir si j'ai l'intention de leur succĂ©der le jour oĂč ils atteindront l'Ăąge de la retraite. Je ne leur laisse aucun espoir mais ils saisissent quand-mĂȘme l'occasion. Ils exploiteront le double de la superficie actuelle durant les neuf derniĂšres annĂ©es de leur vie active. À Oran, j’ai le plaisir de rencontrer Robert Drouin et Michel Desbois, deux gars de La Bosse. Mais le soldat avec lequel je passe le plus de temps Ă  l'armĂ©e, c’est Jean Bricaud, de La Dominelais. Depuis le dĂ©but de notre service militaire, nous frĂ©quentons les mĂȘmes bases aĂ©riennes. ExemptĂ© de port d’arme, Jean travaille Ă  l’entretien. Il ravitaille les avions en carburant et, de temps Ă  autre, il assure le poste de vaguemestre. Il arrive mĂȘme qu'il me conduise chez le dentiste Ă  Mascara. Le lundi 16 janvier 1961, je rĂ©ussi mon examen de permis de conduire pour moto, voiture lĂ©gĂšre, poids lourd et transport en commun. Comme ça Ă©tĂ© le cas pour les leçons de conduite, je le passe sur mon temps de repos, Ă  Oran, dans une auto-Ă©cole dont le patron est arabe. Il n'est pas financĂ© par l'armĂ©e mais avec de l'argent qui m'a Ă©tĂ© envoyĂ© par mes parents. C’est Ă  La SĂ©nia que j’obtiens la quille mais, une semaine avant, je ne sais toujours pas si je vais partir. Le putsch d’Alger du 21 avril, dirigĂ© par les quatre gĂ©nĂ©raux Challe, Jouhaud, Salan et Zeller qui tentent de renverser le gouvernement du GĂ©nĂ©ral de Gaulle me met dans l’incertitude. Le 1er mai 1961, je quitte une AlgĂ©rie encore française et toujours dĂ©chirĂ©e par la guerre. Je reprends le bateau Ă  Oran pour une derniĂšre traversĂ©e de vingt-cinq heures avant de dĂ©barquer Ă  Marseille. Je monte dans le train pour Paris et ensuite pour Rennes oĂč j'arrive le mercredi 3 mai Ă  midi. Par le plus grand des hasards, je croise mon cousin Alfred Guibert en sortant de la gare. Alfred 18 ans propose de me prĂȘter sa mobylette. Evidemment j’accepte. Mon baluchon installĂ© sur le porte-bagages et aprĂšs avoir dit merci Ă  mon cousin, je monte sur sa bĂ©cane. Rendu au Pont de Nantes, je prends la direction de Bain-de-Bretagne et quinze kilomĂštres plus loin, aprĂšs les virages de Bout-de-Lande commune de LaillĂ©, je m'endors au guidon de la mobylette qui vient de m’ĂȘtre prĂȘtĂ©e. L’accident est fatal. RetrouvĂ© au fossĂ©, je suis secouru par les exploitants de la ferme situĂ©e juste en face – Onze ans plus tard, ces braves gens deviennent les beaux-parents de mon frĂšre RenĂ©. LĂ  encore, le hasard veut que le portillon d’entrĂ©e de la propriĂ©tĂ© oĂč RenĂ© et Monique habitent depuis 1980 se trouve Ă  l’endroit oĂč j’ai perdu connaissance – Je me rĂ©veille au CHU de Pontchaillou, Ă  Rennes, alors que je suis attendu Ă  La Touche en La Bosse. Pendant neuf jours, ma quille reste pendue Ă  la tĂȘte de mon lit d’hĂŽpital. Je ne rentre Ă  la maison que le vendredi 12 mai 1961. Je suis retournĂ© une fois Ă  la caserne de Cambrai, fermĂ©e depuis 2013, mais jamais je n’ai remis les pieds en AlgĂ©rie. Un jour peut-ĂȘtre ? Quant Ă  Jean Bricaud, nous sommes toujours restĂ©s copains ! [RacontĂ© par Bernard Aulnette 81 ans – le 3 fĂ©vrier 2019] BA38 35066 ***** Bernard, je l’appelais le grand frĂšre ! Nous nous sommes reconnus sur le quai de la gare de Rennes le jour de notre dĂ©part, suite Ă  une rencontre lors d'une manifestation organisĂ©e par la JAC peu de temps avant. OĂč vas-tu À Cambrai », et toi À Cambrai ». Nous avons pris le train ensemble et, rendus Ă  Montparnasse, un cousin, conducteur de taxi, m'attendait pour m'emmener Ă  la gare du Nord. Bernard en a bĂ©nĂ©ficiĂ©. A Cambrai Nous Ă©tions six dans la mĂȘme piaule Deffains, LeprĂȘtre, Aulnette, Bricaud, Billy et Kervennic. Le gentil Billy ne venait jamais boire un coup avec nous car il possĂ©dait peu d’argent, ce qui ne l’empĂȘcha pas de se faire voler 1000 francs anciens dans son placard. PrĂ©venu, le lieutenant rentra dans notre chambre, accompagnĂ© du sergent Abdala et du caporal HĂ©bert. Le capitaine Guine vint aussi mais il resta Ă  la porte. Nous avons tous Ă©tĂ© fouillĂ©s. J’avais une trouille terrible en imaginant qu’un camarade avait dĂ©posĂ© le magot dans mon placard et que j’aurai Ă©tĂ© jugĂ© responsable. Le caporal trouva le pactole dans la poche de Kervennic, un bel homme Ă  moustache pourtant gentil lui aussi
 Ce jour-lĂ  nous avons compris que nous devions nous mĂ©fier de tout, y compris des bons copains. AprĂšs le dĂ©part des gradĂ©s, Bernard m’avait dit Un moment j’ai cru que c’était toi, tellement tu transpirais ». En AlgĂ©rie J’ai Ă©tĂ© affectĂ© au garage parce que j’avais mon permis de conduire. Bernard Ă©tait Ă  la protection. Quand nous Ă©tions tous deux en repos, nous allions souvent ensemble Ă  la plage ou au cinĂ©ma. Il lui est arrivĂ© aussi de venir avec moi emporter des messages quand j’étais courtier. Le danger Ă©tait permanent. Une fois, avec le sergent, en arrivant Ă  la Poste de Mascara, nous avons appris qu’une embuscade venait d’avoir lieu Ă  Froha, oĂč nous Ă©tions passĂ©s quelques minutes plus tĂŽt. Cinq fellaghas avaient tirĂ© sur un camion de la LĂ©gion avant d’aller se rĂ©fugier dans une mechta. La LĂ©gion riposta en appelant un rĂ©giment de chasseurs en renfort, parmi lesquels il y avait un maĂźtre-chien français. Ce dernier fut tuĂ© dans l’attaque, tout comme les cinq RĂ©sistants. Je me souviens avoir croisĂ© le Colonel Bigeard Ă  Thiersville. Il Ă©tait venu remercier des aviateurs qui l'avaient sauvĂ© lors d'une embuscade. En cadeau, il leur a remis l'arme qui aurait pu lui faire perdre la vie. [RacontĂ© par Jean Bricaud 81 ans – le 7 fĂ©vrier 2019] JB37 35098 ***** Un dimanche de juillet 1960, les parents Bricaud invitent la famille Aulnette Ă  venir leur rendre visite Ă  La Dominelais. C’est RĂ©my, le beau-frĂšre, qui nous y a conduits avec la Peugeot 203 camionnette bĂąchĂ©e de son pĂšre. Nous sommes assis Ă  l’arriĂšre, sur des bancs installĂ©s de chaque cĂŽtĂ©. Dans les virages, nous devons nous agripper Ă  la ridelle
 Rendus chez Jean-Marie et Marie Bricaud, la discussion est essentiellement axĂ©e sur la vie de Jean et de Bernard, nos deux soldats basĂ©s en AlgĂ©rie. AprĂšs avoir pris le dessert et goĂ»tĂ© les confitures de groseilles, Jean-Marie et Marie puis Marie-Madeleine et Annick les deux sƓurs de Jean nous emmĂšnent voir un spectacle de moto-cross disputĂ© tout prĂšs de chez eux. [Joseph Aulnette, frĂšre de Bernard – le 7 fĂ©vrier 2019] JA49 35235 ***** Et oui, c’est vrai que j’ai passĂ© du bon temps avec Bernard et Jean Ă  Cambrai. Nous avions le mĂȘme capitaine et le mĂȘme sergent mais je ne me souviens plus de leur nom. Par compte, je n’ai pas oubliĂ© ce 24 avril oĂč nous avons tous eu la boule Ă  zĂ©ro. Des fois on dit que les jeunes sont dĂ©sobĂ©issants mais, Ă  leur Ăąge, ça nous est arrivĂ© de l’ĂȘtre aussi
 Bernard et Jean, je les ai perdus de vue Ă  la fin des classes. Comme eux, je suis parti de Marseille pour rejoindre Oran mais nous n’étions pas sur le mĂȘme bateau. J’ai embarquĂ© sur le paquebot Kairouan. Rendu en AlgĂ©rie, j’ai eu une 1Ăšre affectation Ă  Tlemcen oĂč je suis restĂ© quinze mois. Les neuf derniers mois j’étais Ă  Djelfa. Nous nous sommes retrouvĂ©s il y a sept ou huit ans et depuis nous nous invitons chaque annĂ©e. [RenĂ© Deffains 80 ans – le 16 fĂ©vrier 2019] RD38 35091 ***** Le mercredi 3 mai 1961, Bernard ne s’est pas endormi comme il le prĂ©tend, en passant devant la maison de mes parents. Avec sa valise sur le porte-bagages de sa mobylette, il a Ă©tĂ© dĂ©sĂ©quilibrĂ© en levant le bras Ă  Huguette employĂ©e chez les voisins qui se trouvait sur le pas de la porte avec Maman et moi-mĂȘme. J’avais 13 ans mais, aujourd’hui encore, je me souviens trĂšs bien avoir vu Bernard zigzaguer sur la route avant de finir sa course dans le fossĂ©, Ă  cĂŽtĂ© de la fontaine. AprĂšs l'avoir fait entrer Ă  la maison, Maman l’a invitĂ© Ă  s’asseoir sur une chaise prĂšs de la gaziniĂšre et, pour l’aider Ă  reprendre conscience, elle lui a donnĂ© un sucre imbibĂ© d’eau de vie. [Marie-Anne Morvan 71 ans – le 17 janvier 2020] MAM48 35124 ***** Ma valise a Ă©tĂ© fabriquĂ©e par Roger Paris, le menuisier de La Bosse. J’ai dĂ» la rĂ©clamer tous les jours pendant la semaine prĂ©cĂ©dant mon incorporation. À chaque fois, Roger me disait Elle sera prĂȘte demain ! » Je ne l’ai rĂ©cupĂ©rĂ©e que la veille de mon dĂ©part. Elle m’a Ă©tĂ© bien utile cette valise en bois. Elle m’a souvent servi de tabouret que ce soit dans les gares, dans les trains, sur les ports ou sur les bateaux. Elle m’a aussi jouĂ© un mauvais tour. Si je me rĂ©fĂšre aux propos de Marie-Anne voir ci-dessus, je constate qu’elle est responsable de l’accident qui m’a valu neuf jours d’hospitalisation, Ă  mon retour d’AlgĂ©rie. [Bernard Aulnette – le 17 janvier 2020] BA38 35066 ***** J'ai fais mes classes Ă  la base aĂ©rienne de Cambrai en mĂȘme temps que Bernard mais, bizarrement, je ne me souviens pas de lui. Il raconte qu'une trentaine de gars s'Ă©taient retrouvĂ©s avec la boule Ă  zĂ©ro parce qu'ils Ă©taient rentrĂ©s de permission en retard. Ça, je m'en souviens car je faisais partie du lot. Lorsque nous avons dĂ©butĂ© notre formation, le Sergent de notre section un Corse avait dit Si vous marchez en vous tenant correctement, je ne vous embĂȘterais pas ». C'est vrai que nous n'avons pas Ă©tĂ© trop malmenĂ©s. J'avais mon permis VL avant l'armĂ©e et j'ai passĂ© le poids lourd Ă  Cambrai si bien qu'en arrivant en AlgĂ©rie, on m'a affectĂ© un camion. [Joseph Poulain 81 ans – le 14 dĂ©cembre 2020] JP39 35125 EtĂ© 1959, Ă  Thiersville Bernard Aulnette, Ă  droite, avec ses copains lors d'une soirĂ©e de dĂ©guisement 1960 Jean Bricaud et Bernard Aulnette, Ă  la base aĂ©rienne de La SĂ©nia 1960 Bernard Aulnette, devant un T6, Ă  la base aĂ©rienne de la SĂ©nia 1960 Robert Drouin et Bernard Aulnette se rencontrent Ă  Oran. 1960 Bernard Aulnette et Robert Drouin 1960 Bernard Aulnette derriĂšre celui qui est assis sur la ridelle du GMC en convoi prĂšs de Colomb-BĂ©char 1960 Bernard Aulnette avec un casque en convoi prĂšs de Colomb-BĂ©char 1961 Bernard Aulnette, Ă  la base aĂ©rienne de La SĂ©nia 1961 Bernard Aulnette Ă  l'avant dernier rang, en calot. PrĂšs de lui, Pierre Legavre de Saint-GrĂ©goire avec la section de protection, peu avant la quille 1959-1961 – du dĂ©but avril 1959 Ă  fin juin 1961 Claude SavourĂ© J'apprends Ă  nager avec une chambre Ă  air Au printemps 1959, je pars au service militaire aprĂšs avoir Ă©tĂ© ajournĂ© d’une annĂ©e pour cause de poids insuffisant. Je suis incorporĂ© dans la Cavalerie Ă  Saumur. Dans la caserne oĂč je suis, je ne fais pas seulement mes classes mais c'est lĂ  que j'ai une affectation ensuite. Je ne demande pas Ă  partir, dans l’unitĂ© oĂč je suis l’esprit est plutĂŽt bon enfant. Comme je reste Ă  l’école de cavalerie pour une durĂ©e non dĂ©terminĂ©e, on veut m’attribuer un travail. On me propose un poste de chauffeur et ça ne m’emballe absolument pas. J’ai mon permis civil mais je ne le dis pas. Je fais une formation avant de passer l’examen et, dĂšs que je deviens titulaire du permis militaire, j’intĂšgre l’équipe de conducteurs. J’emmĂšne rĂ©guliĂšrement des ElĂšves Officiers de RĂ©serve EOR au camp militaire du Ruchard Indre-et-Loire oĂč ils vont s’entraĂźner pour pratiquer le tir Ă  l’arme lĂ©gĂšre. Je rentre assez souvent en permission Ă  La Bosse et la plupart du temps, je fais le trajet en stop. Une fois, ce sont des forains qui me ramĂšne avec leur camionnette Ă  Bain-de-Bretagne. Pour le retour, je prends toujours le train pour ĂȘtre certain d’arriver Ă  l’heure. Par deux fois, c’est un militaire effectuant son service dans le mĂȘme rĂ©giment que moi mais dans un autre bataillon qui me ramĂšne en moto Ă  l’école de cavalerie. En arrivant, il se permet de remplir le rĂ©servoir de sa bĂ©cane Ă  la pompe Ă  essence de la caserne. C’est seulement au bout de quatorze mois de prĂ©sence Ă  la Cavalerie de Saumur, que je suis envoyĂ© en AlgĂ©rie. Je prends le train pour me rendre Ă  Marseille et j’embarque sur un bateau. Le lendemain, je suis au port d’Alger. Nous sommes nombreux Ă  ĂȘtre emmenĂ©s en camion au 6Ăšme RĂ©giment de Cuirassiers basĂ© Ă  AĂŻn-M’lila, dans le Constantinois. J’y reste quelques mois et, ensuite, la plupart d’entre nous sont mutĂ©s Ă  ChĂąteaudun du Rhumel avant d’ĂȘtre dispatchĂ©s par groupes de trois ou quatre dans les fermes environnantes. Je me retrouve avec AndrĂ© Horvais, un de mes meilleurs copains. Il est originaire de DingĂ©. Nous obĂ©issons aux ordres du brigadier-chef Cherouvrier, un engagĂ© qui vit Ă  la caserne avec son Ă©pouse et ses enfants. Ils habitent dans logement indĂ©pendant. La nuit, nous nous relayons Ă  quelques-uns pour monter la garde dans un mirador, chez un colon fortunĂ© qui possĂšde une trĂšs grande exploitation. Pendant les pauses, nous dormons sur des lits de camp mis Ă  notre disposition dans une petite piĂšce situĂ©e en bas du mirador. Dans la journĂ©e, nous avons pour mission de surveiller les bougnoules employĂ©s sur la ferme. Bien que serviables, ils sont filous et nous devons constamment ĂȘtre derriĂšre eux. Gros amateurs de biĂšres, ils ouvrent les bocks avec leurs dents. Nous profitons d’un bassin d’eau disposĂ© sur un monticule de terre qui, Ă  l’aide d’une tuyauterie en serpentin, abreuve l’élevage de cochons se trouvant en contrebas. Avec l’accord du colon, nous utilisons cette rĂ©serve comme s’il s’agissait d’une piscine et nous apprenons Ă  nager avec une chambre Ă  air. Quand nous avons besoin de nous ravitailler en nourriture, c’est le colon qui nous emmĂšne Ă  la ville. Lorsque la quantitĂ© est insuffisante, la nuit d’aprĂšs nous volons un cochon au patron. Nous le tuons et nous le prĂ©parons aussitĂŽt. Il en a tellement qu’il ne s’en aperçoit mĂȘme pas. Il nous arrive aussi de choper des volailles dans le poulailler. Nous les prĂ©parons et, afin de ne laisser aucune trace, nous jetons la tripaille et le plumes dans les chiottes. C’est un breton qui fait la popote, un certain Baratte. Un jour, il nous prĂ©pare des escargots "des p'tits gris". C’est la premiĂšre fois que j’en mange et je me rĂ©gale. Nous n’avons pas souvent l’occasion d’aller nous promener dans les parages environnants. Une fois cependant, nous partons pour une semaine Ă  Djidjelli pour passer des vacances au bord de la mer. Le lieutenant-colonel Bonnefous signe mon certificat de bonne conduite le 18 juin 1961. À la fin du mois je suis libĂ©rĂ©, sans jamais ĂȘtre rentrĂ© dans ma famille depuis mon arrivĂ©e en AlgĂ©rie. [RacontĂ© par Claude SavourĂ© 81 ans – le 8 janvier 2020] CS38 35335 Le certificat de bonne conduite de Claude SavourĂ©. Le verso du certificat de bonne conduite de Claude SavourĂ©, paraphĂ© par les gars de sa section le jour de la quille. 1959-1961 – du dimanche 3 mai 1959 au mercredi 19 juillet 1961 Contingent 59/1B Elie PĂ©an J’ai fait la totalitĂ© de mon service militaire en AlgĂ©rie Le 3 mai 1959, mon pĂšre m’emmĂšne en moto Ă  PolignĂ© et je prends le car la ligne Drouin pour me rendre Ă  Rennes. À la gare SNCF, je rencontre Jean-Claude Colombeau, d’EancĂ©. Il est appelĂ© pour servir au mĂȘme rĂ©giment que moi. Nous partons tous deux directement en AlgĂ©rie mais nous devons rĂ©cupĂ©rer notre tenue militaire dans une caserne au Mans oĂč nous restons deux jours. Lorsque nous revenons Ă  la gare, nous sommes contrĂŽlĂ©s par la police militaire qui nous oblige Ă  ouvrir notre paquetage. Nous prenons le train pour Marseille et, le 12 mai, nous montons Ă  bord du Ville de Tunis », un bateau Ă  la fois beau et rapide. Le 13 mai, quand nous dĂ©barquons Ă  Oran, deux camions nous attendant. Nous sommes une cinquantaine de soldats de la 59/1B Ă  ĂȘtre conduits Ă  Mostaganem. Nous dĂ©pendons du 31Ăšme groupe vĂ©tĂ©rinaire, un rĂ©giment qui a pour rĂŽle de dresser des chiens et de former des maĂźtres venant de diffĂ©rents corps. À la caserne, oĂč il y a une centaine de chiens et autant de chevaux de concours hippiques, je fais connaissance de LĂ©on Roulin, un gars de Corps-Nuds qui frĂ©quente Paulette Ermoin, une de mes petites cousines. AffectĂ© au contingent 59/1A, il est ici depuis deux mois. Fin juin, nous sommes sĂ©parĂ©s car LĂ©on est envoyĂ© en montagne. Il sera des fois plusieurs mois sans redescendre. J’ai un autre gars d’Ille-et-Vilaine dans ma section, Joseph Merlet du 59/2A. Il est originaire de Sixt-sur-Aff. Le 28 aoĂ»t 1959, mon contingent termine ses classes. Nous allons ĂȘtre rĂ©partis en trois groupes vĂ©tĂ©rinaires diffĂ©rents une quinzaine de troufions reste au 31Ăšme GV de Mostaganem, une autre quinzaine au 32Ăšme GV de Saint-Arnaud et nous sommes une trentaine Ă  rejoindre le 541Ăšme GV de Blida oĂč il manque beaucoup de maĂźtres-chiens. Nous logeons dans des box Ă  chevaux durant la premiĂšre semaine et ensuite nous dormons sous tente. Quand le vent "Sirocco" souffle, nous devons retenir la toile pour ne pas qu'elle s'envole. DĂšs mon arrivĂ©e au 541Ăšme, on m’attribue un chien de maintenance et je fais une formation de maĂźtre-chien. Pendant mon stage, j’assure moins de gardes. Je fais connaissance de Pierre Planchais, un engagĂ© originaire de Bain-de-Bretagne. Il est marĂ©chal des logis-major et il dresse des chiens de toutes catĂ©gories pour les parcours du combattant. Ma formation achevĂ©e, je pars souvent en patrouille en fin d’aprĂšs-midi avec mon chien et j’arpente des terrains pentus qui ressemblent aux landes du ClĂ©ray. Je dois escalader une trentaine de marches puis crapahuter sur deux-cents mĂštres en renouvelant cet exercice plusieurs fois de suite. Quand j’arrive en haut, je n’ai plus de souffle. Pour descendre, c’est encore plus difficile. Je ne rentre que le lendemain en soirĂ©e 25 heures Ă  chaque fois. Une nuit, je monte la garde sur un sommet dominant Oued El Alleug et, Ă  deux reprises, des rebelles surgissent Ă  l’endroit oĂč je me trouve. La 1Ăšre fois, Ă  1h40 et la 2Ăšme presqu'aussitĂŽt. C’est mon chien qui m’avertit et qui les fait rebrousser chemin. Je tremble et je pense Ă  ma mĂšre en me disant que je ne la reverrai pas. À 2h00, lorsqu’un gars de ma section arrive pour assurer la relĂšve, je rĂ©alise que mon chien m’a sauvĂ© la vie. Avant d’aller me coucher, je monte au poste de commandement pour informer le marĂ©chal des logis-chef de ce qui vient de m’arriver. Il tĂ©lĂ©phone au bidasse de service et celui-ci rapporte qu’aprĂšs avoir entendu un bruit suspect, il a braquĂ© un projecteur sur le poste de garde oĂč j’étais et il a comptĂ© cinq fells Ă  la 1Ăšre tentative d’attaque et au moins une dizaine Ă  la seconde. Fin aoĂ»t 1960, je rentre en permission pour dix-sept jours. Je demande une prolongation pour aider mes parents Ă  battre le blĂ© noir mais elle m’est refusĂ©e. J’embarque pour Marseille, sur le bateau El Djazair ». Pendant ma permission, je passe transmettre le bonjour Ă  la femme de Pierre Planchais, Ă  la demande de ce dernier. Elle va bientĂŽt rejoindre son mari en AlgĂ©rie. En prenant le bateau pour retourner Ă  la caserne, je me dis que si j’avais fait mon service militaire en France, j’aurai bĂ©nĂ©ficiĂ© d’une autre permission, agricole celle-ci et de vingt-et-un jours mais, servant en AlgĂ©rie, je n’y ai pas droit. Maintenant, j’apprends le mĂ©tier de boucher avec un certain Leduc, originaire de la Mayenne, un bon gars. Pendant deux mois, jusqu’au jour oĂč il est libĂ©rĂ©, il me montre comment tuer des bourricots et des mulets et comment procĂ©der Ă  la dĂ©coupe. La viande sert ensuite Ă  nourrir les chiens. Je suis employĂ© Ă  la boucherie mais ça ne m’empĂȘche pas de faire des patrouilles la nuit et de monter des gardes. Durant ces pĂ©riodes de travail intense, je n’ai pas beaucoup de temps pour dormir. De toute façon, c’est difficile de se reposer ici car, dans la vallĂ©e de la Chiffa, la chaleur est Ă©touffante mĂȘme la nuit. À Mostaganem, nous ne manquions pas d’air mais nous Ă©tions en bordure de mer. BĂ©nĂ©ficiant d'une perme de quarante-huit heures, Jean-Claude Colombeau et moi, nous nous rendons Ă  Alger. Nous rencontrons Auguste Giboire et Robert Lunel, deux gars de La Bosse, ainsi qu'AndrĂ© Choquet, de Bain-de-Bretagne. Ma compagnie part rarement en opĂ©ration mais quand nous y allons, c’est pour quatre ou cinq jours et sans nos chiens. Avec le sac et la toile sur le dos, nous montons Ă  mi-hauteur du col de ChrĂ©a. L’hiver, il y a souvent de la neige. Je suis libĂ©rĂ© Ă  la mi-juillet 1961. Le 17, Jean-Claude Colombeau et moi-mĂȘme, nous sommes au port d’Alger et nous embarquons sur le Sidi Okba », un vieux rafiot. La mer est trĂšs agitĂ©e et la casquette d'un lĂ©gionnaire s'envole. Il court sur le pont pour la rattraper mais il arrive trop tard. Un message est diffusĂ© au haut-parleur Descendez tous dans les cales, ne restez pas sur le pont ! » Nous sommes Ă  Marseille le 18 et nous montons dans le train pour Lyon. Vingt minutes plus tard, nous en prenons un autre pour Nantes et lĂ , Jean-Claude et moi, nous partons chacun dans une direction diffĂ©rente. Je prends place dans un car Drouin et, arrivĂ© Ă  Bain-de-Bretagne, je vais Ă  pied chez Adrien GĂ©rard, autocariste Ă  La Croix-Blanche. Il est absent et son Ă©pouse Marcelle nĂ©e Bretagne qui est ma cousine, est partie faire une leçon d'auto-Ă©cole. Je n’ai pas d’autre choix que de faire du stop mais, en tenue militaire, je trouve facilement. Quand le conducteur me dĂ©pose Ă  La BellandiĂšre, au pignon de la ferme de mes parents, il me dit qu'il rejoint RannĂ©e. Vers 9h00, je suis Ă  la maison et ma mĂšre est seule. Elle me dit Ah, te voilĂ , ton pĂšre et moi, nous pensions que tu ne serais arrivĂ© qu’en dĂ©but d’aprĂšs-midi. » Je prends mon petit dĂ©jeuner et j’enfile la tenue de travail que j’ai abandonnĂ©e depuis vingt-six mois puis, avec ma faucille sous le bras, je rejoins mon pĂšre dans le champ de la lande. Avant de moissonner le blĂ©, il dĂ©gage le tour avec sa faux afin permettre le passage de la lieuse. Travaillant dans le champ d’à cĂŽtĂ©, ArsĂšne Nourisson m’aperçoit et aussitĂŽt il arrive prendre des nouvelles du militaire qui vient de rĂ©intĂ©grer la vie civile. [RacontĂ© par Elie PĂ©an 80 ans – le 22 septembre 2019] EP39 35030 ***** Avant d’aller en AlgĂ©rie, Elie Ă©tait passĂ© voir mes parents Ă  Corps-Nuds car il avait appris par Michel Dufeu, vĂ©tĂ©rinaire de JanzĂ© venu soigner une bĂȘte Ă  La ferme de la BellandiĂšre, que j’étais Ă  Mostaganem, dans le mĂȘme rĂ©giment que celui qui Ă©tait indiquĂ© sur sa convocation. C’est moi qui l’ai emmenĂ© en jeep sur les hauteurs d’Oued El Alleug, oĂč son chien lui a sauvĂ© la vie. C’est moi aussi qui lui ai appris comment mettre ses guĂȘtres. Elie n’a pas eu la vie rose car il a eu des classes difficiles et ensuite, il a montĂ© beaucoup de gardes. Il Ă©tait dans une section commandĂ©e par deux gradĂ©s, un marĂ©chal des logis un appelĂ© qui Ă©tait sympa et un jeune rempilĂ© qui leur en a fait baver. Lorsque j’ai quittĂ© Elie, je suis allĂ© Ă  Agbou. J’avais l’occasion de le revoir quand je rentrais au quartier mais ce n’était pas souvent, environ une fois tous les trois mois. [LĂ©on Roulin 80 ans – le 23 septembre 2019] LR39 35088 ***** À Mostaganem, Elie et moi, nous avons vĂ©cu des classes difficiles. Il n’y avait pas grand-chose Ă  bouffer et c’était dĂ©gueulasse. Par compte, Ă  Blida, la cuisine Ă©tait excellente. Je me souviens du 1er repas servi Ă  notre arrivĂ©e au 541Ăšme GV. Le pain Ă©tait frais et l’omelette dĂ©licieuse ! Nos permissions pour sortir en ville Ă©taient rares. Une fois nous avons Ă©tĂ© autorisĂ©s Ă  nous rendre tous les deux Ă  Blida pour la journĂ©e. En arrivant au centre-ville, nous sommes tombĂ©s dans une manifestation et nous avons Ă©tĂ© pris Ă  partie par une quinzaine de musulmans excitĂ©s. Ils nous ont bousculĂ©s en nous envoyant des coups de poings et des coups de pieds. Elie avançait en tĂȘte et je suis restĂ© blotti derriĂšre sa carrure jusqu'au moment oĂč nous avons aperçu une patrouille de soldats Ă  un angle de rue. Nous avons rĂ©ussi, non sans mal, Ă  les rejoindre. Deux gars de notre compagnie sont arrivĂ©s Ă  la Poste, avec une jeep, pour dĂ©poser le courrier. Nous sommes rentrĂ©s Ă  la caserne avec eux. Quand Elie a dĂ©butĂ© son travail Ă  la boucherie, j’étais bourrelier au harnachement des chiens. Ensuite, j’ai changĂ© d’activitĂ© en devenant infirmier. Elie Ă©voque le marĂ©chal des logis-major Pierre Planchais, je n’en ai pas gardĂ© un bon souvenir. Pour avoir refusĂ© de me mettre au garde-Ă -vous, dix-sept jours avant la quille, il m’a sanctionnĂ© en me faisant passer une semaine en taule. [Jean-Claude Colombeau 80 ans – le 27 septembre 2019] JCC39 53259 Elie PĂ©an, devant un box Ă  chevaux au 541Ăšme GV, Ă  Mostaganem Un berger allemand lors d'une sĂ©ance de dressage, Ă  Mostaganem Blida Joseph Merlet originaire de Sixt-sur-Aff et Elie PĂ©an, dans l'atelier de dĂ©coupe, devant des carcasses de bourricots et de mulets Blida Pierre Planchais, marĂ©chal des logis-major, un engagĂ© originaire de Bain-de-Bretagne. Il pose avec sa femme et ses deux filles Elie PĂ©an, Ă  genoux avec un bĂąton Ă  la main droite, lors d'une patrouille Blida 1 Elie PĂ©an, debout avec le pistolet mitrailleur MAT 49 Ă  la main Elie PĂ©an devant son poste de garde Ă  Blida Elie PĂ©an de service Ă  Blida. Avec sa chienne "Bella", il contrĂŽle le passage des fellaghas Blida AussitĂŽt aprĂšs le passage de la draisine, la ligne de chemin de fer est minĂ©e et le train dĂ©raille Blida 1 Joseph Merlet, 2 Elie PĂ©an, sur un bourricot 1960 Cinq militaire d'Ille-et-Vilaine se retrouvent Ă  Alger 1 Jean-Claude Colombeau, d'EancĂ© - 2 AndrĂ© Choquet, de Bain-de-Bretagne - et trois gars de La Bosse 3 Auguste Giboire - 4 Robert Lunel - 5 Elie PĂ©an 1960 Alger > 1 Robert Lunel, 2 Elie PĂ©an, 3 Auguste Giboire 1959-1961 – du lundi 4 mai 1959 au dimanche 27 aoĂ»t 1961 Contingent 59/1B Germain Hervochon Au bout de dix-huit mois d’armĂ©e, j'ai Ă©tĂ© promu brigadier-chef Le 4 mai 1959, je prends ma valise puis je quitte EugĂšne et Maria Masson, chez qui je suis arrivĂ© en famille d’accueil seulement trois jours aprĂšs ma naissance. Je me rends Ă  l’arrĂȘt de car des Transports De Saint HĂ©nis situĂ© Ă  quelques pas de la maison, devant le cafĂ©-Ă©picerie de Robert Hugues. Un de mes conscrits, Robert Lunel de La Haute Bosse, est lui aussi appelĂ© Ă  servir sous les drapeaux. Nous sommes assis cĂŽte Ă  cĂŽte jusqu’à Rennes et nous voyageons dans le mĂȘme train jusqu’au Mans. Ensuite, nous partons chacun dans une direction diffĂ©rente. Robert s’en va en Allemagne et moi je vais dans l’Allier. Je suis incorporĂ© au RĂ©giment du MatĂ©riel de Montluçon. C’est lĂ  que j’effectue mes deux mois de classes. DĂ©but juillet 1959, je suis mutĂ© au Centre d’Instruction du MatĂ©riel CIM 302 de Kaiserslautern, en Allemagne. Je fais une formation qui me permet de devenir moi-mĂȘme moniteur d’instruction. Je monte des gardes rĂ©guliĂšrement mais je passe la majeure partie de mon temps Ă  animer des stages destinĂ©s Ă  des soldats venant de diffĂ©rents corps d’armĂ©e. Ils apprennent Ă  dĂ©panner tout type de matĂ©riel dodge, GMC, half-track, Jeep et vĂ©hicule blindĂ©. Je suis encadrĂ© par des gradĂ©s qui boivent plus que la normale mais, sur le plan humain, ils sont supers. Le travail me plait et je fais le maximum pour rester ici le plus longtemps possible. Je ne suis pas pressĂ© d’aller en AlgĂ©rie. Le 3 octobre 1959, j’obtiens le permis de conduire voiture lĂ©gĂšre et poids lourd. Le 23 octobre, je suis titulaire du diplĂŽme d’électricien auto en Ă©tant classĂ© 3Ăšme sur les vingt-et-un candidats prĂ©sentĂ©s Ă  l'examen. Le 1er janvier 1960, je suis nommĂ© caporal. Jean Bitauld de PancĂ© dix mois de moins que moi et que je ne connais pas est incorporĂ© dans la caserne oĂč je suis. La proximitĂ© de nos communes natales fait que nous sympathisons de maniĂšre naturelle. Un samedi matin, nous sommes ensemble lorsque nous remarquons qu'un moteur sur chĂąssis ne fonctionne plus. J'enlĂšve le carburateur et la pompe dĂ©bite directement dans l'entrĂ©e d'admission. Un retour de flamme se produit et le moteur s'embrase. Jean se prĂ©cipite et, Ă  l'aide d'un extincteur , il rĂ©ussit Ă  Ă©teindre le feu. Je suis promu brigadier-chef Le 1er octobre 1960 et je quitte l’Allemagne fin octobre. J’ai une permission qui me permet de rentrer Ă  La Bosse mais ensuite, bien qu’ayant effectuĂ© la durĂ©e lĂ©gale de dix-huit mois, je dois quand-mĂȘme partir en AlgĂ©rie. Je descends Ă  Marseille en train. Le 15 novembre 1960, je prends le bateau et le lendemain, je dĂ©barque Ă  Alger. Nous sommes nombreux Ă  monter dans des camions pour ĂȘtre conduits Ă  la gare de Constantine. Ensuite, nous prenons un train et voyageons dans des wagons Ă  bestiaux jusqu’à Batna, commune situĂ©e dans les AurĂšs. Je suis toujours affectĂ© au matĂ©riel, spĂ©cialisĂ© dans le dĂ©montage et remontage des moteurs dans diffĂ©rents corps de troupes. Le 25 aoĂ»t 1961, aprĂšs avoir passĂ© un peu plus de neuf mois sur le sol algĂ©rien, je suis libĂ©rĂ©. Je prends le bateau le Chanzy », Ă  Philippeville le jour mĂȘme et je dĂ©barque Ă  Marseille le lendemain. De retour Ă  La Bosse le 27 aoĂ»t avec la quille, je n’ai aucun regret concernant les vingt-huit mois que je viens de passer Ă  l’armĂ©e. L’argent que j’ai gagnĂ© en tant que brigadier-chef me permet d’avoir un bel apport pour l’achat de ma premiĂšre voiture, ma dauphine ! Plus tard, si je me suis dĂ©brouillĂ© dans la vie, c’est grĂące aux expĂ©riences vĂ©cues pendant mon service militaire. Si j’ai rĂ©ussi le concours d’électricien auto au SecrĂ©tariat GĂ©nĂ©ral d’Administration de la Police SGAP de Rennes et si j’y suis restĂ© durant trente ans, c’est en partie parce que je suis passĂ© par le centre d’instruction de Kaiserslautern. [RacontĂ© par Germain Hervochon 80 ans – le 10 janvier 2020] GH39 35136 ***** En septembre 1968, suite aux Ă©vĂšnements ayant eu lieu en mai-juin et sept annĂ©es aprĂšs notre retour d'AlgĂ©rie, Germain et moi-mĂȘme, nous sommes rappelĂ©s au camp de la MaltiĂšre Ă  Saint-Jacques-de-la-Lande pour une pĂ©riode de trois jours pendant lesquels nous restons en alerte. Germain est employĂ© au garage et moi au magasin d'habillement. [Bernard Aulnette 82 ans – le 17 dĂ©cembre 2020] BA38 35066 Au Centre d’Instruction du MatĂ©riel de Kaiserslautern Au Centre d’Instruction du MatĂ©riel de Kaiserslautern Au Centre d’Instruction du MatĂ©riel de Kaiserslautern Novembre 1960 Marcel Douessin et EugĂšne Masson place de la gare de Rennes avec Germain Hervochon qui s'apprĂȘte Ă  prendre le train pour Marseille avant d'embarquer pour l'AlgĂ©rie 1959-1961 – du lundi 4 mai 1959 au dimanche 27 aoĂ»t 1961 Contingent 59/1B Robert Lunel Je suis Ă  Alger le jour de la tentative de coup d’Etat Mon heure est arrivĂ©e. Je prends le car De Saint-HĂ©nis devant le cafĂ©-Ă©picerie de Robert et Denise Hugues, au bourg de La Bosse. Germain Hervochon est lĂ  lui aussi. Comme moi, il entre sous les drapeaux aujourd’hui. Nous voyageons assis cĂŽte Ă  cĂŽte, dans un autocar jusqu’à Rennes et dans un train jusqu’au Mans. Sur le quai de la gare, nous nous devons nous sĂ©parer en partant chacun dans une direction opposĂ©e. Germain s’en va Ă  Montluçon. Je me rends Ă  Spire, ville portuaire allemande localisĂ©e en RhĂ©nanie-Palatinat, Ă  seulement une cinquantaine de kilomĂštres de la frontiĂšre franco-allemande. Je suis attendu au casernement du 32Ăšme RĂ©giment du GĂ©nie. Mon contingent fait quatre mois de classes en effectuant de nombreuses marches en forĂȘt et en apprenant Ă  manipuler les armes. Un jour, au stand de tir, je lance une grenade par-dessus le mur de clĂŽture du terrain d’entrainement mais j’avance trop prĂšs et ce n’est pas conforme au rĂšglement. Le capitaine est contrariĂ©. Il s’emporte et m’envoie un coup de pied brutal dans le coccyx. J’ai mal pendant plusieurs jours mais j’évite de me plaindre. Parfois, en partant en manƓuvre, nous traversons le Rhin avec des GMC aprĂšs avoir construit un pont artificiel en utilisant des barques que nous disposons en travers du fleuve dans un endroit pas trop profond. Nous avons quand-mĂȘme de l’eau jusqu’à la ceinture. Quand notre installation de fortune est au point, nous pouvons passer en France. Nous y restons une bonne partie de la journĂ©e. Le 16 mai 1960, je suis nommĂ© premiĂšre classe. Fin aoĂ»t, je rentre une dizaine de jours en permission dans ma famille. À peine suis-je revenu Ă  Spire, je repars avec toute ma section, mais cette fois, c’est pour aller en AlgĂ©rie. Toute la compagnie est convoyĂ©e en camion Ă  Marseille. Nous embarquons 18 juin 1960 sur le Ville d’Oran » et le lendemain, nous accostons au port d’Alger. Ensuite, nous montons dans un train qui nous conduit jusqu’à Bou SaĂąda, dans le Sud-algĂ©rois. Des GMC prennent le relais et c’est aprĂšs avoir empruntĂ© pas moins de quatre-vingt kilomĂštres de piste que nous atteignons la caserne oĂč nous allons sĂ©journer. Nous sommes affectĂ©s dans un RĂ©giment du Train. Nous restons vingt mois dans le mĂȘme bled oĂč il fait souvent trĂšs chaud. Je monte frĂ©quemment des gardes avec un Harki dans un mirador situĂ© Ă  un kilomĂštre de notre point d’attache. Nous sommes toujours Ă  deux, un soldat musulman un harki et un soldat europĂ©en. Nous avons chacun un fusil. Je ne me sens absolument pas en danger en contrĂŽlant la zone que nous protĂ©geons. Ce que je crains, ce sont les rĂ©actions que pourrait avoir mon coĂ©quipier. Il est gentil certes, mais il ne me met pas Ă  l’aise. Sa prĂ©sence m’oblige Ă  ĂȘtre vigilant et Ă  rester bien Ă©veillĂ©. À la caserne, je passe une bonne partie de mon temps dans l’atelier de menuiserie Ă  faire le mĂ©tier que j’exerce dans la vie civile. Le quartier est entourĂ© d’un mur d’une hauteur de deux mĂštres. Les bĂątiments sont sur un seul niveau et ils sont occupĂ©s par Ă  peu prĂšs cent-cinquante militaires, gradĂ©s compris. Officiers ou simples soldats, nous vivons tous sous le mĂȘme toit. Quand nous avons besoin d’un matĂ©riel spĂ©cifique ou de divers matĂ©riaux, nous nous rendons Ă  Bou SaĂąda. Pour tout ce qui concerne les produits de premiĂšre nĂ©cessitĂ©, dont l’alimentation, nous sommes ravitaillĂ©s par les airs, avec des Nord-Atlas. Tout prĂšs de notre campement, un bĂątiment est rĂ©servĂ© spĂ©cialement pour des prisonniers algĂ©riens ayant Ă©tĂ© capturĂ©s au cours d’une opĂ©ration de ratissage. Pour nos quatre derniers mois de prĂ©sence sur le sol algĂ©rien, nous sommes dĂ©placĂ©s Ă  Alger oĂč la tension monte. Notre mission consiste Ă  assurer le maintien de l’ordre. Nous logeons dans une ancienne gare, sur les hauteurs de la ville et c’est de-lĂ  que le 21 avril 1961, nous apprenons qu’un putsch vient d’ĂȘtre commanditĂ© par quatre gĂ©nĂ©raux Challe, Jouhaud, Salan et Zeller. LĂ  encore, j’ai la chance d’ĂȘtre rĂ©quisitionnĂ© pour faire de la menuiserie et de l’ébĂ©nisterie. Je ne suis que trĂšs rarement confrontĂ© Ă  des situations dangereuses alors que mes copains qui vont en opĂ©ration sont quelquefois pris Ă  partie dans des embuscades. Je n’obtiens aucune permission durant mes deux annĂ©es passĂ©es en AlgĂ©rie mais le jour oĂč j’ai la quille, le 25 aoĂ»t 1961, je suis bien content. J'embarque Ă  Alger sur le Ville d’Oran » mĂȘme bateau qu'il y a quatorze mois et je dĂ©barque Ă  Marseille le 26. J'emprunte le trajet qui me ramĂšne Ă  La Bosse et plus prĂ©cisĂ©ment au lieu-dit La Haute-Bosse. Bizarrement, je rentre le 27 aoĂ»t 1961, mĂȘme jour que Germain Hervochon, mon conscrit et ami qui a commencĂ© son service militaire le mĂȘme jour que moi. [RacontĂ© par Robert Lunel 80 ans – le 6 janvier 2020] RL39 35139 EtĂ© 1959 Ă  Spire Robert Lunel avec un gars originaire de Lunel dĂ©partement de l'HĂ©rault. 1959, Ă  Spire Robert Lunel 1960, en AlgĂ©rie Robert Lunel 1960 Cinq militaire d'Ille-et-Vilaine se retrouvent Ă  Alger 1 Jean-Claude Colombeau, d'EancĂ© - 2 AndrĂ© Choquet, de Bain-de-Bretagne - et trois gars de La Bosse 3 Auguste Giboire - 4 Robert Lunel - 5 Elie PĂ©an 1960, Trois gars de La Bosse se retrouvent Ă  Alger 1 Robert Lunel, 2 Elie PĂ©an, 3 Auguste Giboire 1960, Ă  Alger Jean-Claude Colombeau, Elie PĂ©an, Robert Lunel, AndrĂ© Choquet, Auguste Giboire. 1960, Ă  Alger Robert Lunel et Auguste Giboire 1961, Ă  Alger Robert Lunel 1961, Ă  Alger Robert Lunel 1959-1961 – du dĂ©but juillet 1959 Ă  octobre 1961 Contingent 59/
 Guy RĂ©billard On me nomme sous-officier de l’ordinaire Normalement, j’aurai dĂ» ĂȘtre appelĂ© il y a un an mais, ayant Ă©tĂ© ajournĂ© pour cause de poids insuffisant, je rentre sous les drapeaux seulement dĂ©but juillet 1959. Etant instituteur Ă  LouvignĂ©-de-Bais, je viens juste de terminer l’annĂ©e scolaire lorsque je suis incorporĂ© au camp d’Auvours, dans la Sarthe, pour y faire une formation de quatre mois. Mes classes achevĂ©es et aprĂšs une permission d’une dizaine de jours, je suis mutĂ© Ă  TrĂšves en Allemagne en fin octobre 1959, dans le RĂ©giment du Train. J’occupe le poste de secrĂ©taire du lieutenant de la Compagnie, ce qui me donne l’avantage d’ĂȘtre exemptĂ© de corvĂ©e. Toutefois, je continue avec faire des marches avec les copains mais les missions qui me sont confiĂ©es ne sont pas toutes rĂ©jouissantes. Quand un soldat ayant fait sa formation Ă  TrĂšves meurt en AlgĂ©rie, je suis quelquefois dĂ©signĂ© pour aller rencontrer les parents et je leur remets les affaires personnelles de leur fils dĂ©funt. Un jour, je suis allĂ© dans le Morbihan et, passant prĂšs de ma famille, j’ai eu droit Ă  une permission de quelques jours. De temps en temps, j’ai quand mĂȘme le privilĂšge de faire des choses qui me passionnent. C’est ainsi que je créé un petit journal qui paraĂźt mensuellement. Ça me vaut d’ĂȘtre bien vu par le Capitaine qui n’est pas rĂ©putĂ© sympa. Il a aussi un cĂŽtĂ© un peu farfelu. Ça ne le gĂȘne pas de passer dans les rangs et de donner un coup de tondeuse sur le cuir chevelu d’un troufion pour lequel il n’a pas d’estime. J’ai la chance d’ĂȘtre Ă©pargnĂ© Ă  chaque fois. Le

., je suis nommĂ© Caporal. Je travaille dans le bureau de l’Adjudant responsable de la trĂ©sorerie de la caserne. Chaque fin de mois, c’est moi qui remets la paie en espĂšces et en main propre aux officiers de carriĂšre. Occasionnellement, je participe aux manƓuvres avec les soldats de ma section. On m’affecte une moto 500cm3 un peu trop lourde pour moi si bien qu’il m’arrive de dĂ©gringoler. Plus tard, je rĂ©cupĂšre une jeep et lĂ , je suis nettement plus Ă  l’aise. Je pars quelquefois dĂšs Ă  5 heures du matin pour aller poser le flĂ©chage sur l’itinĂ©raire empruntĂ© deux heures plus tard par la Compagnie. Un jour, je tombe avec mon pistolet mitrailleur Ă  la main et, voulant le protĂ©ger, je me casse le poignet droit et je me retrouve avec un plĂątre que je dois garder trois mois. En dĂ©passant vingt-neuf jours de convalescence Ă  la caserne, l’armĂ©e doit me verser une pension. Pour Ă©viter cela, Ă  deux reprises, durant cette pĂ©riode de trois mois, je rentre en permission pour quinze jours. Finalement, la permission de quinze jours prĂ©cĂ©dant mon dĂ©part en AlgĂ©rie dure un mois. En aoĂ»t 1960, je me rends Ă  Marseille avec mon contingent et nous embarquons pour Alger. De-lĂ , c’est en camion que je rejoins Djelfa, mon point d’attache situĂ© au pied de l’Atlas saharien, Ă  trois-cents kilomĂštres au sud de la capitale. On me nomme sous-officier de l’ordinaire. Je conduis une camionnette et je vais rĂ©guliĂšrement au ravitaillement Ă  MĂ©dĂ©a. La route est longue et elle n’est pas sans risque. Je reviens avec de la nourriture en abondance. J’en donne souvent aux gars qui partent en opĂ©ration poulets, pĂąté . Je suis convoquĂ© chez le Capitaine qui me reproche de distribuer des vivres sans en avoir l’ordre. Je lui rĂ©ponds en disant que je trouve normal que ceux qui risquent leur vie sur le terrain en faisant la guerre soient aussi bien nourris que ceux qui restent Ă  l’abri. J’ajoute que j’ai pour consigne de dĂ©penser le budget qui m’est attribuĂ© et qu’il est supĂ©rieur Ă  mes besoins. Le Capitaine, non satisfait de ma rĂ©ponse et pensant que je suis communiste, me reproche aussi de ne pas avoir acceptĂ© d’entrer Ă  l’Ecole des Officiers de RĂ©serve EOR. Suite Ă  ces dĂ©sapprobations, je suis affectĂ© sur un nouveau poste. Me voilĂ  secrĂ©taire du Commandant de toutes les armes et je travaille en civil. J’habite une petite maison en centre-ville et, chaque jour, un Harki vient faire mon mĂ©nage. L’inconvĂ©nient, c’est que je suis seul avec un dactylo et nous ne nous sentons pas toujours en sĂ©curitĂ©. Une nuit, j’entends un bruit suspect. Etant couchĂ© avec mon fusil mitrailleur sous mon lit, je le prends et je l’arme. J’avance doucement vers la porte et, qu’est-ce que je vois, une souris qui s’amuse avec un bout de fil de fer. Djelfa est une ville assez calme mais, Ă  partir de fĂ©vrier 1961, avec la crĂ©ation de l’Organisation de l’ArmĂ©e SecrĂšte OAS, la situation se complique. J’ai la chance d’avoir beaucoup de lĂ©gionnaires dans le quartier oĂč je suis, car ils font fuir les fellaghas. Ils me disent souvent Guy, si tu as besoin, tu nous fais signe ! » Un jour, une dizaine d’artilleurs sont tuĂ©s dans une embuscade en montagne par trois fells. Un autre jour, un breton qui Ă©tait avec moi au camp d’Auvours saute sur une mine. Pour mes dix derniers mois d’armĂ©e effectuĂ©s en plus de la durĂ©e rĂ©glementaire, comme je suis fonctionnaire dans la vie civile, je ne perçois plus le salaire de troufion mais l’équivalent de ce que j’avais avant d’entrer sous les drapeaux. DorĂ©navant, je porte le courrier et je suis responsable du service dĂ©cĂšs pour les lĂ©gionnaires perdant la vie au combat et n’ayant pas de patrie. Je fais les dĂ©marches permettant qu’ils soient enterrĂ©s dignement. Je suis libĂ©rĂ© de mes obligations militaires fin octobre 1961 et je rentre en France sans jamais avoir eu de permission au cours de mes quatorze mois passĂ©s sur le sol algĂ©rien. Sur le bateau, le retour est difficile car la mer est dĂ©chainĂ©e et, comme tous les soldats prĂ©sents avec moi, je n’ai pas le pied marin. Rares sont ceux qui, parmi nous, ne vomissent pas. Revenu en France, je reprends mon mĂ©tier d’instituteur non pas dans une Ă©cole Ă©lĂ©mentaire normale mais Ă  ma maison de l’enfance de CarcĂ©, en Bruz. Nous accueillons des enfants en difficultĂ© familiale ou sociale patronnĂ©e par Monsieur CouĂ©, inspecteur d’acadĂ©mie. [RacontĂ© par Guy RĂ©billard 83 ans – le 23 novembre 2020] GR37 Espagne xxx photos en attente 1960-1962 du mercredi 6 janvier 1960 au samedi 14 avril 1962 Claude Maleuvre Je reviens en France avec la quille le jour du cessez le feu en AlgĂ©rie Le mercredi 6 janvier 1960, je prends le train en gare de Rennes, destination Granville. Je suis incorporĂ© Ă  la caserne du Roc, au 21Ăšme RĂ©giment de Chasseurs, oĂč se trouve un centre d'instruction d'appelĂ©s pour l'AlgĂ©rie. Au bout de deux mois, je rentre en permission et je retrouve Annick que je frĂ©quente depuis que nous nous sommes rencontrĂ©s Ă  une fĂȘte, Ă  PlĂ©chatel, l’étĂ© dernier. Revenu au service, je vais faire un stage Radio Ă  la caserne Rocabey, Ă  Saint-Malo. J’apprends Ă  manipuler les postes et je passe des examens un peu avant de terminer mes classes. Je rentre une nouvelle fois en permission Ă  La Bosse et le 8 mai 1960, je suis dans le train qui me conduit Ă  Marseille. L’embarquement Ă  lieu le 11 mai sur un paquebot baptisĂ© PrĂ©sident de Cazalet ». Nous traversons la MĂ©diterranĂ©e, destination Oran. Le 13 mai, un petit train un vieux tacot nous emmĂšne Ă  Montgolfier, commune situĂ©e Ă  mi-chemin entre Relizane et Tiaret. Nous sommes impressionnĂ©s de voir que, sur notre parcours, tous les poteaux tĂ©lĂ©phoniques sont sectionnĂ©s. À notre arrivĂ©e, nous apprenons que ce n’est pas liĂ© Ă  des bombardements mais pour empĂȘcher les communications. Nous recevons le paquetage et, deux semaines plus tard, nous dĂ©mĂ©nageons Ă  quelques kilomĂštres. Nous stationnons dans un endroit oĂč il y a un gros stock de blĂ© et de nombreuses cuves Ă  vin. Chaque section est composĂ©e de 24 ou 25 soldats mais, faisant partie d’un petit contingent, nous sommes seulement sept pour remplacer vingt-et-un quillards. Je suis affectĂ© au commando 41 du 31Ăšme Bataillon de Chasseurs Ă  Pied, Ă  PrĂ©vost-Paradol. Je reçois un 2Ăšme paquetage. L’entrĂ©e du commando disciplinaire dĂ©nommĂ© Les fermes » est signalĂ©e avec des lettres de deux mĂštres de hauteur facilement repĂ©rables par les transports hĂ©liportĂ©s. Quelques jours aprĂšs mon arrivĂ©e, un soldat prĂ©sent ici depuis plusieurs mois me tape sur l’épaule. Comme moi, il est originaire de La Bosse. C’est Jean LorĂ©e, un des fils d’Alfred et d’EloĂŻse, des BrĂ»lons. Je suis dans la mĂȘme section que lui et nous sommes ensemble le jour oĂč je fais ma 1Ăšre sortie. Nous avons un accrochage avec un groupe de fellaghas. Il fait trĂšs chaud et, n’ayant rien Ă  boire, je suis bien content d’avoir Jean prĂšs de moi car il a deux bidons d’eau. Une autre fois, nous partons vers deux heures du matin et, alors que nous traversons l’Oued Mina, un copain est happĂ© par le courant. Heureusement, le lieutenant rĂ©ussit Ă  le rattraper. À 4h45, des fellaghas tirent sur nous. Je file me cacher derriĂšre une petite chapelle. En revenant, je constate qu’il y a eu deux morts dans leur camp. Ayant mal aux pieds pour cause d’ongles incarnĂ©s, je dis au lieutenant Green un kabyle que je ne peux plus marcher mais ce connard de 1Ăšre classe refuse que j’arrĂȘte car je suis le seul radio. Au bout de quelques jours, il m’autorise quand-mĂȘme Ă  aller aux soins. À peine rendu Ă  l’infirmerie, on me dĂ©clare inapte et c’est comme ça que je sors du commando. Un jour, François Lunel, affectĂ© dans un rĂ©giment de tirailleurs basĂ© non loin d’oĂč je me trouve, passe en camion devant l’entrĂ©e de notre campement. L’enseigne lui fait penser que c’est lĂ  que je suis. Lorsqu’il est de retour Ă  sa caserne, il m’écrit pour m’informer de son passage. Nous allons laver notre linge et prendre des douches au pied d’une cascade mais Ă  chaque fois nous sommes escortĂ©s de deux ou trois soldats armĂ©s. Puis, arrive le jour oĂč nous n’avons plus le droit de nous y rendre car c’est trop risquĂ©. Quand nous sommes de repos, nous allons souvent nous baigner au lac de Bakhadda. Un jour, aprĂšs m’ĂȘtre un peu trop aventurĂ©, je coule Ă  trois reprises. C’est un arabe, Ahmed Fartas, qui me sauve la vie. En octobre 1960, je quitte deux bons copains Jean LorĂ©e reste Ă  la ferme de PrĂ©vost-Paradol et Jean Aubry originaire de Renac s'en va Ă  Guertoufa. Ma section est transfĂ©rĂ©e Ă  la ferme de Gaston Jouin suitĂ©e dans un coin perdu, un vrai coupe-gorge oĂč nous ne restons heureusement que quelques mois. Ensuite nous nous rendons Ă  la ferme Meyer, situĂ©e Ă  environ cinq kilomĂštres de Montgolfier. Par rapport Ă  ce que nous avons connu, nous avons l’impression de passer de l’enfer au paradis. Nous partons souvent la nuit mais nous n’avançons que sur renseignements. Je porte en permanence le poste radio qui pĂšse 11 kg 750. Pendant le putsch d’Alger d’avril 1961, je vais Ă  Oran pour des soins dentaires et, je n’ai pas de moyen de transport. Un groupe de pieds noirs voyageant en traction s’arrĂȘte pour me prendre et je suis dĂ©posĂ© devant la PrĂ©fecture. De lĂ , je m’accroche Ă  l’arriĂšre d’un camion et on m’emmĂšne dans un camp militaire. Ensuite, un soldat me ramĂšne en jeep Ă  l’hĂŽpital pour me faire soigner. Au printemps 1961, je rentre en permission dans ma famille. De retour Ă  la ferme Meyer, je suis dĂ©signĂ© comme chef de chantier en maçonnerie, charpente et couverture. Je dis souvent aux gars de ma section Ne vous plaignez pas, souvenez-vous de ce que nous avons vĂ©cu ». Nous restaurons le logement du lieutenant puis nous crĂ©ons un bar. En octobre 1961, je rentre une 2Ăšme fois en permission, mais cette fois c’est pour les obsĂšques de mon pĂšre. Je n’ai pas d’argent, heureusement mon rĂ©giment m’en prĂȘte. Je prends l’avion Ă  Oran et j’atterri Ă  Marseille Marignane puis je monte dans le train pour Paris et enfin pour Rennes. De retour Ă  mon campement, je peins des quilles pour les soldats libĂ©rables. Je viens juste de terminer lorsque nous avons la visite du capitaine. En voyant les quilles, il demande Qui est l’artiste qui a fait cela ? » Le lieutenant rĂ©pond C’est Maleuvre !» Le capitaine vient vers moi et dit Soldat Maleuvre, je viens de voir les quilles que vous venez de peindre. Pourriez-vous me copier le fanion du rĂ©giment Ă  l’identique ? » Je fais la reproduction du fanion et, pendant une semaine, je suis invitĂ© Ă  manger au mess des officiers. Peu aprĂšs, le capitaine est libĂ©rĂ©. Avant de rentrer chez lui, il me donne 30 000 frs CFA. Je lui dis que je dois rendre l’argent qui m’a Ă©tĂ© prĂȘtĂ© pour que je puisse aller aux obsĂšques de mon pĂšre. Il rĂ©pond Ecoutez Maleuvre, vous n’ĂȘtes pas rentrĂ©s chez vous pour le plaisir, gardez cet argent ! » Environ un an de prĂ©sence Ă  la ferme Meyer, avec ma section, je reviens Ă  Montgolfier, oĂč j’étais lors de mon arrivĂ©e en AlgĂ©rie. Le Sergent-chef un type bien remplace le lieutenant Bernard Laugue parti en France pour se marier. Il me dit Maleuvre, on va faire une patrouille de nuit ». Il ne veut pas que je prenne mon poste radio car il vient de trĂ©bucher avec son pistolet mitrailleur. Un peu plus tard, le lieutenant reprend son poste et nous partons en opĂ©ration dans le djebel amour, une chaĂźne montagneuse de l’Atlas saharien. Nous faisons du ratissage lorsque je lui demande Lieutenant, pouvez-vous ralentir la progression car j’a une envie pressante ». Je m’éloigne de quelques mĂštres et, soudain, un felouze sort d’une touffe de grandes herbes dans laquelle il Ă©tait cachĂ©. Je crie au lieutenant un fell
 » PaniquĂ©, je me trouve dans une situation qui me coupe l’envie de 
 Toute la section est sur ses gardes, la culasse du pistolet en arriĂšre, prĂšs Ă  appuyer sur la gĂąchette. Le felouze est pris en charge par des officiers et il est enfermĂ© dans une cuve Ă  vin oĂč il va rester plusieurs jours. Le Sergent-chef est virĂ© de notre section pour avoir tirĂ© une rafale. Quant au lieutenant, il recevra une citation, alors que c’est moi qui ai risquĂ© d’ĂȘtre assassinĂ©. Je suis libĂ©rĂ© Ă  Montgolfier le 16 mars 1962. Je prends le Sidi Ferruch Ă  Oran le 17 mars et je dĂ©barque Ă  Marseille le 19. De lĂ , je prends le train pour Sissonne dans l’Aisne oĂč je dois encore attendre une douzaine de jours avant de rentrer Ă  La Bosse. [RacontĂ© par Claude Maleuvre 79 ans – le 19 aoĂ»t 2019] CM39 35030 NB Claude est sur la MĂ©diterranĂ©e avec sa quille le 18 mars 1962, au moment oĂč les accords d’Evian sont signĂ©s. Il dĂ©barque Ă  Marseille le 19 mars 1962, jour du Cessez le feu en AlgĂ©rie. JA49 35235 Automne 1960 Claude Maleuvre passager, dans la ferme de Gaston Jouin Automne 1960 Claude Maleuvre, dans la ferme de Gaston Jouin Claude Maleuvre au centre Trois copains de Claude Maleuvre 1 Carpy des CĂŽtes-du-Nord, 2 Martin de Notre-Dame-des-Langueurs Loire-Atlantique, 3 Raymond Le Yondre, de Ploeren Morbihan Claude Maleuvre accroupi Ă  gauche avec une bande de copains C'est l'heure de la lessive Claude Maleuvre, accroupi dans un arbre non pas pour monter la garde mais pour le plaisir Claude Maleuvre, avant dernier Ă  droite Le 16 mars 1962 Claude Maleuvre dans le train 2Ăšme fenĂȘtre Ă  droite Ă  Montgolfier, le jour de sa libĂ©ration D'autres articles concernant "Nos Soldats d'AlgĂ©rie" sont publiĂ©s dans la rubrique suivante
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